Le Doubs Agricole 42 - Novembre 2023
DOSS I ER
10 GRUYÈRE DE FRANCE À la rencontre d’une I.G.P. qui fête son 10 ème anniversaire
Si le comté, le morbier et le mont d’or occupent avantageusement l’espace médiatique, d’autres fromages méritent également considération. Par son abnégation, son exigence à vouloir aboutir à un cahier des charges qui n’a rien à envier aux autres, la filière I.G.P. gruyère de France a surmonté bien des obstacles, et levé bien des freins pour faire son trou dans le paysage
“L’objectif est de stabiliser les volumes en pérennisant les outils” fromager régional voire interrégional. Dossier (photo d’introduction Valérie Szewczyk). Le PRésident du syndiCat inteRPRoFessionneL du GRuyèRe
satisfait des actions de promotion organisées pour célébrer les 10 ans de l’i.G.P. gruyère de France, julien Couval qui préside depuis 2019 le syndicat interprofessionnel revient sur l’actualité d’une filière qui a encore besoin de se faire connaître.
actuel autour de 2 700 tonnes commercialisées avec l’objectif d’arriver un jour à franchir le cap des 3 000 tonnes. La crise sanitaire a bien aidé la filière car les gens ont préféré se replier sur le fromage sous-vide et le râpé. LDA : Il existe encore des marges de progression ? JC : On a enregistré quelques conversions en 2016 mais la production a tendance aujourd’hui à se stabiliser. Demain, le défi sera de garder les producteurs. On est aussi à un prix de 550 euros les 1 000 litres. On a gagné pratiquement 90 euros en un an. Pour autant, même si le lait est mieux rémunéré, cela ne suffit pas toujours à attirer de nouveaux producteurs qui préfèrent s’orienter dans la culture. C’est moins contraignant.
d’exploitations ? JC : Au total, 180 avec deux gros bassins en Haute-Saône et dans le Doubs qui sont dans des contextes bien distincts. On a entre 70 et 80 exploitations en Haute-Saône dont la production est entièrement transformée en gruyère. La donne est différente dans le Haut-Doubs où l’on compte entre 50 et 60 fermes pour qui le gruyère est une forme de diversification dans une production orientée principalement vers les fromages A.O.P. : comté, morbier… On retrouve le même schéma en Savoie. LDA : En dehors des acteurs de la filière, qui s’occupe du syndicat interprofessionnel du gruyère de France ? JC : J’ai la chance d’être bien entouré au conseil d’administration. On peut compter sur une “super animatrice” en la personne de Nathalie Coronel. Pour
L e Doubs Agricole : Quel bilan peut-on tirer de cette semaine festive qui s’est déroulée de fin septembre à octobre entre la Savoie et la Franche-Comté ? Julien Couval : Rappelons que tous les acteurs de la filière gruyère étaient mobilisés avec des portes ouvertes dans les fermes, les ateliers et en cave. C’est un vrai succès. On a reçu des voisins sur notre exploitation à Richecourt qui ne savaient pas que l’on fabriquait du gruyère. LDA : Il reste encore de gros effets de communication à faire ? JC : Tout à fait. Sur les stands, on a
constaté que les gens commencent seulement à faire la différence entre un produit générique et un produit sous signe de qualité comme l’I.G.P. gruyère de France. C’est peut-être un détail mais assez révélateur : quand on a commencé à installer les panneaux “ferme à gruyère I.G.P.” devant les fermes, on a très vite observé une forte croissance de la consommation locale. LDA : L’obtention de l’I.G.P. a-t-elle eu un impact sur le développement de la filière ? JC : L’obtention de l’I.G.P. en 2013 a permis à la filière de se développer pour atteindre son volume de production
LDA : La filière I.G.P. gruyère de France rassemble combien
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