Le Doubs Agricole 41 - Mars 2023

Hors série de la Presse Pontissalienne

L’ÉMERGENCE DE L’AGRIVOLTAÏSME Un premier projet dans le Doubs

HORS-SÉRIE DE LA PRESSE PONTISSALIENNE N°41

MARS 2023

p. 27

L’APPRENTISSAGE

un précieux allié de l’agriculture

Le dossier en p. 10 à 18

AGRICULTEURS

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SOMMAIRE

2

E n septembre 2022, la F.D.S.EA. du Doubs avait souhaité mettre en place un rapport d9orientation pour étudier

GAZ À EFFET DE SERRE P. 4 Quels leviers pour réduire les G.E.S. ? Éléments de réponse sur une ferme à Vernierfontaine.

LE DOSSIER

P. 10 à 18

L’APPRENTISSAGE FAIT RECETTE DANS LA FORMATION AGRICOLE Encouragées par les pouvoirs publics, les formations par alternance ont le vent en poupe dans tous les secteurs agricoles : sur les exploitations, chez les transformateurs, dans le machinisme agricole. Florent Dornier qui préside le syndicat agricole majoritaire dans le Doubs revient sur les principales questions d9actualité et les enjeux que devra relever l9agriculture dans le Doubs. Les ateliers de transformation fromagère qui rechignent à se mettre aux normes et rejettent des effluents dégradant la qualité des eaux sont dans le collimateur de la justice bien décidée à durcir le ton. Le céréalier Éric Bonnefoy se lance dans l9agrivoltaïsme. À Étrabonne, il va couvrir une parcelle de 17 hectares d9une canopée photovoltaïque. Une première nationale. POLLUTION P. 26 AGRIVOLTAÏSME P. 27 CONGRÈS DE LA F.D.S.E.A. P. 20-21

La communication reste sans doute le levier le plus efficace pour réconcilier les Français avec leur agriculture.

portance que représentent les sur faces agricoles face aux enjeux carbonés. Pour reconquérir sa pla ce dans la ruralité d9aujourd9hui, la stratégie s9articule autour de deux mots-clefs : dialogue et com munication. Avant de hurler, c9est

parfois plus simple d9informer, de sensibiliser, à l9exemple du Code du bon promeneur qui rappelle quelques règles de bonne condui te à adopter vis-à-vis du bétail et de l9herbe en se baladant dans la nature. n

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ÉVÉNEMENT

P. 33

Le Doubs accueillera le concours national des labours en août 2024. 200 000 visiteurs sont attendus.

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Le Doubs Agricole Hors-série de “La Presse Pontissalienne” Conception, rédaction, publicité et réalisation : Publipresse Médias - Morteau Tél. : 03 81 67 90 80

E-mail : redaction@publipresse.fr - www.publipresse.fr Directeur de la publication : Éric Tournoux. Rédaction : Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Crédits photos : Publipresse, F.S.E. Impression : Est Imprim. I.S.S.N. : 1623-7641 - Dépôt légal : Mars 2023 Commission paritaire : 0222 D 79291 La reproduction partielle ou totale de textes ou photographies de ce numéro du “Doubs Agricole” est subordonnée à l’autorisation de l’éditeur.

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ACTUAL I TÉ 4

VErNIErfoNtAINE Réduire ses émissions de carbone, l’exemple du G.A.E.C. Les Azurés Installés depuis près de 4 ans dans le G.A.E.C. Les Azurés, Juliette et Nicolas Lecatre adaptent leurs

S ur le papier, l9équation est plu tôt simple : de faibles émis sions de gaz à effet de serre compensées à 65 % par des pièges à carbone, en l9occurrence ici les haies et les prairies permanentes. Cela aboutit à seulement 0,32 kg équi valent CO2 par litre de lait produit au G.A.E.C. Les Azurés. Soit presque la neutralité carbone. Mais pour arriver à ce résultat, le couple de paysans, Nicolas et Juliette Lecatre ne ména gent pas leurs efforts. Face à l9étable du G.A.E.C. Les Azurés - qui tire son nom du petit papillon aux nuances bleutées - la haie nouvellement plantée montre encore de frêles pousses. Il faudra attendre quelques années pour admirer des beaux végétaux feuillus. Reste que ces 200 mètres nouvellement plantés viennent complètement les 44 km de haies que compte le G.A.E.C., servant de pièges à carbone. Soutenue par la F.N.E. (France nature Environnement), cette plantation compte 13 essences différentes (charme, érable champêtre, sorbier des ciseleurs, noisetier, etc.), labellisées végétal local. Des élèves en C.A.P. jardinerie-paysagiste du lycée Saint-Joseph des Fontenelles ont participé au chantier.

Nicolas et Juliette Lecatre ont repris le G.A.E.C. Les Azurés en 2019, avec le départ en retraite de Gérard et Nicole Guyot.

an.

dessous= , relève Nicolas.

labourées et ne réalisant pas de cultures céréalières, le G.A.E.C. produit entre 2002 et 2003 litres de lait par hectare.

ACTUAL I TÉ 6

A m A N C E y

La plus belle prairie fleurie du Pays de Courbet Six exploitations étaient en lice au concours

Q uoi de mieux qu9une frui tière installée dans ses nouveaux locaux à Aman cey pour organiser une remise de prix? Tout s9est déroulé le 6 décembre dernier à la coopé rative du Pays de Courbet désor mais domiciliée sur la zone artisa nale du Grand Bois.

Le classement : l Simon Brunner : 1 er prix l G.A.E.C. Prosper : 2 ème prix

La remise des prix a eu lieu en fin d’année dernière dans les nouveaux locaux de la fruitière du Pays de Courbet.

herbages agit sur les caractéristiques gustatives et nutritionnelles des produits: viande, fromage, miel& Après Vernierfontaine en 2020, c9est au tour de la fruitière du Pays de Courbet, ex-fruitière de Flagey, de passer au crible d9un jury composé d9agriculteur, botaniste, apiculteur, agronome& Cette coopérative à comté compte 10 exploitations dont six ont accepté de participer au concours. Le jury s9est déplacé en juin sur le terrain pour évaluer la cohérence entre les propriétés agri-écologiques des parcelles candidates et leur usage agro-environnemental.

Loue qui intervient au côté de la chambre d9agriculture en sa quali té d9opérateur Natura 2000 sur le territoire Loue-Lison. Ce concours est ciblé sur les prairies

l G.A.E.C. du Pater et G.A.E.C. Les Marsol : 3 ème prix ex-aequo l Vincent Humber et G.A.E.C. Des Laves : 4 ème prix ex-aequo

üeuries, c9est-à-dire des herbages non semés, riches en espèces qui sont fauchés ou pâturés à

herbagère, d9où l9in térêt d9organiser ce type de challenge qui permet de sensibili ser les agriculteurs.

“On ne s’arrête pas à la richesse floristique.”

destination de l9alimentation du bétail. L9objectif est de récompenser le meilleur équilibre agro-écologique des prairies, témoin des pratiques agricoles qui valorisent et renouvellent la biodiversité sur les parcelles agricoles. La richesse üoristique des

une grille de notation nationale. On ne s9arrête pas à la richesse üoristique. On prend également en compte le fonctionnement, la place de la parcelle dans l9économie de l9exploitation. C9est un tout= , précise Emmanuel Cretin. n

Depuis deux ans, on a choisi d9or ganiser ce concours à l9échelle d9une coopérative fromagère. En agissant ainsi, on se rapproche davantage de la notion de terroir. C9est plus cohérent= estime Emmanuel Cretin de l9E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute

Le vainqueur du concours, Simon Brunner a repris en 2017 une exploitation de 56 hectares, 30 vaches et 220 000 litres de lait située sur la commune de Silley-Amancey. “J’avais une pâture de 6 hectares à faible potentiel agronomique, sur un substrat assez séchant qui présentait donc de bonnes caractéristiques pour ce concours. J’y mets très peu d’engrais et un amendement orga nique à l’automne. Cette parcelle représente 10 % de mon par cellaire. Cette reconnaissance montre qu’on peut trouver un équi libre qui permet aussi d’assurer la pérennité économique de l’exploitation” , estime le jeune agriculteur lui-même surpris en appre nant que ladite parcelle abritait 20 groupes de plantes pour plus de 80 espèces différentes. n “C’est une forme de réserve écologique”

“Ce résultat est le fruit d’un travail qui avait déjà été engagé pour mes prédécesseurs” observe le lauréat Simon Brunner.

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f oN tA I N Une spiruline 100 % locale, fabriquée à deux pas de Besançon Implantée depuis un an à la place d9un ancien élevage laitier sur les hauteurs de fontain, la ferme aquacole de Vivien Desgrange va s9agrandir, avec l9installation de deux nouveaux bassins pour répondre à la demande en spiruline.

C’ est une exploitation d9un genre nouveau que nous découvrons ce jour-là, un peu à l9écart de la com mune. De celles qu9on a encore peu l9habitude de voir en Franche-Com té. Et pour cause, puisque cette cya nobactérie (souvent confondue avec une algue) se développe originelle ment sous les climats tropicaux.

cycle naturel, permettent de la cultiver y compris chez nous. Pour le nom, il était tout trouvé :

d9eau chaude d9Amérique du Sud ou d9Afrique= , explique Vivien Desgran ge. Plébiscitée ces dernières années par de plus en plus consommateurs, la production de spiruline a gagné l9ensemble de l9Hexagone, jusqu9à débarquer en 2021 dans le Grand Besançon. L9installation de bassins peu profonds, sous serre, et l9activité saisonnière dans le respect de son

vitamine C. On la consomme idéalement en cure au printemps et à l9automne, mélangé à son jus

Fermiers= de Fontain.

d9orange, son yaourt, son riz& Une à deux cuillères à café par jour permettent de stimuler

200 kg écoulés en six mois.

le système immunitaire= , résume Vivien qui en a fait une reconversion, après un parcours dans la domotique.

consommateur. Riche en protéines, en antioxydants, en fer& : la spiruline réunit tout ce dont le corps humain à besoin, hormis l9oméga 3 et la

rAHoN-BELVoIr La “Spiruline des Sapins”, une cyanobactérie qui nous veut du bien

S ébastien Mougey, originaire de Vellerot-les Belvoir se consacre à cette nouvelle activi té depuis plus d9un an.

minéraux. Composé de 6 spires, comme un ressort, il se reproduit en 4 jours par division cellulaire. Les bienfaits de cet organisme en tant qu9aliment complémentaire ont été découverts scientiûquement dans les années soixante.

Sébastien Mougey au bord d’un de ses bassins de production.

formes : paillettes, poudre ou comprimés. L9O.N.U. considère la spiruline comme la

9

de signer un partenariat avec un jeune triathlète local, Thomas Ringenbach. Des restaurants comme Le Chapelier, à Besançon, et plusieurs chefs l9ont également sollicité pour travailler sa spiruline dans leurs menus.

fermes d'aquaculture à travers la France, il mise sur son approche artisanale et l9attention portée au goût pour toucher une vaste clientèle sur le bassin bisontin et le Haut-Doubs.

l9a également amené à automatiser une partie du processus, ce qui facilite la fabrication. Des panneaux solaires et une cuve de récupération d9eau de pluie devraient, enûn, venir compléter son installation, qui reste unique dans le Grand Besançon.

Vivien Desgrange va doubler sa capacité de production.

sur les conseils de leur médecin= , précise-t-il. Souvent présentée comme un complément alimentaire et reconnue parmi

“Ce résultat est le fruit d’un travail qui avait déjà été engagé pour mes prédécesseurs” observe le lauréat Simon Brunner.

PAILLEUSE DERRIÈRE TRACTEUR

DOSS I ER 10 L’APPRENTISSAGE EN PLEINE CROISSANCE DANS LA FORMATION AGRICOLE

La réforme de l’apprentissage validée en 2018 par la loi “Liberté de choisir son avenir professionnel” a donné un nouvel élan à cette méthode de plus en plus sollicitée par les jeunes etles employeurs. Les établissements et les centres de formation du Doubs adaptent leur offre à cette demande. Immersion au cœur de l’apprentissage agricole.

DémétErrE-tErrE ComtoISE

L’apprentissage pour compenser la crise de vocation dans le machinisme

Déméterre, ûliale machinisme du groupe terre Comtoise emploie 15 apprentis sur 14 bases. Une ûlière de formation et de recrutement aujourd9hui incontournable pour pallier les difûcultés de trouver des techniciens.

effectuent chaque année près de 3 500 recrutements en milieu rural et périur bain. Le groupe Déméterre, c9est 137 sala riés sur 14 sites : 28 rattachés à la

fait preuve de beaucoup de bien veillance vis-à-vis de nos salariés. Chaque année, on fait des entretiens individuels sur les besoins en forma tion. Il faut rester à la page dans un

avec de nombreux départs en retrai te dans les années à venir.

gestion des pièces, 5 administratifs, 25 com merciaux et 79 techni ciens.

“P our nous, l9apprentissage, c9est un enjeu phénomé nal. C9est la seule pépi nière qu9il nous reste. Dans l9agro-équipement en France, on recherche près de 10 000 personnes. On peut multiplier par trois ou quatre ce chiffre en ajoutant les besoins des constructeurs= , annonce Philippe Par mentier, le directeur de Déméterre. Les perspectives ne sont guère encou rageantes dans l9agro-équipement qui sera confronté au problème du renou vellement de ses cadres et dirigeants

secteur en pleine évolu tion technologique. Un tiers des apprentis sont recrutés à l'issue de leur parcours mais cela ne sufût malheureusement pas à pallier nos besoins.

“Pour nous l’apprentissage, c’est un enjeu phénoménal.”

un à l9administratif et deux en com merce.= Le niveau de formation s9étend du Bac pro au master. Ces jeunes viennent de différents établissements : Maisons familiales, lycées agricoles, Agro-Campus de Vesoul, Agro-Sup Dijon.

Actuellement, on a 10 postes de tech niciens ouverts= , poursuit Philippe Par mentier. Déméterre travaille en partenariat avec les établissements de formation : visites : accueil sur site, présence aux portes ouvertes. n

ZoomS

Alexis, 18 ans, mécano

A ttiré par les métiers du machi nisme agricole, Alexis a prépa ré un Bac pro mécanique au C.F.P.P.A. de Vesoul.

Alexis a été recruté à l’issue de son apprentissage.

Tom, apprenti en B.T.S. mécanique agricole “M es parents sont agriculteurs mais j9étais plus attiré par les trac teurs que les bêtes. Après un Bac pro à Orchamps-Vennes, j9avais envie de voir autre chose et de progresser dans ma formation. J9ai choisi de préparer un B.T.S. mécanique agricole par apprentissage chez Déméterre à Saône où je suis accompagné par Julien Mouillet, chef d9ate lier= , explique Tom Raymond qui envisage de poursuivre son cursus jus qu9en licence. n

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Le rythme d’alternance varie selon les diplômes et les établissements. Tom Raymond passe une semaine chez son employeur à Saône et la semaine suivante au C.F.P.P.A. de Vesoul.

Paul Ferry, vendeur matériel d’occasion P assionné depuis l9enfance par le matériel agricole, Paul Ferry, 27 ans travaille depuis quatre ans chez

Deméterre à Saône. Originaire d9Alsa ce et titulaire d9un Bac S.T.A.V., il a ensuite passé un B.T.S. Gestion des Équipements Agricoles à Vesoul.

En charge de la vente du matériel d’occasion sur la base de Saône, Paul Ferry a passé par alternance une licence puis un master commerce sous l’égide de son

ancien maître de stage Philippe Parmentier.

DOSS I ER 12

L E V I E r

Le lycée LaSalle à l’école de l’apprentissage L9établissement s9est mis à la page de l9alternance proposée dans deux formations supérieures : B.t.S. A.C.S.E. et B.t.S. productions animales. Adaptation.

C es deux B.T.S. ûguraient déjà dans l9offre de formation du lycée LaSalle.

pour avoir un cadre réglementaire et juridique de qualité. = Pas moins de 14 personnes sont mobilisées dans ce challenge plutôt bien engagé. Une question d9expérience et de crédibilité.

Emma, apprenti chevrière

apprenants et des employeurs. Les conditions étaient donc propices pour réactualiser l9offre. Le B.T.S. A.C.S.E. est proposé en version scolaire ou par apprentissage.

50 % des apprentis lévitiens sont issus du milieu agricole. Le rythme d9alternance est bihebdomadaire et chacun bénéûcie d9un suivi individualisé.

“On ne partait pas de rien.”

Le B.T.S. productions animales n9existe plus qu9en apprentissage. Cette évolution implique de recruter deux formateurs à temps plein et d9en solliciter d9autres plus ponctuellement.

le lien entre ce qu9ils apprennent au lycée et ce qu9ils appliquent sur les exploitations.= Le B.T.S. P.A. destine plutôt aux métiers de conseiller d9élevage. Ceux qui optent pour ce diplôme poursuivent généralement en licence. Alors qu9en B.T.S. A.C.S.E., on s9inscrit davantage dans un projet d9installation sur une exploitation.

E mma Bobillier-Monnot a grandi sur une exploi tation en lait à comté. Pour son B.T.S. en Productions Animales, elle a choisi de sor tir de sa zone de confort en ciblant une autre ûlière. Elle effectue son apprentissage à la chè vrerie du Mont de Fuans tenue par Marie-Pierre Dodane. L9occasion pour elle de découvrir les facettes d9un élevage où toute la production est transformée sur place puis commercialisée en cir cuit court. A pprentis en B.T.S. Productions Animales, Charlène, Lou, Emma et Basile travaillent sur des exploitations en bovin laitier, à l9exception d9Emma qui a choisi de découvrir comment fonctionne un élevage caprin. Tous sont originaires du Haut-Doubs et ont entre 18 et 21 ans. Charlène qui se retrouve dans un gros G.A.E.C. de 120 vaches fera son stage de huit semaines Qui sont-ils ? Zoom

Manon Lautard responsable de l9unité de formation en apprentissage au lycée de Levier avec quelques élèves scolarisés en B.T.S. A.C.S.E. et B.T.S. P.A. : Clément, Flavien, Basile, Emma, Lou et Charline.

13

étS GArNIEr À LEVIEr

L’apprentissage représente 25 % de l’effectif

Le concessionnaire fendt-Garnier qui a été racheté en 2021 par la société Agro-rhin emploie 25 salariés dont

comme on vend ou on répare une voiture. La relation avec le client est beaucoup plus large qu9une simple prestation commerciale.= Sur les six apprentis, cinq ont un proûl technique et le sixième est rattaché au service commercial. Avant de venir à Levier, Léo Buttet, 19 ans, a préparé au lycée Jeanne d9Arc de Pontarlier un Bac pro commerce, spécialité agro-alimentaire.

6 apprentis. Le choix d9investir dans l9avenir de la profession.

L’ apprentissage fait partie intégrante de l9his toire de la maison Garnier. Dylan Jacquet et Thibaud Sage, deux responsables techniques de la concession, ont eux aussi suivi la voie de ceux qu9ils accompagnent aujourd9hui pour apprendre leur métier

Emma Bobillier-Monnot effectue son apprentissage chez Marie-Pierre Dodane à la chèvrerie du Mont de Fuans.

Après une longue expérience dans l9industrie suisse, Marie-Pierre Dodane a choisi de se reconvertir en 2017 dans l9élevage caprin. Elle gère aujourd9hui un troupeau de 44 chèvres de race alpine-chamoisée.

lors des stages découverte organisés au collège. C9est par exemple le cas de Louis Demeusoy qui a prolongé son apprentissage en préparant toujours en alternance un Contrat de Qualiûcation Professionnel en maintenance des équipements professionnels. Kris

“On peut les embaucher ou les encourager à aller plus loin.”

Tournier, apprenti en seconde année Bac pro mécanique agricole, est lui aussi venu ici suite à un stage scolaire.

Martinet, 19 ans est en première année de B.T.S. agro-équipement.

Maîtres d’apprentissage et apprentis travaillent en étroite relation chez Garnier. De gauche à droite : Vincent Brocard, Léo Buttet, Thibaud Sage, Julien Vacelet et Dylan Jacquet.

DOSS I ER 14

E.N.I.L. DE mAmIroLLE Le poids de l’apprentissage dans les métiers de la transformation du lait 56 % des apprenants à l9E.N.I.L. de mamirolle suivent la voie de

P ortée par Muriel Pénicaud alors ministre du Travail, la loi du 5 septembre 2018 sur La liber té de choisir son avenir pro fessionnel à permis de réformer en profondeur l9apprentissage, la for mation professionnelle et l9assurance chômage. Conséquence de cette réfor me : ils sont de plus en plus nom breux à privilégier la voie de l9alter nance. L9E.N.I.L. de Mamirolle n9échappe à cette tendance.

50 % de l9enseignement s9effectue sous forme de T.P. comme ici en cours de microbiologie.

nue, la plupart étant des adultes en reconversion professionnelle. Les formations diplômantes pour apprendre à fabriquer des fromages ont le vent en poupe et notamment le B.T.S. fromage et produits laitiers qui deviendra à la rentrée 2023 le B.T.S. Bioqualim : Qualité, Alimenta tion, Innovation et Maîtrise sanitaire.

elle associe d9autres structures impli quées dans le contenu, à savoir le Centre Technique des Fromages Com tois et l9Université de Franche-Com té.

en alternance. Ils passent en moyen ne 4 à 5 semaines en entreprise et autant de temps à l9E.N.I.L.= Ces étudiants sont pour la plupart intégrés dans des entreprises locales même si quelques-uns, 25 % envi ron, ont des employeurs hors Franche Comté. Ceux qui le désirent et beau coup le font continuent en Licence pro Responsable d9atelier de pro ductions fromagères de terroir. Une formation atypique dans le sens où

“Le choix de la filière comté”

Après son Bac S.T.A.V., Lysa Dalonge ville, 19 ans, a opté pour le B.T.S. Bio qualim.

Originaire d9Ouhans, Noé Bourgeois, 18 ans est parti à Poligny après la secon de pour suivre par apprentissage un Bac pro Bio-Industrie de la transfor mation.

Actuellement en première année de B.T.S.Bioqualim, Noé Bourgeois et Lysa Dalongeville comptent bien aller jusqu9en licence pro et travailler ensuite dans les filières A.O.P. comtoises.

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DOSS I ER 16

B E S AN çoN Le centre de formation de Châteaufarine monte en gamme établissement public de

“L’ établissement public de Besançon asso cie le lycée Granvelle à Dannemarie-sur Crète et le centre de formation de Châ teaufarine qui englobe un C.F.A. dédié aux apprentis et un C.F.P.P.A. pour le public adul te. Le lycée Granvelle abrite une ferme d9application en élevage bovin et porcin. L9élevage d9escargots de Châteaufarine sert de support de formation= , résu me Emmanuel Delavelle, enseignant et chargé de communication au centre de formation de Château farine. 480 apprentis et une cinquantaine de stagiaires sont formés chaque année sur le site de Châteaufarine dans trois secteurs : Forêt-Bois, Agriculture-Alimentation l9enseignement agricole, le C.f.A.- C.f.P.P.A. de Châteaufarine ouvrira en septembre 2023 un master management de projet et d9af faires, à double entrée forestière et agricole.

Îlot de verdure au cSur de la zone commerciale, le centre de formation de Châteaufarine accueille chaque année près de 500 apprentis qui se forment aux métiers du bois, de l9agriculture et de l9aménagement paysager.

et Aménagements paysagers.

Zoom Châteaufarine et rien que Châteaufarine

F ils d9agriculteur installé à Montenois, Benjamin Alix, 18 ans, ne se voyait pas faire autre chose que de suivre le sillon familial. Pas très chaud pour suivre une formation par voie scolaire, il visait une formule par apprentissage et si possible dans la ferme de ses parents.

poursuivi son cursus. Il est actuellement en première année de B.P.R.E.A. toujours avec son père Xavier comme maître d9apprentissage.

Benjamin Alix a choisi de se former sur la ferme familiale avec son père Xavier comme maître d9apprentissage.

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VILLErS-SAINt-mArtIN Un C.Q.P. maintenance des matériels agricoles aux couleurs jaune et bleu Soucieuses de trouver de

“O n estime que la voie de l9appren tissage reste le meilleur moyen de recrutement dans nos métiers= , justiûe Florence Brand de la conces sion Huot à Villers-Saint-Martin. Laquelle conces sion comprend deux autres bases en Haute-Saô ne. Au total, six concessions New Holland ont monté ce projet de formation en partenariat avec le lycée agricole de Vesoul. La première session a démarré en septembre avec neuf étudiants de niveau Bac pro maintenance des matériels agricoles. Ils vont travailler et se former en alternance pendant une année chez l9un des six concessionnaires. Ils passeront 18 semaines en centre de formation et 29 semaines en entreprises. Le rythme d9alternance prend en compte le calendrier agricole. Le contenu de ce C.Q.P. couvre tous les volets de la maintenance agricole : hydraulique, électronique embarquée, motorisation, métallerie, machinisme, sécurité, législation, environnement& S9ajoute aussi un contenu spéciûque dédié à la marque aux couleurs jaune et bleu : sous-ensembles techniques et technologiques, conduites de machines, aspects construction et conception à travers des visites d9usines.

Anthony Flamand et Rémi Quintin, en compagnie de Vincent Marguier, leur maître d9apprentissage et chef d9atelier chez Huot à Villers-Saint-Martin.

Sur les neuf apprentis de la première promotion, cinq sont rattachés aux bases du groupe Huot-Lelieur et Molle. Après son Bac pro en apprentissage, Rémi Quintin, 20 ans, souhaitait consolider ses bases.

Neuf apprenants forment la première promo du C.Q.P. aux couleurs jaune et bleu.

DEROULEUSE LARGE

LE PréSIDENt DE LA f.D.S.E.A. ACTUAL I TÉ 20

“L’agriculture ne doit pas toujours être la variable d’ajustement foncière” Après avoir orchestré et animé son premier congrès départemental le 7 mars à Levier, florent Dornier revient sur les sujets d9actualité et les enjeux de l9agriculture du Doubs.

L e Doubs Agricole : Êtes-vous satisfait à l9issue de cette première grand-messe syn dicale ? Florent Dornier : Oui. J9ai apprécié la présence du préfet Jean-François Colombet. Cela montre l9intérêt que porte l9État à la F.D.S.E.A. du Doubs. Je suis autant satisfait de la partici pation des personnes que de la qua lité des échanges lors de la table ron de organisée sur le thème agriculture-ruralité. LDA : Que faut-il retenir de ce rap port d9orientation sur la place de l9agriculture dans la ruralité ? F.D. : Avec ce rapport, il faut essayer de tracer un chemin. L9agriculture doit être partie prenante de la ruralité avec une clef de voûte autour de l9emploi partagé qui tend à se développer. On peut imaginer une secrétaire qui com plète son temps partiel en mairie en travaillant à la coopérative fromagè re. Le cantonnier du village pourrait aussi exercer quelques heures sur une exploitation. Il y a aussi les sai

sonniers qui font la campagne du mont d9or. La problématique de l9em ploi et du coût du logement concer ne toute la bande frontalière dans le Doubs. Tous les acteurs de la rurali té ont un rôle à jouer. On doit aussi faire des efforts pour communiquer davantage sur nos métiers, pour redo rer ainsi l9image de l9agriculture. F.D. : On compte 3 400 adhérents dont la moitié sont des retraités agri coles. On peut d9ailleurs rappeler les avancées obtenues sur le statut de la femme en agriculture et au niveau de la valorisation des retraites agri coles dont le calcul est maintenant basé sur les 25 meilleures années d9exercice. Le conseil d9administra tion de la F.D.S.E.A. du Doubs comp te 50 membres qui se retrouvent une fois par mois. On est 17 au bureau et on se réunit aussi sur un rythme mensuel. Le syndicat, c9est 18 col laborateurs salariés répartis entre les services juridiques, emploi, la gestion LDA : Que représente aujourd9hui la F.D.S.E.A. dans le Doubs ?

du syndicat et l9équipe de la Terre de chez nous.

LDA : Dans votre rapport moral, vous fustigez le Mercosur et le type d9agriculture qu9il représente. Pour quoi cette indignation ? F.D. : Comme je l9ai dit dans mon intervention, n9importons pas l9agri culture que nous ne voulons pas. Le Mercosur, c9est un modèle qui ne correspond pas à nos valeurs et à nos normes. Suite aux différentes crises économiques, beaucoup de producteurs français ont mis la clef sous la porte. Conséquences : on importe des denrées alimentaires alors qu9en même temps on met en avant la proximité, les circuits courts, l9em preinte carbone. Quand l9Union Euro péenne signe des accords avec les pays du Mercosur, on est bien loin de l9autonomie alimentaire et de l9agri culture locale. C9est vexant. LDA : La ressource en eau devient un vrai enjeu. La situation vous inquiète ? F.D. : La situation est inquiétante et

génère de curieux retours aux sources. Chaque ferme était autrefois autono me en eau, puis on a développé un réseau d9adduction et maintenant on refait des citernes sur les exploita tions. C9est plutôt une bonne chose mais on n9a pas non plus des capa cités de stockage énormes. Il faudrait peut-être réüéchir à d9autres solutions plus importantes qui pourraient aus si servir de réserve d9incendie en pré vision des risques de feux de forêts. Est-ce possible par exemple de rele ver le niveau du lac Saint-Point ? Au dessus de Métabief, on a créé une réserve collinaire pour faire de la nei ge artiûcielle, pourquoi pas faire la même chose pour l9agriculture ? Je lance des pistes de réüexion. Pour l9instant, on ne subit pas l9impact de cette sécheresse hivernale dans nos champs mais si les nappes phréa tiques ne se rechargent pas, la pous-

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