Le Doubs Agricole 40 - Novembre 2022

CL IMAT

B onn e vau x

Le campagnol et la sécheresse se sont invités au G.A.E.C. du Pré Berjon Même si les pluies de l’automne ont redonné un coup de vert dans les champs, cette année 2022 restera marquée par un déficit criant d’herbe à la ferme du Forbonnet qui a d’abord subi l’appétit des campagnols puis la sécheresse. La double peine.

L e Haut-Doubs verdoyant, com me on l’aime, est de retour. De quoi redonner de l’appétit aux montbéliardes du Forbonnet qui n’avaient que du foin à se mettre sous la dent depuis le début de la séche resse. “On peut vraiment parler d’une saison particulière” , annonce Philip pe Cuche qui travaille avec son cou

sin Benoît Cuche au G.A.E.C. du Pré Berjon. Les deux associés tiennent une exploitation de 95 hectares avec un troupeau de 50 laitières, soit une référence de 385 000 litres de lait. Toute la production est livrée aux Monts de Joux. “On reste une ferme à taille humaine qui laisse à chacun

Philippe Cuche du G.A.E.C. du Pré Berjon à Bonnevaux illustre son propos avec une balance où l’on voit que les charges basculent dans le rouge par rapport aux produits.

est aujourd’hui à 105 tonnes” ,souligne Philippe Cuche. Sortez les calculettes, pour mesurer l’ampleur de la dépense sachant que le cours d’une tonne de foin varie entre 140 et 200 euros la tonne. Les deux exploitants du G.A.E.C. du Pré Berjon n’ont pas attendu l’été 2022 pour réduire la taille du troupeau en limitant progressivement le nombre de génisses. La ferme du Forbonnet

de nous du temps pour tenir d’autres engagements. À titre personnel, je suis aussi pompier volontaire et disponible pour des interventions en journée.” Le prix du lait sur les filières A.O.P. favorise ce confort de travail. Cette dynamique n’est plus forcément d’actualité au Forbonnet. L’arrivée du printemps est marquée par une première menace liée à la reprise du

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n’a pas été confrontée à des pénuries d’eau. “On utilise l’eau du réseau et d’une source qui est vite tarie quand il fait sec. On commence à réfléchir à l’opportunité

cycle du campagnol. “On partait avec un déficit qui nous a contraints à racheter 80 tonnes de foin et de luzerne. On n’a jamais traité les campagnols

“Il manque en moyenne cinq litres de lait par vache.”

À vos côtés pour un lait de qualité ! jeanmarieducret25@orange.fr

d’avoir une citerne.” Les conditions climatiques et le manque d’herbe se répercutent forcément sur la production. “Comme on fait surtout du lait à morbier et à mont d’or, on devait commencer à augmenter la production à partir de l’automne. Il manque en moyenne cinq litres de lait par vache et par jour en globalisant.” Et le moral dans tout ça ? De nature plutôt optimiste, Philippe et Benoît Cuche ne s’avouent pas forcément inquiets sans perdre de vue qu’il leur faudra sans doute se remettre en cause face à un contexte qui risque devenir la norme. n

car cela représenterait un temps de main-d’œuvre incompatible avec le fonctionnement de l’exploitation.” Les deux associés espèrent alors compenser ces pertes en produisant plus d’herbe sachant que l’essentiel de leur parcellaire est situé sur des zones relativement humides. Du moins habituellement. Ces efforts qui représentent aussi de l’achat d’engrais n’ont pas été couronnés de succès. La sécheresse a vite eu recours des sols hydromorphes du Forbonnet. Au point qu’il s’avérait nécessaire d’affourager les bêtes depuis le début de l’été. “On a dû en racheter. On en

• Visite préventive et curative • Gestion des problèmes de qualité de l’eau • Orchestration des suivis techniques et sanitaires des producteurs • Optimisation de la consommation d’eau et d’électricité • Formation des salariés à la traite • Réunion à thème • Soutien téléphonique

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