Le Doubs Agricole 44 - Novembre 2024
ACTUAL I TÉ
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LA nouVeLLe miniStRe
Annie Genevard
déjà sur tous les fronts
F ièvre catarrhale ovine, loups, intem péries, aides européennes… Les dossiers se sont rapidement empi lés sur le bureau parisien de l’ex députée du Haut-Doubs devenue ministre. Sa première sortie, c’est au Sommet de l’élevage de Cournon (Puy-de-Dome) qu’elle l’a faite, avec une première annon ce sur l’extension et la gratuité des vac cins contre la F.C.O. Son premier fait d’armes, c’est ensuite l’annonce du versement de l’avance des aides directes de la P.A.C. et de l’I.C.H.N. (Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels). “Conformément aux engagements pris, le paiement des avances des aides de la Politique agricole commune 2024 est arrivé sur les comptes des agriculteurs à compter du 16 octobre, soit dès le premier jour permis par la réglementation européenne” s’est félicitée la nouvelle ministre. Ainsi, plus de 4,32 milliards d’euros ont été versés entre le 16 et le 18 octobre par l’Agence de Services et de Paiement (A.S.P.) au titre des aides du premier pilier de la P.A.C. et de l’I.C.H.N.). Ces avances concernent les aides découplées (aide de base au revenu pour un développement durable, aide redistributive complémentaire au revenu pour un développement durable, éco-régime et aide complémentaire au revenu pour les jeunes agriculteurs), la plupart des aides couplées animales (aides ovines, caprine, bovine en Hexagone et aide aux petits ruminants en Corse) ainsi que l’I.C.H.N. Pour répondre aux difficultés de trésorerie de nombreux agriculteurs, la nouvelle ministre a par ailleurs décidé de porter le taux d’avance à 70 % pour les aides du premier pilier et à 85 % pour l’I.C.H.N. Plus de 253 000 agriculteurs, soit près de 93 % des demandeurs d’aides ont été concernés par ces premiers paiements. De nouveaux trains de paiements devaient suivre en novembre jusqu’au versement du solde en décembre. n La nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Forêt et de la Souveraineté alimentaire avait accordé à notre rédaction sa toute première interview juste après son installation rue de Varenne à Paris.
Annie Genevard lors de sa pre mière sortie au Sommet de l’élevage à Cournon d’Auvergne en octobre (photo ministère de l’Agriculture).
R é Ac t i on
“Ce portefeuille de l’Agriculture, c’est une responsabilité de cœur pour moi” La nouvelle ministre de l’Agriculture, de la Forêt et de la Souveraineté alimentaire nous a accordé sa toute première interview depuis sa prise de fonction. Son installation, les dossiers prioritaires qu’elle devra gérer, elle livre ses premiers sentiments. L e Doubs Agricole : Où sont allées vos pensées au moment d’être nommée ministre ?
résultat de l’engagement que j’ai auprès du monde agricole depuis douze ans. Je dirais plutôt que c’est une continuité. J’ai énormément appris à leurs côtés, sur le plan professionnel, humain. Ce portefeuille de l’Agriculture, c’est une responsabilité de cœur pour moi. C’est un grand ministère qui concerne tous les Français, sans exception, car il touche aussi bien à des activités ancestrales qu’à l’avenir de ce pays, sa souveraineté alimentaire, l’identité de ses terroirs, etc. AG : Il y a en ce moment en France des territoires qui souffrent beaucoup. Toute l’agriculture française n’est pas forcément à l’image de la filière comté, loin de là. Ma priorité immédiate est donc de répondre aux territoires touchés par la fièvre catarrhale ovine et par la fièvre hémorragique. Je me LDA : Quels sont vos dossiers prioritaires ?
devrai d’apporter des premières réponses à ces filières à l’équilibre économique très fragile, j’ai prévu de le faire à l’occasion de ma venue au Sommet de l’élevage à Cournon en ce début du mois d’octobre. L’autre actualité compliquée, c’est celle des récoltes de blé et des récoltes maraîchères qui ont subi des déficits en eau dans le Sud pour les secondes, et un trop-plein d’eau dans le Nord pour les premières, avec des rendements en chute libre. Il faudra là aussi apporter des réponses rapides. Je n’oublie évidemment pas la colère du monde agricole qui s’est manifestée en début d’année et qui n’a pas obtenu toutes les réponses à ses inquiétudes. Il y a encore beaucoup d’attentes d’autant que cette parenthèse de trois mois depuis la dissolution avait congelé l’action du gouvernement. n Propos recueillis par J.-F.H.
Annie Genevard : Il y a eu plusieurs temps. Le premier moment vraiment émouvant a été vécu le samedi soir au comice de Mouthe. Michel Barnier m’avait appelé quelque temps avant mais j’ai tenu à rester le soir auprès des agriculteurs pour l’annonce officielle de ma nomination. Cela avait à mes yeux beaucoup de sens d’être là au milieu des éleveurs du canton et des élus locaux. L’explosion de joie à l’annonce de cette nomination a été évidemment très touchante. J’ai évidemment eu aussi une pensée pour ma famille, ma maman bien sûr avec qui j’ai partagé l’engagement dans la vie publique. LDA : Ce poste de ministre est un aboutissement pour vous ? AG : Oui, dans le sens où c’est le
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