Le Doubs Agricole 40 - Novembre 2022

INTERV I EW

TrévILLers

Philippe Monnet, le nouvel homme fort de l’agriculture duDoubs Préposé à la succession de Daniel Prieur à la tête de la chambre interdépar tementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort, Philippe Monnet a pris ses nouvelles fonctions en juin en laissant la présidence de la F.D.s.e.a. du Doubs à Florian Dornier installé à ville-du-Pont. retour sur la trajectoire ascendante d’un agriculteur plus que jamais soucieux de promouvoir une politique agricole et alimentaire axée sur l’autonomie sous toutes ses formes.

L e Doubs Agricole : Pour quoi y a-t-il eu ce change ment de présidence à la Chambre d’agriculture en cours de mandat ? Philippe Monnet : Tout était programmé dans ce sens. Daniel Prieur avait prévu de s’arrêter quand il serait en retraite. De mon côté, je me sentais prêt à assumer ce type de responsabilité. D’où l’envie du président sortant de transmettre les clefs du camion à un agriculteur jeune, expérimenté et représentatif. Ce mouvement donne lieu à un jeu de chaises musicales. LDA : Qui est concerné ? P.M. : Florent Dornier me remplace à la tête de la F.D.S.E.A.. Lui aussi était prêt à reprendre le flambeau. Le départ de Daniel Prieur libère aussi une place dans le collège des exploitants. Cette place revient à Émilien Claudepierre. Michel Jeannot devient quant à lui second vice-président de la Chambre d’agriculture. P.M. : J’ai 47 ans et je suis installé à Trévillers sur une ferme de 48 hectares avec 35 vaches laitières et 30 génisses. J’adhère à la coopérative des Fruitières réunies de Trévillers qui produit du comté, morbier, raclette et du gruyère. La particularité de cette coopérative réside dans le développement d’un réseau de distribution comprenant des magasins à Trévillers, Belfort, dans le Pays de Montbéliard et en Alsace. J’ai LDA : Quelques mots sur votre exploitation ?

l’innovation car d’une manière ou d’une autre, cela permet de créer de la valeur ajoutée dans les exploitations. La Chambre d’agriculture apporte aussi une aide financière, et des conseils aux structures collectives comme les coopératives. LDA : Avec la transition climatique, le foncier est sans doute l’un des enjeux essentiels de ces territoires. Comment gérer cette problématique ? P.M. : On sait que la pression foncière est très forte autour des villes, sur la bande frontalière. On doit conserver d’habitat, en réhabilitant le bâti ancien. La chambre d’agriculture émet un avis sur chaque document d’urbanisme en mettant l’accent sur la préservation du foncier. On sera de plus en plus strict sur le sujet. On arrive à obtenir de bons résultats quand on a la possibilité de travailler en amont sur des projets qualitatifs. Cette démarche a été appliquée sur les anciens jardins de Cocagne à Besançon où l’on a pu structurer un espace pour favoriser l’installation de jeunes maraîchers. Quand il y a une transmission d’exploitation où une cessation d’activité, avec la S.A.F.E.R., on essaie de proposer les terrains libérés. une politique d’accueil de nouveaux habitants mais sortir du modèle 100 % pavillonnaire. C’est possible en encourageant la mixité dans les formes

aussi un atelier porcin avec 1 200 places.

LDA : À quand remonte votre engagement dans le mouvement agricole ?

LDA : Comment la Chambre d'agriculture peut intervenir dans le renouvellement des générations ? P.M. : La politique d’installation est portée par les J.A. On souhaite accompagner au mieux les candidats pour qu’ils réussissent leur installation. P.M. : La Chambre dispose d’un service dédié aux économies d’énergie sur les exploitations ou à la mise en place de solutions pour en produire. On est de plus en plus interrogé sur le bilan carbone. On peut effectuer des audits de consommation poste par poste pour définir ensuite des plans d’actions, proposer des équipements de production, de récupération de chaleur : séchage en grange solaire, toitures en panneaux photovoltaïques… On n’est pas contre les éoliennes car on veut éviter le développement des installations photovoltaïques en plein champ. On voudrait aussi que ces projets éoliens soient portés par des acteurs du territoire. L’augmentation du prix des énergies fossiles encourage les agriculteurs à adopter cette démarche. Ceux qui ne s’engagent pas auront forcément moins de résilience sur les coûts. On doit jouer un rôle moteur sur la thématique énergétique. LDA : Comment s’adapter à la transition climatique ?

P.M. : J’ai commencé à 18 ans au sein des J.A. où j’ai progressivement pris des responsabilités au niveau cantonal, départemental pour exercer finalement pendant 4 ans en tant que vice-président national. J’ai poursuivi mon parcours au sein de la F.D.S.E.A. du Doubs. Je suis également impliqué dans la filière porcine en tant que président d’Interporc Franche-Comté et au niveau de la coopérative LDA : Comment résumer les missions de la chambre d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort ? P.M. : Rappelons que la chambre d’agriculture est un organisme semi-public qui emploie une cinquantaine de salariés. Son fonctionnement repose sur la base d’un projet agricole et alimentaire interdépartemental ayant pour objectif de répondre en priorité aux besoins alimentaires des habitants du Doubs et du Territoire de Belfort. On est là pour soutenir les filières existantes et aussi pour accompagner la diversification de l’offre agricole dans les deux départements. Il faut savoir accepter les risques inhérents à Franche-Comté Élevage. Localement, je suis au conseil d’administration de la coop de Trévillers.

“On doit sortir du

modèle 100 % pavillonnaire.”

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