La Presse Pontissalienne 307 - Août 2025
8 L’ÉVÉNEMENT
Août 2025
Vers une meilleure compréhension de l’islam
Sécurité des lieux de culte, lutte contre les actes anti-musulmans, gestion des associations exerçant le culte musulman, professionnalisation et recrutement des imams, financement des associations cultuelles musulmanes… Autant de sujets qui font l’objet d’une étroite collaboration avec les services de l’État dans le Doubs. Le point sur un sujet qui cristallise trop souvent les tensions.
l Religions Trois actes anti-musulmans L’islam du Doubs prend ses marques La 5 ème édition des Assises Territoriales de l’Islam
Doubs Rémi Bastille. Cette cinquième édition des A.T.I.F. visait donc à pour suivre et approfondir le dialogue. Et elles arrivaient dans un contexte où “trois actes anti-musulmans ont été per pétrés dans le Doubs depuis le début de l’année, des actes particulièrement vio lents” ajoute le représentant de l’État. À l’échelle du Doubs, trois groupes de travail se sont réunis autour des six thèmes retenus au plan national : la sécurité des lieux de cultes et la lutte contre les actes anti-musulmans, le droit et la gestion des associations exer çant le culte musulman, la profession nalisation et le recrutement des imams, l’organisation et la gestion des aumô neries, les ressources et le financement des associations cultuelles, et enfin la structuration territoriale et inter-asso ciative des acteurs du culte musulman. Ces trois groupes de travail locaux ont concerné les droits, la gestion et le finan cement des associations musulmanes, le recrutement des imams dans le Doubs et la sécurité des lieux de culte. “L’islam est bien évidemment compatible avec la République française, ajoute Rémi Bas tille, cette question n’est pas à discuter. Mais il est nécessaire de toujours dia loguer” note-t-il en présence de Massine Taleb, du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur présent ce jour là à la préfecture du Doubs. “Les assises territoriales de l’islam ont été lancées en 2018 dans le but de refonder les rap ports entre l’État et les acteurs du culte en partant du local et en s’appuyant sur les initiatives dans les territoires” com plète M. Taleb. Les règles évoluent progressivement. Ainsi depuis 2020, il est interdit aux mosquées de recruter des imams “déta chés” en provenance d’un pays étranger, et payés par ce dernier. “Tous les imams
D ialoguer, c’est sans doute le maître-mot dans les rapports qu’entretient l’État laïc avec les religions présentes sur son territoire, et notamment l’islam, deuxième religion de France avec plus de 4 millions de pratiquants estimés. Ces Assises Territoriales de l’Islam de France (ou A.T.I.F.) s’inscrivaient ainsi dans un cycle annuel de dialogue entre l’État et le culte musulman, ayant pour objectif de “renforcer la représentation des acteurs locaux et d’alimenter les échanges nationaux par les préoccupa tions locales. Ces assises s’inscrivaient en outre cette année dans les 120 ans de la loi de 1905” indique le préfet du de France qui s’est tenue le 26 juin à la préfecture du Doubs à Besançon a été l’occasion d’apporter des éclairages sur la pratique de l’islam dans notre département et de lever quelques difficultés persistantes.
doivent être membres d’une association française dont ils sont salariés. Ils ont une autre obligation : la maîtrise du français et être titulaire du D.U. Laïcité
et République” ajoute un participant aux assises (voir ci-contre sur ce dernier point). “Pour clarifier encore mieux les choses, peut être que le Coran devrait être traduit en français et les prêches se faire en français, comme le fran çais a remplacé le latin dans le culte catho lique ?” avance un autre
La création d’un annuaire des aumôniers musulmans.
Parmi les intervenants, Hambli Badreddine, acteur et militant associatif musulman. “Je remercie Dieu” a-t-il dit à la tribune.
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