Le Doubs Agricole 44 - Novembre 2024
TERROI R
28
PontARLieR Des saucisses au Pont à la distillerie Guy commercialisé depuis quelques semaines, ce nouveau produit est le fruit d’une collaboration entre le salaisonnier Premier Plateau basé à champagnole et le distillateur pontissalien. un produit qualitatif fidèle aux valeurs qui font la renommée de la maison Guy.
S i la distillerie fournit depuis longtemps des fabricants de chocolats, de glaces au Pont ou à l’absinthe, c’est la pre mière fois que son nom apparaît sur un produit qui ne sort pas de l’ate lier de la rue des Lavaux. “Premier Plateau est une société basée à Champagnole qui fabrique des salai sons franc-comtoises. Elle travaille avec des éleveurs locaux labellisés Bleu Blanc Cœur, ce qui traduit un engagement de qualité au service d’une belle filière régionale. On s’est rencontré et cela a abouti au déve Laurent Fery qui préside depuis un an la distillerie, remplaçant ainsi Fran çois-Laurent Vitrac décédé en mai dernier. À la tête d’une distillerie employant 16 salariés, le président n’exclut pas de faire d’autres collaborations. “Pourquoi pas en utilisant de l’absinthe et des bourgeons de sapin. On prend le temps. On privilégiera des alliances avec des gens de la région et des produits de qualité.” L’actualité de la distillerie, c’est aussi la sortie de 10 fiches de recettes de cocktails à base de pont, liqueur de menthe, vert sapin, absinthe… “Ces recettes ont été élaborées avec Lisa Têtu, spécialiste des cocktails. L’idée étant de proposer une consommation plus originale des produits de la distillerie en lançant une gamme de cocktails réalisables chez soi.” Ces fiches recettes sont disponibles à la distillerie et sur les réseaux sociaux. Inflation ou pas, le président a plutôt le moral. “L’activité se porte bien. On continue sur notre lancée en fabriquant loppement d’une saucisse au Pont. Chacun apporte son expertise. Dans ce type de recette, il faut que le goût du Pont soit bien transmis par la cuisson” , résume
Les fiches cocktails présentées par Sarah, responsable des visites et de la boutique, et Laurent Fery, le président de la distillerie Guy.
du Pont, de l’absinthe, des liqueurs et des eaux-de-vie. L’A.D.N. de la distillerie, c’est de fabriquer des produits sans conservateurs, colorants ou arômes artificiels. Pour cela, on ajoute des mélanges de plantes qui permettent de stabiliser au mieux l’évolution des produits.” L’équipe de 16 salariés dont cinq filles se répartit sur plusieurs pôles: administratif, distillation-mise en bouteille, visites-boutique. Toutes les fonctions de l’entreprise sont restées rue des Lavaux. La distillerie est ouverte toute l’année, du mardi au samedi. “On accueille environ 12 000 visiteurs par an.” Arrivé fin 2020 à la tête de la distillerie, du packaging notamment dans la remise à jour des étiquettes. “Notre ambition aujourd’hui est d’élargir la distribution des produits au-delà des frontières régionales. Il y a 15 ans, le Pont se consommait encore essentiellement sur Pontarlier et les environs. Aujourd’hui, on en trouve à Besançon,Châlon-sur Saône…” ajoute son successeur. Mis au point en 1921, le Pontarlier-Anis figure parmi les plus anciennes boissons anisées de France. “On est toujours assez fier d’aller promouvoir la qualité de nos produits hors de la Bourgogne-Franche-Comté. On fait un peu d’export en Belgique et dans les pays nordiques. Cet élargissement de la production a compensé en partie l’inflation qui au final n’a pas freiné nos ventes. La distillerie continue à suivre une dynamique de développement tout à fait normale. ce qui ne signifie pas qu’on a doublé le chiffre d'affaires.” Côté investissements, pas question de toucher aux alambics et foudres François-Laurent Vitrac avait contribué à la réactualisation
séculaires. L’effort porte davantage sur la modernisation de certains outils comme la chaîne d’embouteillage. “Comme on a pas mal d’objets historiques, de documents iconographiques, on aimerait investir dans un espace muséographique pour agrémenter la visite mais aujourd’hui on manque de place, ce qui ne remet pas en cause la pérennité de la distillerie qui restera rue des Lavaux où elle a vu le jour, il y a 135
ans.” Le président confirme aussi sa volonté de continuer à promouvoir l’I.G.P. Absinthe de Pontarlier. “On a beaucoup investi dans cette I.G.P. et on est très content de l’ouvrir aux autres distillateurs locaux.” Sur la question de l’impact du dérèglement climatique, il reconnaît que cela nécessite plus de vigilance sur la sélection des plantes et le suivi de la croissance de l’absinthe. n
“L’activité se porte bien.”
Made with FlippingBook - Online magazine maker