La Presse Bisontine 225 - Février 2021

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n°225 - Février 2021

ENVIRONNEMENT

Pollution de l’air

Chauffage urbain : des travaux sur la chaudière de secours Lors d’un test le 27 novembre dernier, la chaudière de secours du chauffage urbain

I l a fait froid en ce début d’hiver, même très froid. Comme le lait sur le feu, le fonc- tionnement des chau- dières situées à Planoise a été scruté de près pour éviter tout retard à l’al- lumage. 20 000 particu- liers comptent en effet sur ce réseau de chaleur mais aussi l’hôpital Min- joz ainsi que des bâti- ments tertiaires, soit 35 000 personnes au total.Le 27 novembre dernier, un test a été effectué sur ce que les spécialistes appellent la “chaudière de secours”, une machine fonction-

réseaux de chaleur. Plusieurs habitants de Planoise se sont d’ailleurs inquiétés de ces rejets. “Le diagnostic réalisé dans la foulée a fait ressortir une défail- lance de la sonde à oxygène qui pilote la combustion. Cette sonde a été changée depuis” rapporte le service du Grand Besançon. Une réparation avant le remplacement complet de cette chau- dière de secours au fioul par une chau- dière alimentée par du gaz. Alors que les particuliers n’auront plus le droit d’installer un chauffage gaz (dans une nouvelle construction) à par- tir de l’été 2021, pourquoi la collectivité fait-elle ce choix ? “Parce que nous sommes sur un procédé industriel. On se sert très rarement de cette chaudière mais il faut qu’elle soit très réactive pour fournir de la chaleur en cas de panne pour alimenter Planoise ou l’hô- pital. On ne peut pas être défaillant ! Si l’on choisissait le bois, il nous faudrait une journée pour la faire monter en pression” précise l’élu chargé du réseau, qui, rappelons-le demeure vertueux. La totalité des déchets incinérés par le Sybert est en effet valorisée en cha- leur, reconduite vers les logements, le gaz et le bois étant là pour compenser la baisse de la chaleur liée à l’inciné- ration. Le coût de remplacement de la machine au fioul par celle au gaz est estimé à 600 000 euros. Les travaux seront réalisés cette année. n E.Ch.

fonctionnant au fioul avait craché des fumées noires à Planoise, un problème résolu depuis. Elle sera remplacée par une chaudière gaz. Pourquoi le choix d’une énergie fossile ? La réponse.

Le choix du gaz pour

assurer la réactivité.

nant au fioul qui porte bien son nom. Elle est là pour pallier la défaillance des autres machines se chauffant au bois, au gaz, ou reliées au réseau de chaleur venu de la combustion des déchets du Sybert. Lors de cette opération, la société Cel- sius a procédé à deux essais de démar- rage qui ont produit un dégagement anormal de fumées noires pendant quelques minutes à chaque fois. “La chaudière a été immédiatement arrê- tée” tient à préciser Serge Rutkowski, conseiller communautaire à Grand Besançon Métropole, chargé des

Le problème de fumée sur la chaudière de secours a vite été résolu… mais un autre chantier est à venir.

UNIVERSITÉ

L’Angleterre dans le top 3

Privés d’Erasmus avec le Brexit Plusieurs filières de l’Université de Franche-Comté (U.F.C.) ont noué des partenariats d’échanges avec le Royaume-Uni et vont devoir se réorganiser suite à son retrait du programme Erasmus.

“B eaucoup d’étu- diants aspirent à se rendre dans un pays anglophone pour se perfectionner en anglais” , remarque Julien Péa, directeur de la Maison de l’Europe en Bourgogne-Franche-Comté, qui regrette évidemment ce choix.

Il risque d’y avoir un report important sur les universités irlandaises selon lui, si l’on met à part les pays scandinaves qui ne sont pas véritablement anglo- phones en dehors du cadre uni- versitaire. “Certains pourront aussi se tourner vers Malte ou les pays d’Amérique du Nord,

mais cela exclura tous ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des études là-bas.” Comme pour les travailleurs, ce retrait du programme Eras- mus est vécu comme “un gros recul” côté étudiant. Voire comme un coup de poignard dans le dos “sachant qu’ils

Les étudiants de l’U.F.C. en langues, musique, commerce, administration, droit et maths profitaient jusqu’ici d’échanges Erasmus avec l’Angleterre (photo U.F.C.-L. Godard).

publique britannique. Le principe même du pro- gramme, basé sur des échanges d’un semestre ou d’une année, a joué ici en sa défaveur, contrai- rement à la venue sur plus long terme des étudiants asiatiques ou américains. Les Britanniques projetteraient toutefois de lancer un nouveau programme d’échange, baptisé “Alan Turing” (en référence au cryptologue anglais), “mais nous n’en connaissons pas encore les contours, ni le nombre de places.” n S.G.

s’étaient majoritairement oppo- sés à la sortie de l’Union euro- péenne lors du référendum de 2016” , rappelle Julien Péa, et que le premier ministre britan- nique, Boris Johnson, s’était engagé à le conserver. Derrière cette décision se cachent bien sûr des raisons économiques. “Il y a un déséqui- libre très important entre ceux qui s’y rendent et les Anglais, peu nombreux, qui partent. Cela coûte de l’argent au gouverne- ment britannique” , résume Julien Péa, qui s’appuie sur son propre exemple. “J’ai étudié à

Birmingham il y a 15 ans, cela ne m’a rien coûté, j’étais étudiant boursier en France. Quand les

À l’U.F.C., on reste optimiste. “On s’était préparé à ce cas de figure avec nos 9 universités partenaires en Angleterre” , note Julia Wyssling, chargée de coopération européenne. “On va travailler sur des accords inter-universitaires comme on le fait déjà hors U.E. et on prévoit une transition progressive. Le programme devrait encore courir sur 2021-2022 avec le reliquat des fonds européens.” 170 étudiants de l’U.F.C. ont profité de ce pont avec l’Angleterre sur la période Erasmus 2014- 2020. “C’est l’une des destinations les plus prisées avec l’Espagne (260 étudiants partants) et l’Alle- magne (130 étudiants).” Partir étudier là-bas restera possible, rassure-t-elle. “On pourra toujours solliciter la bourse régionale Acquisis et l’aide à la mobilité internationale de l’État sur critères sociaux.” Elle y voit également une opportunité de se diriger vers d’autres pays comme la République tchèque, qui propose des cours en anglais. “On va étoffer nos partenariats sur d’autres pays anglophones.” Et le choix à l’U.F.C. serait déjà vaste avec 220 universités partenaires en Europe. n 170 étudiants partis depuis 2014

droits d’inscrip- tion pour un Bri- tannique s’élèvent à 8 000 euros.” Somme qu’on pourrait doréna- vant avoir à débourser, voire plus avec l’obliga- tion d’un visa payant (passé plus de 6 mois) et la contribution au service de santé

Étudier outre- Manche coûtera cher.

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