La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025
4 Pontarlier et le Haut-Doubs
La Presse Pontissalienne - Mai 2025
AMÉNAGEMENTS AQUATIQUES D’avril à octobre Lancement des travaux entre la confluence du Drugeon et le pont d’Arçon
La première étape de restructuration du lit du Doubs en aval de Pontarlier a débuté en avril. L’opération pilotée par l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue consiste à répartir 10 000 m 3 de matériaux alluvionnaires sur un tronçon de 3,5 km. Un chantier test qui déterminera la suite du programme.
de sédimentation. L’E.P.A.G.E., en concertation avec la population locale, a décidé de ne pas détruire le canal. L’ouvrage sera refait en forme de seuil échancré de façon à privilégier le lit principal du Doubs en période d’étiage. “On peut parler de solution patrimoniale basée sur une étude sociologique qui a mis en évidence l’attachement des locaux à ce canal. Tout au long de ce projet, on a tenu à créer un consensus avec les communes de Doubs et d’Arçon. On a œuvré en concertation avec les cinq exploitations agricoles et les 50 proprié taires du foncier concernés.” Quel sera l’impact des travaux sur les inondations qui sont récurrentes près du stade de foot lors de fortes précipi tations? “Le projet a été validé au niveau hydraulique. L’aménagement du seuil vers le pont devrait permettre de diminuer le niveau des crues qui baisserait, selon la modélisation, de 5 cm en amont du pont de l’oie” , répond Jean-Noël Resch. L’exemplarité du chantier s’étend jusqu’à l’origine des matériaux en privilégiant les carrières locales voire carrément les chantiers en cours. “On va réutiliser une partie des matériaux extraits d’un programme immobilier sur la commune de Doubs.” Tout a été entrepris pour boucler ce chantier en 2025 en tenant compte de la réglementation de l’eau. Impossible par exemple d’agir en période de reproduction des poissons. “Sur le plan financier, on avait avancé les dates
Élus et techniciens travaillent de concert sur ce projet. De gauche à droite : Laurent Petite, 1er adjoint à Doubs, Georges Cote-Colisson maire de Doubs, Jean-Noël Resch, hydrobiologiste, Adèle Coulombier, technicienne de réserve à l’E.P.A.G.E., et Olivier Billot, vice-président de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue.
E n 2018, les images du lit du Doubs en assec jusqu’en octobre ont marqué les esprits. À l’origine de cette situation, une sécheresse aiguë amplifiée par la réactivation ou l’amplification des failles présentes dans le lit du Doubs depuis la confluence avec le Drugeon jusqu’au défilé d’En treroches. “Suite à ces événements, une pré-étude hydromorphologique a été engagée sur un linéaire de 24 km de rivière. Elle a permis de mettre en évi dence les points faibles. Le travail a été complété par un recensement assez précis des failles. Cela a permis de définir une méthodologie d’action en plusieurs phases, en prenant chaque fois en compte l’évolution de la situation à chaque étape du programme” , explique Olivier Billot, vice-président de l’E.P.A.G.E. Haut Doubs Haute-Loue et chargé de suivre plus précisément ce dossier. Décision a été prise d’intervenir assez logiquement le plus en amont possible, c’est-à-dire à partir de la confluence avec le Drugeon jusqu’au pont des Oies à Arçon. Soit un tronçon de 3,5 km de rivière. “Il ne s’agissait pas de faire une
étude sur les pertes du Doubs mais sur le fonctionnement biologique de la rivière. Ce qui en ressort: un débit très faible, un manque de matériaux. On voit que le lit du Doubs s’est enfoncé, qu’il s’est homogénéisé. On doit faire évoluer ce lit pour qu’il soit adapté au mieux à ces périodes de très faibles précipitations. Il s’agira de faire une grosse recharge alluvionnaire pour recréer un matelas alluvial. Cela permettra de créer un cheminement d’eau qui évite les pertes” , décrit Jean-Noël Resch, hydrobiologiste à l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue. 10000m 3 de matériaux vont ainsi être acheminées sur place puis répartis tout au long du tronçon. “Dans le détail, il y aura 4 000 m 3 de matériaux alluvion naires et 6000 m 3 de banquettes. Ce sont des matériaux plus gros et plus stables utilisés pour rétrécir la largeur du lit. Il est peut-être utile de préciser qu’on ne mettra pas de béton, ni d’argile pour boucher les failles.” Le barrage qui servait autrefois à ali menter le canal d’Arçon sera échancré en partie pour augmenter la vitesse d’écoulement et éviter le phénomène
le perdre” , estime Jean-Noël Resch. Un autre chantier sera engagé l’an pro chain avec la réhabilitation du barrage d’Oye-et-Pallet. “Ces deux projets vont de pair et contribuent à soutenir l’étiage en période de sécheresse. Cela permettra d’avoir quinze jours de répit supplé mentaire avant l’assèchement du Doubs.” n F.C. L’expérience positive du Drugeon Les travaux engagés sur le Drugeon sont couronnés de succès. “Au niveau de l’état biologique de la rivière, on n’at teint pas ce qui a été perdu mais on constate des améliorations sur beau coup de secteurs et au pire une stag nation” , observe Jean-Noël Resch. n
du budget pour pouvoir engager les tra vaux le plus tôt possible. Le montant global de l’opération s’élève à 1,2 million d’euros subventionnés à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau. Le solde sera porté par l’E.P.A.G.E. en autofinancement” , poursuit Olivier Billot. À l’issue des travaux, les suivis biolo giques et hydrologiques lancés en 2018 seront poursuivis. “Il faudra attendre au moins trois ans pour vérifier l’effi cacité des travaux sur le plan hydrolo gique et 6 ans au niveau biologique. On procédera ou pas à des réajustements en fonction des résultats. Si au bout de trois ans tous les voyants sont au vert, alors on poursuivra les travaux vers l’aval du pont en direction de Maisons du-Bois-Lièvremont. C’est encore trop tôt pour se projeter sur ce qui sera entre pris même si on a des esquisses. En matière d’aménagement aquatique, prendre son temps, ce n’est pas forcément
ÉCONOMIE CIRCULAIRE Plus de ventes, plus de bénévoles Emmaüs Pontarlier renoue avec la croissance
Le scandale entourant l’abbé Pierre n’a eu aucun impact sur l’activité d’Emmaüs Pontarlier qui après un exercice 2023 compliqué retrouve une dynamique positive à tous les niveaux.
“Le résultat positif s’explique aussi par une augmentation de la précarité sur le Haut-Doubs et un engouement
L es exactions de l’abbé Pierre marqueront à tout jamais l’histoire d’Em maüs. Pour autant le com bat continue. La fondation Abbé Pierre est devenue la Fondation pour le logement des défavorisés. “Emmaüs a toujours pour but d’agir afin que chacun puisse vivre dans la dignité. Le mou Zoom Le nouveau bureau d’Emmaüs Pontarlier l Trois coprésidents : Danièle Dauget, Marie-Claude Buliard, Richard Matila l Trésorier : Claude Repecaud l Secrétaire : Isabelle Tauchet l Secrétaire-adjointe : Joëlle Maradan
vement Emmaüs de demain est basé sur plusieurs piliers : l’édu cation des jeunes et la place de la femme dans le monde, la situa tion des migrants qui nous incite à être plus que jamais à leurs côtés. Sur le plan du fonction nement, on s’engage aussi sur la traçabilité des produits” , rappelle Claude Repecaud, l’un des trois coprésidents d’Emmaüs Pontar lier qui tenait son A.G. le 9 avril dernier. Le moral est plutôt au beau fixe à l’heure de dresser le bilan de l’année 2024. Les animations programmées en interne comme avec les partenaires ont très bien fonctionné. “Beaucoup apprécient la mise en place des Cafés Emmaüs réunissant les bénévoles et les salariés juste avant la vente du samedi matin. L’opération “Bol de riz” a permis de récolter 1 500 euros avec lesquels on a pu acheter des denrées pour les
migrants de Calais et verser 500 euros à la maison Cézanne qui accueille des personnes en difficulté dans la jungle de Calais” , évoque Isabelle Tauchet, la secrétaire de l’association. Emmaüs Pontarlier tiendra cet été un stand au festival de la Paille. L’association a accueilli 12 nouveaux bénévoles en 2024 pour un effectif global de 158 adhérents. En termes d’engage ment, cela représente 23 800 heures de bénévolat en complément du travail des 12 salariés permanents dans la structure. En plus du mercredi et samedi matin, Emmaüs a inauguré un nouveau créneau d’accès aux ventes le premier lundi de chaque mois de 14 heures à 17 heures. “On a ouvert 100 demi-journées sur l’année.” Les dons de particuliers sont en légère progression. Emmaüs
autour des articles de
seconde main”, note le trésorier Claude Repecaud.
Et l’avenir ? L’année 2025 sera marquée par une reformulation du projet associatif, la poursuite du chantier de la traçabilité. “On va également lancer un deuxième appel textile pour optimiser l’agencement du magasin et qu’il soit plus accueillant. Le 23 avril 2026, on accueillera à l’espace Pourny le salon régional Emmaüs Bourgogne-Franche Comté” , annonce Claude Repe caud. n F.C.
çabilité nouvellement mise en place a abondé le montant des recettes de plus de 40 000 euros par le biais des éco-systèmes et de l’éco-mobilier” , explique ce dernier. Baisse des charges, pro gression des ventes, le résultat d’exploitation s’établit à 80 000 euros contre - 13 000 euros en 2023. Depuis 2020, on note une évolution nota ble du produit d’exploitation qui est passé de 421 000 à 780 000 euros en cinq ans.
assure toujours la gestion des 36 containers Relais. “En 2024, on a effectué 400 ramassages chez les particuliers et on estime à 20 000 le nombre de dépôts sur le site Emmaüs. En tout, cela représente un volume de 1 014 tonnes dont 733 ont été revendues et 81 parties en recyclage.” Après 15 ans de bons et loyaux services, le trésorier Yves Dornier quitte ses fonctions sur un bilan très positif. “Les ventes en maga sin ont bien progressé et la tra
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