La Presse Pontissalienne 307 - Août 2025
L’interview du mois 7
Août 2025
et les Régions ont désormais beaucoup plus de relations avec les intercommu nalités depuis cette loi. Ceux qui disent qu’il y a trop de strates sont souvent les mêmes qui vont solliciter tous les échelons pour obtenir des financements. Le vrai souci, c’est que notre collectivité territoriale n’a pas les moyens financiers de faire ce qu’on attend d’elle. Plus qu’une réforme territoriale, j’en appelle à une vraie réforme de la fiscalité. Mais actuellement, tout le monde doit se serrer la ceinture, y compris la Région, pour qu’on dépasse vite ces années d’endettement. Après, je pense que cette réforme fiscale devra s’imposer. À quoi ressemblera la nouvelle vie de Marie-Guite Dufay ? M.-G.D. : Mon souhait désormais, c’est de prendre le temps comme il vient ! Je parle de la météo de la vie. S’il fait beau, je pourrai un jour prendre mes chaussures de montagne pour aller marcher, prendre également le temps avec les amis, avec la famille. Je suis éprise de liberté. Je souhaite aussi m’engager dans de simples actions citoyennes. Pas forcément dans des associations qui ont sans doute besoin de jeunes recrues. Mais plutôt donner du temps à du bénévolat qui fait du bien, que ce soit dans le grand âge ou dans le jeune âge, par exemple lire des histoires ou des livres à ces personnes jeunes ou âgées. Je passe déjà des heures à lire des histoires et même L’Iliade ou L’Odyssée au téléphone avec mes petits-enfants de Marseille au téléphone ! (rires). Mon sou hait est bien de prendre du temps et de donner du plaisir à des gens qui en man quent. Il y a beaucoup de petites choses à faire pour la société. n Propos recueillis par J.-F.H.
dossier, j’ai un regret, c’est de ne pas avoir écouté mon directeur général des services qui m’avait prévenue que le transfert de ce dossier de l’État aux Régions allait être très compliqué. Et j’aurais dû faire une chose, même si nous avions été la seule Région à le faire, c’était de refuser le transfert. Mais ma dernière réunion officielle a été avec le monde agricole ce 17 juillet, elle a permis solder les comptes définitivement. Les autres douleurs, elles sont humaines, avec le décès l’an dernier de notre vice présidente Nathalie Leblanc. Et bien sûr Paulette Guinchard… Sans elle, je n’aurais jamais été là. C’est elle qui m’a donné le goût de l’action publique et de l’engage ment. Elle faisait les choses de manière tellement belle que ça m’a donné ce goût des autres. En plusieurs décennies d’engagement, déplorez vous une baisse de niveau des débats politiques ? M.-G.D. : Clairement oui. La présence des élus R.N. à la Région a évidemment contri bué à électriser les débats. Mais ce qui se passe dans notre assemblée est le reflet de ce qui se passe dans notre société où on sent bien qu’il y a une recherche per manente de solutions simples à des dos siers qui sont par nature compliqués. Ajoutons le poids des réseaux sociaux qui ne permettent en aucun cas d’expli quer la complexité. Votre expérience vous pousse-t-elle à affirmer qu’une réforme des collectivités territoriales est devenue impérative ? M.-G.D. : Je ne suis pas de ceux qui déplorent le millefeuille administratif. Et je me méfie des discours sur la simplification. La loi N.O.T.R.E. de 2015 a bien clarifié les missions des différentes collectivités
autour des enjeux écologiques avec cette C.O.P. que nous avons créée et qui se décline aujourd’hui dans tous les dépar tements de la Région avec des actions concrètes et des dizaines de propositions faites dans tous les domaines dans chaque territoire. À l’heure où sur ce sujet on constate des dérives inquiétantes à l’échelle gouvernementale de la part de certains ministres, par opportunisme, il est rassurant de voir mené à bien un tel dossier dans notre région. Une femme à la tête d’une Région, c’est encore marginal. Avez-vous souffert d’une certaine miso gynie ? M.-G.D. : De par mon emploi dans le secteur économique, j’ai été assez vite habituée à fréquenter essentiellement des milieux masculins donc je n’ai pas vraiment souf fert sur ce point. Ce qui ne m’empêche pas de déplorer le fait que bien souvent,
À l’inverse, qu’a su tirer la Bourgogne des spé cificités franc-comtoises ? M.-G.D. : La Bourgogne a découvert avec la Franche-Comté que le mot coopération a un vrai sens et que la Franche-Comté le portait haut et fort dans de nombreux domaines. Grâce à ces notions de coopé ration, au final, les deux entités réunies ont su prouver à l’échelle de la France, notamment dans le monde industriel, que toutes les collectivités de cette région B.F.C. qui reste un confetti à l’échelle européenne, parlent d’une même voix et pour ces investisseurs industriels, ça compte énormément. Si vous deviez retenir deux ou trois images fortes de vos 17 années de présidence ? M.-G.D. : La première, c’est pendant le mandat franc-comtois avec l’extraordi naire organisation dont on a su faire preuve après la crise de 2008-2010 pour bâtir, avec mon vice-président Denis Som mer, cette expérimentation de sauvegarde des emplois pour faire en sorte que des centaines de salariés menacés de licen ciement restent en entreprise. On a mobi lisé tous les fonds possibles pour permettre à plus de 10 000 salariés d’être maintenus en emploi. Le deuxième temps fort, si particulier, c’est la période Covid. En moins de trois jours, dans ces bureaux de la Région square Castan à Besançon où on n’était plus que deux ou trois, on a réussi à bâtir une politique publique pour accompagner les collectivités et les associations avec un fonds régional d’intervention créé pour l’occasion. Il y a eu cet épisode des masques que la Région Grand Est s’était accaparés et pour laquelle je n’ai rien lâché jusqu’à en obtenir pour notre Région. Je retiendrai aussi l’énorme mobilisation
dans certaines réunions, j’étais la seule femme. Et hélas, à certaines occa sions, cette situation existe encore. Que retenez-vous comme regrets au moment de passer la main ? M.-G.D. : Je retiens la dou leur des relations que j’ai eues avec le monde agri cole avec ces questions de dossiers d’aide. Par mon histoire familiale, je suis très attachée au milieu paysan et jusqu’à cet épisode, j’entretenais d’excellentes relations avec les paysans et leurs représentants. Sur ce
“Je ne suis pas de ceux qui déplorent le millefeuille administratif.”
C’est le moment de faire le plein de bois de chauffage pour l’hiver ! Paysagiste de métier, Emmanuel Hanriot diversifie l’activité de son entreprise avec la commercialisation de bois de chauffage. Il coupe, stocke et sèche des stères de bûches dans son bâtiment à Arc-sous-Cicon qu’il livre ensuite chez des clients sur l’ensemble du Haut-Doubs. Il leur laisse aussi la possibilité de venir s’approvisionner directement au dépôt.
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Emmanuel Hanriot laisse sécher les bûches pendant plusieurs mois avant de les livrer.
I nstallé à Arc-sous-Cicon où il a son entreprise d’aména gement paysager, Emmanuel Hanriot, qui exerce sous son nom, s’est lancé dans un nou
veau projet pour élargir son acti vité saisonnière. La création et l’entretien d’espaces extérieurs est une activité intense pendant la belle saison. Mais ce travail
s’estompe à partir de l’automne jusqu’à la fin de l’hiver. Alors, pour compenser cette baisse d’ac tivité liée à la saison, l’entrepre neur s’est lancé dans la commer cialisation de bois de chauffage auprès des particuliers. Pour
pour se chauffer. Pour cela, il livre le bois en vrac, à domicile, sur un secteur qui s’étend du lac Saint-Point à Maîche en passant par Pontar lier et Morteau. Il couvre éga lement la région de Valdahon. “Selon le volume, je livre les bûches en vrac, ou alors dans des big bags d’un stère” dit-il. Il scie des essences de bois qui ont un bon pouvoir calorifique comme le hêtre (foyard) ou le frêne. Une fois coupé, le bois est stocké dans le hangar ventilé d’Arc-sous-Cicon où il restera pendant une dizaine de mois, le temps de le faire sécher parfai tement. Emmanuel Hanriot stocke ainsi des stères de bois déjà prêts à être livrés. Pour les propriétaires
de poêle à bois, c’est le bon moment pour organiser la livrai son afin d’être prêt pour la saison de chauffe. Pour cela, il suffit de contacter l’entrepreneur sur son portable et de convenir d’un ren dez-vous.Pour les particuliers qui le peuvent, il est également possible de venir chercher le bois avec une remorque directement au dépôt d’Arc-sous-Cicon. “Dans ce cas aussi je demande aux per sonnes de prendre rendez-vous afin de garantir une bonne orga nisation” explique-t-il. Le bois en bûche est un des com bustibles les moins coûteux du marché. Il offre un très bon ren dement. Et puis, rien ne rem place la flamme et la chaleur enveloppante d’un poêle ou d’une cheminée en hiver. n
cela, il a construit un bâtiment à Arc sous-Cicon, et a investi dans une machine capable de transformer des grumes de 6 mètres de long en bûches de 33 cm ! “L’année prochaine,
“Je livre les bûches en vrac, ou alors dans des big bags d’un stère.”
je pourrai livrer en plus des bûches de 25 et de 50 cm” annonce Emmanuel Hanriot. Il sera donc en mesure d’approvi sionner en combustible tous les particuliers quel que soit le poêle ou la cheminée qu’ils utilisent
Emmanuel Hanriot a investi dans une machine qui lui permet de transformer des grumes de 6 mètres en bûches de 33 cm.
Contact : Emmanuel Hanriot : 06 77 75 24 98
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