Le Doubs Agricole 39 - Mars 2022

C o n F é D é r A t I o n P A y S A n n E “Quelles sont les priorités : l’énergie ou l’alimentation ?” réunie en assemblée générale à Arc-sous-Cicon le

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7 février, la Confédération Paysanne du Doubs réaffirme ses positions autour de la préservation du foncier : terre nourricière qui ne doit pas être le support de spéculations immobilières ou énergétiques. Entretien avec jérôme Gaujard, porte-parole de la Conf ’ dans le Doubs.

L e Doubs Agricole : Les enjeux autour du foncier sont toujours d’actualité ? Jérôme Gaujard : C’est un sujet de préoccupation récurrent, encore plus important aujourd’hui car on privilégie de plus en plus l’urbanisation, l’utilisation à des fins énergétiques au détriment de la vocation agricole. LDA : Qu’entendez-vous par l’objectif énergétique lié au foncier ? JG : Je vais prendre l’exemple de la méthanisation. On est très favorable à cette technique quand il s’agit de valoriser les effluents agricoles. Au départ, c’est une bonne idée. Les

LDA : Qu’en est-il des projets photovoltaïques ? JG : Avant d’occuper les espaces agricoles, on préconise d’installer d’abord les panneaux sur tout le bâti agricole. Cette industrie est encore en phase expérimentale. Ces dérives énergétiques finissent par renchérir le coût du foncier avec des montants de loyers exorbitants pour les paysans. Les terres agricoles servent d’abord à nourrir les hommes. Quelles sont les priorités : l’énergie ou l’alimentation ?

“On sait qu’il faudra nourrir une population croissante sur un espace agricole de plus en plus réduit”, constate Jérôme Gaujard, le porte-parole de la Confédération paysanne du Doubs.

LDA : L’urbanisation progresse partout, y compris dans le Doubs ?

s’engager dans un Programme Alimentaire Territorial encourageant les circuits courts et les productions locales. LDA : Comment se porte la Conf’ du Doubs ? JG : L’effectif progresse gentiment avec un bon taux de renouvellement, de la diversification sur des structures à taille humaine. Actuellement, 50 % des adhérents sont en bio. L’an dernier, on a obtenu des avancées significatives sur la protection des affleurements rocheux et des haies.

Toute intervention sur ces milieux doit maintenant faire l’objet d’une demande préalable avant travaux. Ce qui induit une instruction du dossier par les services chargés de la préservation de la biodiversité. LDA : Vous militez toujours pour une à taille humaine. Qu’est-ce que cela signifie ? JG : On se fixe l’objectif d’installer un million de paysans d’ici dix ans alors qu’il n’y en a plus que 390 000 actuellement en France. n Propos recueillis par F.C.

porteurs de projets touchent des aides européennes pour s’installer. Quand les subventions s’arrêtent, beaucoup de projets basculent alors dans la

JG : On est dans la même logique avec de la consommation de foncier qui va à contresens de l’autonomie alimentaire. On peut d’ailleurs

“Actuellement, 50 % de nos adhérents sont en bio.”

production avec l’objectif de fabriquer du gaz par tous les moyens en mettant en culture des céréales. On est relativement préservé dans le Doubs car le principe de la méthanisation ne fonctionne pas en zone A.O.P.

souligner le paradoxe du quartier des Vaîtes à Besançon. D’un côté, on a une municipalité qui veut transformer en éco-quartier 60 hectares de terres utilisées en cultures maraîchères ou en jardins particuliers. De l’autre côté, on voit Grand Besançon Métropole

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