Le Doubs Agricole 40 - Novembre 2022

ÉLEVAGE

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Les ânes, nouveaux gardiens de troupeau Deux ânes de Provence

D e prime abord, ils sont plu tôt sympas et semblent assez inoffensifs, ces deux ânes qui sont arrivés à la Piagret te au début de l’été. Au même titre que le patou, cet animal est de plus en plus utilisé comme moyen de pro tection des troupeaux. Son instinct grégaire naturel, ajouté à son aver sion et à son agressivité innées à l’en contre des chiens, renards ou loups peut en faire un auxiliaire efficace. Les ânes voient, entendent et sentent Fourgs. Leur présence devrait permettre d’éloi gner les chiens, renards et surtout les loups sus pectés d‘avoir attaqué des moutons ce prin temps près de Ballaigues en suisse voisine. s’intègrent désormais dans le troupeau de vaches allaitantes de l’al page de la Piagrette au hameau d’entre-les

très bien. Ils peuvent facilement repérer un agresseur sans oublier que son braiement s’entend à des kilomètres. La méthode a déjà été testée sur des ovins, avec une certaine efficacité. L’âne peut vraiment intimider les canidés. Contrairement au cheval qui va fuir, il n’hésitera pas à attaquer pour défendre son territoire. De face, en mordant et en tapant avec les pattes antérieures. C’est peut-être une alternative au patou dont l’instinct de protection effraie parfois le randonneur, imprudent ou pas. L’expérience mérite d’être tentée comme l’a fait le syndicat de Lignerolle propriétaire de l’alpage de la Piagrette. “Cet alpage s’étend sur 70 hectares dont un tiers environ est couvert de bois. En été, il est occupé par un troupeau de 43 vaches allaitantes. Actuellement, il y a une vingtaine de petits veaux et d’autres sont attendus dans les semaines à venir” , détaille Raymond Gresset qui à 86 ans monte encore tous les jours depuis Entre-les-Fougs jeter un coup d’œil et signaler le moindre incident

“Les deux ânes sont arrivés cet été”, explique Raymond Gresset qui vient tous les jours jeter un œil sur le troupeau de vaches allaitantes de la Piagrette.

au propriétaire du troupeau basé à Mathod près d’Yverdon. Comme il dit, cet alpage, il en connaît les moindres recoins pour l’avoir arpenté depuis sa plus tendre enfance. Son père Edmond, agriculteur était déjà berger à la Piagrette. Il a pris le relais dans les années quatre-vingt-dix. “Mon épouse et mon frère s’en sont également occupés. J’ai arrêté en

2006 avec l’arrivée d’un troupeau de vaches laitières car cela ne m'intéressait pas de traire” détaille celui qui est revenu dans son alpage de jeunesse il y a quelques années quand les vaches allaitantes ont pris possession des lieux. “Ici, c’est toute ma vie !” , dit-il en s’approchant des deux ânes venus quémander une caresse. n

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