Le Doubs Agricole 45 - Mars 2025

PoNtarlier La fromagerie Petite à l’assaut du Fort Catinat l’entreprise a saisi l’opportunité de reprendre la location du Fort catinat, propriété de la commune de Pontarlier. une opération qui permettra à l’affineur d’augmen ter sa capacité et surtout de diversifier sa palette d’affinage sur le long terme. Stratégie. PROJ ET 26

P our l’anecdote, à 1170 m d’altitude, le Fort Catinat quand il sera opérationnel sera le site d’affinage de la filière comté le plus haut au monde, dominant de 20 m le Fort des Rousses et de 70 m le Fort Saint-Antoi ne, les deux ouvrages militaires faisant partie du système Séré de Rivière utilisés pour l’affinage des meules de comté. Tout est parti d’un échange entre la fromagerie Petite et le salaisonnier Decreuse qui louait le site depuis 1997 sous la forme d’un bail emphytéo tique pour y développer une activité de séchage de charcuterie. “On a repris le bail en accord avec la commune” , indique Lionel Petite, le président de la fromagerie éponyme. Revenir à Pontarlier n’est pas anodin pour la maison Petite qui a débuté ses activités dans la capitale du Haut-Doubs. L’atta chement au terroir fait toujours partie des valeurs fortes de cet te entreprise dirigée par la même famille depuis cinq générations. La fromagerie Petite qui emploie 115 salariés a désormais son siège aux Granges-Narboz et affi ne une partie de ses comtés au Fort Saint-Antoi ne. “On travaille avec 34 fruitières partenaires. On exploite trois ateliers de fabrication à Gellin, Lajoux et Longchaumois qui disposent chacun d’un maga sin de vente directe. Sans oublier la crémerie Peti La volonté de diversifier la qualité des fromages Petite.

Laurent Frieh, le directeur et Lionel Petite le président de la fromagerie Petite sont ravis de pouvoir mettre en œuvre au Fort Catinat le savoir faire acquis au Fort Saint-Antoine dans l’affinage lent des comtés.

te située au bas de la rue Sainte-Anne à Pontar lier” , détaille Laurent Frieh, le directeur de la fro magerie Petite. Le choix d’aller affiner des comtés au Fort Cati nat ne relève pas d’un besoin immédiat de places supplémentaires. “On s’inscrit dans une stratégie de développement à long terme avec l’aménage ment de nouvelles caves d’affinage répondant à la volonté de diversifier la qualité des fromages Petite.” Au-delà de l’attachement familial au berceau pon tissalien, la situation du Fort Catinat à proximité des deux autres sites d’affinage et des coopéra tives partenaires est aussi un moyen pour la fro magerie Petite de renforcer sa présence sur le Haut-Doubs. “90 % de nos coops sont en zone de montagne.” Tout comme de valoriser le savoir faire acquis par dans l’affinage lent grâce à l'ini

tiative de Marcel Petite qui fut le premier en 1966 à expérimenter cette méthode au Fort Saint-Antoi ne. “On a développé une forme d’expertise dans ce fort où l’on reçoit également près de 40000 visiteurs chaque année. Ces visites sont organi sées en partenariat avec l’office de tourisme du Pays du Haut-Doubs”, souligne Lionel Petite ravi de relever un nouveau challenge au Fort Catinat. Le président de la fromagerie Petite précise qu’il n’est plus question d’agrandir le site des Granges Narboz car ce n’est pas nécessaire. Certains trouveront aussi assez paradoxal de se positionner sur un nouveau site d’affinage dans un contexte de stabilisation de la production. Marque de confiance dans l’avenir du comté Peti te. “Il y a encore des marges de progression, notam ment à l’étranger. Chez Petite, le taux d’export avoisine 15 % contre 9 % en moyenne pour la filiè re.” Dans cette logique prospective, la fromagerie Peti te avait fait l’acquisition au printemps dernier de l’ancien entrepôt de la Société de Participation Parisienne des Sciures à Frasne. L’exploitation du Fort Catinat à des fins d’affinage de comté n’est guère envisageable en l’état. L’ouvrage est enco re dans son jus militaire. Des études, de gros amé nagements seront nécessaires avant d’envisager une utilisation régulière et rentable. “Quand tout sera opérationnel, il ne faut pas s’attendre non plus à voir une circulation incessante de camions sur la route du Larmont” , rassure l’affineur. n Construit entre 1880 et 1883, cet ouvrage mili taire s’inscrit dans le dispositif Séré de Rivières. Il résista seulement 12 heures à l’arrivée des Allemands en juin 1940.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker