La Presse Pontissalienne 307 - Août 2025

Économie 13

Août 2025

Trois questions à Catherine Pistolet, commissaire adjointe au Massif du Jura “Être plus sélectif sur la qualité des projets”

Damien Mathieu chargé de mission V.T.T.

“On réfléchit à l’idée d’ouvrir un second télésiège qui permettrait d’accéder à des pistes pour débutants et confirmés. En termes de fréquentation, on est passé de 24 400 passages en 2010 à 150 000 l’été dernier” , précise le directeur Guillaume Theuriot en annonçant aussi que la sta tion a développé un savoir-faire qui pour rait être mis au service d’autres terri toires. L’exemple de la Combe Saint-Pierre à Charquemont est aussi une belle illus tration de la transition qui s’opère actuel lement sur les sites nordiques et alpins avec la création d’une station de loisirs 4 saisons. “On renforce les activités exis tantes avec l’accrobranche et la patinoire synthétique. On a investi dans un pump track sur deux niveaux. Il reste à mettre en place une location de V.T.T., dirt bikes, draisiennes, un accueil pour les prati quants de V.T.T. en itinérance, et un espace enduro V.T.T. est en cours d’aménage ment” , détaille Alain Bouchard, respon sable du service tourisme à la com’com du Pays du Maîche. La vague V.T.T. s’étend jusqu’aux Portes du Haut-Doubs qui a choisi de lancer une nouvelle dynamique V.T.T. en colla boration avec quatre clubs. La requali fication des sites nordiques et alpins est aussi d’actualité sur le Val de Morteau. “Un diagnostic a été réalisé par l’E.N.J. On est actuellement dans l’analyse des parcours avec les acteurs du territoire réunis dans un groupe de travail” , note Thomas Goguillot de la com’com du Val de Morteau. n F.C.

à l’E.N.J. a présenté le pôle de

C.P. : C’est notre rôle d’apporter des financements mais en étant plus sélec tifs sur la qualité des projets, en veillant à privilégier ceux qui apportent une vraie plus-value au territoire. L’avenir du V.T.T. rime aussi avec les enjeux environnementaux ? C.P. : Exactement. Dans le cadre de ce développement de filière, il faut essayer de ne pas artificialiser les sites et veiller à ce que la fréquentation soit compa tible avec la biodiversité. n Propos recueillis par F.C.

Comment caractériser l’évolution de l’offre V.T.T. ? Catherine Pistolet : Elle s’inscrit dans la logique de la diversité des activités et d’adaptation au changement clima tique. Le commissariat Massif du Jura intervient sur quatre départements : Ain, Jura, Doubs et Territoire de Belfort. On apporte un regard supra territorial en veillant à soutenir des aménage ments qui ne soient pas en concurrence mais complémentaires. Le soutien financier de l’État prend en compte le contexte budgétaire national ?

développement de l’offre V.T.T. L’Espace Nordique Jurassien a été

retenu pour mener cette mission sur trois ans.

Explore Doubs, vitrine de l’outdoor dans le département, était d’abord axé sur la randonnée pédestre. Il doit maintenant s’étendre au V.T.T.” L’arrivée du gravel, hybride du V.T.T. et du vélo de route, nécessite aussi l’orga nisation d’une offre adaptée. Léonard Schauss s’est attelé à la tâche en prenant en compte plusieurs paramètres comme l’accessibilité et l’articulation avec les lignes T.E.R. “On a mis en place 31 circuits gravel classés en trois niveaux de difficulté. Soit 1 500 km de parcours avec 25 000 m de dénivelé et 40 % du linéaire sur des chemins. Cette offre est non balisée. Elle fonctionne uniquement sur des traces G.P.X. L’offre intègre aussi un itinéraire

de 200 km à faire en cinq jours entre Montbéliard et Besançon.” La plupart des com’com du Doubs sont engagées dans cette nouvelle dynamique V.T.T. La com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs a choisi un projet d’équi pements sur cinq pôles avec des pump tracks, des trail centers, un circuit V.T.T. autour du lac. “On voulait offrir une offre complémentaire à celle de la station. Ces équipements attirent déjà des pratiquants de toute la France, et de la Suisse. Quand le projet sera finalisé, on créera un maillage de sentiers pour relier les cinq sites” , confie Cyril Torres, technicien à la C.C.L.M.H.D. Tête de gondole du V.T.T. dans le Doubs, la station de Métabief va aussi de l’avant.

“On doit soutenir des aménagements qui ne soient pas en concurrence mais complémentaires entre les territoires”, souligne Catherine Pistolet.