Le Doubs Agricole 44 - Novembre 2024
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Zones agricoles, zones d’activités : la difficile équation L’arrivée du fameux Z.A.n. comme
G rand Besançon tenait mi-septembre der nier une nouvelle réunion de présentation du projet d’aménagement de la zone d’ac tivité économique (Z.A.E.) dite des Champs Chevaux à Saint-Vit. La présentation assurée par Nicolas Bodin, l’élu du Grand Besançon en charge de l’économie et ses services, a confirmé aux par ticipants la fin définitive de l’exploitation agricole du site en 2028. Sur ces terrains situés le long de la route Besançon-Saint-Vit, 19,5 hectares de terres agricoles sont voués à l’artificialisation pour deve nir une Z.A.E. Cette future zone d’activité fait par tie des projets d’aménagement prioritaires arrêtés par Grand Besançon Métropole. Et pose ainsi la question de l’étalement urbain et de la consom mation des terres agricoles. La Communauté urbai ne, elle, se défend de tout unilatéralisme. “J’entends les réserves sur la consommation de terres agri coles. Mais on ne peut présenter les choses com me s’il y avait une hiérarchie entre l’économie agri cole et industrielle. Il y a un réel besoin de réindustrialisation, et ce n’est d’ailleurs pas propre Zéro artificialisation nette complique encore la cohabitation déjà difficile entre le maintien de terres agricoles et la construction de zones d’activi tés. L’exemple de la future zone des champs chevaux à Saint-Vit est emblématique.
à notre territoire” , rappelle Nicolas Bodin, le vice président de G.B.M. en charge de l’économie. Lors de cette réunion de présentation mi-septembre a été confirmée également l’indemnisation des exploitants impactés par les tranchées du diagnostic archéologique qui devait être réglée dans le courant
ignore la topographie et le substrat géologique des terrains. Les études du sous-sol sont encore incomplètes mais montrent une large partie des parcelles non exploitables du fait des dolines ou de sols potentiellement pas assez portants ajoute l’association suite à cette réunion.”
de ce mois d’octobre comme l’ont confirmé les responsables de G.B.M. L’achat des parcelles concernées par la future Z.A.E. (une des plus vastes du Grand Besançon) se ferait d’ici 2028. L’impact de la Z.A.E. se ferait également sentir sur les parcelles exploitées par la ferme du Lycée agricole de Dannemarie-sur-Crète. Les élus
Pour la F.D.S.E.A., présente également à cette réunion, souvent les entreprises surestiment les surfaces lors de leur installation, dans un espoir de croissance. “Il y aurait sans doute encore de l’espace à investir dans les zones existantes avant d’attaquer les espaces agricoles.” Le rachat des parcelles par G.B.M. a
Le rachat des parcelles par G.B.M. a commencé cet automne
présents, notamment le maire de Saint-Vit Pascal Routhier ont tenté de minimiser l’impact négatif de la perte de ces parcelles en prétendant que la ferme en trouverait ailleurs. “Ces réponses leur ont valu une volée de bois vert de la part d’un agent de la ferme qui a rappelé combien celle-ci subissait les contraintes du rétrécissement des terres accessibles aux élèves et étudiants du Lycée agricole, en raison de l’urbanisation galopante de la commune de Dannemarie” rapporte François Favory, présent en tant que membre de l’Association de défense des vals de Sobant et de la Sonoche (Velesmes-Essarts). Pour les opposants à la zone, il reste encore trop d’arguments en défaveur d’une telle zone. “G.B.M.
commencé cet automne : une parcelle exploitée par la S.A.R.L. de Torpes (Patrick Geistel) et appartenant à la famille Courtois, d’une surface d’1,68 hectare, a par exemple été achetée 112 500 euros par G.B.M. Au final, les opposants à ce projet de Z.A.E. estiment que c’est “une opération stupide, où les élus ont privilégié une superficie d’un seul tenant sans se préoccuper de la topographie et de la géologie des lieux, en pente, encombrés de dolines, ce qui va compliquer l’aménagement de la voirie et l’installation des entreprises.” Ils la comparent à la zone des Auxons, en marge de la gare T.G.V. qui attend toujours ses entreprises… n
Parmi les opposants à ce projet, les associations environnementalistes comme l’Association de défense des vals de Sobant et de la Sonoche (Velesmes-Essarts) avec son représentant François Favory (photo archive LDA).
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