Le Doubs Agricole 46 - Novembre 2025

FROMAGE 22

F R OMAG E L’I.G.P. booste les ventes de la cancoillotte Cette spécialité fromagère a vu ses volumes progresser de 7 % depuis qu’elle a obtenu son Indication

“D e janvier à août, les ventes ont déjà progressé de 11 % et on est à plus de 10 % sur une année flottante. Si l’on décompose cette évolution, on voit que les ventes dans la zone de consommation historique, c’est-à-dire la Franche-Comté et les départements attenants augmentent seulement de 6 % mais s’envolent à + 12 % à l’extérieur de cette zone” , apprécie Didier Humbert, président de l’association de promotion de la cancoillotte. La production a atteint 6 200 tonnes en 2024 alors qu’elle était à 4 500 tonnes en 2015, soit une hausse de 27 % en 10 ans. Qui dit mieux ? L’année 2015 a aussi marqué le lancement du dossier I.G.P. Sept ans de labeur mais au final une vraie plus-value. “Avant l’I.G.P., 85 % des volumes étaient consommés en Franche-Comté et alentours. Aujourd’hui, on serait plus entre 70 et 75 % de consommation locale”, poursuit Didier Humbert. L’effet I.G.P. est indéniable. Ses bénéfices sont multiples. “On visait deux objectifs. D’abord asseoir la production de la cancoillotte sur un territoire puis développer les ventes hors région. On sait que sur la zone de production historique, on ne va pas se relever la nuit pour en manger.” L’association de promotion de la cancoillotte a choisi de communiquer essentiellement sur les réseaux pour capter la clientèle extérieure. Elle met en avant les atouts d’un produit Géographique Protégée en 2022. Qualité du produit, stratégie de communication bien ciblée, valori sation culinaire : les ingrédients d’une réussite toujours d’actualité.

“On tient beaucoup à préserver le réseau de 17 ateliers”, explique Didier Humbert, président de l’association de promotion de la cancoillotte.

pauvre en matières grasses et riche en protéines, donc bien adapté à la cuisine, la diététique, le sport. “On soutient plusieurs événements comme le triathlon international de Saint-Jean-de-Monts en Vendée. De nouveaux projets et partenariats sont aussi en cours de développement. On a un tout petit budget promotion et malgré tout, on s’en sort très bien. Il y a encore un potentiel important à développer et

aujourd’hui la grande différence, c’est que la cancoillotte est demandée.” Le bénéfice de l’I.G.P. se vérifie également au niveau de la production qui repose désormais sur un cahier des charges et davantage d’implication des acteurs de la filière. “On a mis en place une commission organoleptique. Tous ces éléments apportent un plus qualitatif.” La cancoillotte est fabriquée dans 17 ateliers de taille très variable avec de gros faiseurs comme La Belle Étoile, Raguin, Badoz, Milleret et à l’opposé des producteurs fermiers et même des crémiers. “Malheureusement ou heureusement, c’est encore les marques distributeurs qui tirent le produit vers le haut. On tient beaucoup à préserver ce réseau de 17 ateliers.” Plusieurs fabricants se sont engagés dans l’aromatisation du produit. Cette diversification qui reste marginale attire surtout une clientèle locale. La version nature et ail reste plébiscitée hors région. Un peu plus de 300 producteurs de lait sont engagés dans la filière I.G.P. cancoillotte. Le prix de lait à cancoillotte est sensiblement identique à celui du lait standard. “L’I.G.P. a le mérite d’assurer un avenir aux producteurs laitiers et dans le Doubs, à ceux qui sont hors zone comté.” n Si les ventes de cancoillotte augmentent dans la région de consommation historique, l’es sentiel de la progression se fait en dehors de la zone historique (photo Sabine Alponsine).