La Presse Pontissalienne 304 - Mai 2025
Le dossier 25
Mai 2025
l Pirey
92 000 euros en 5 ans La commune sous l’œil vigilant des caméras La commune de Pirey a massivement investi dans des dispositifs de vidéo-protection et a signé une convention avec la gendarmerie pour le visionnage des images.
Patrick Ayache, le maire de Pirey (au centre) entouré de son premier adjoint Philippe Denoix (à gauche) et de son troisième adjoint Yves Arcamone.
I ci, la question n’est aucune ment taboue : on assume à 100 % les investissements consentis dans les caméras de vidéo-protection. Depuis 2021, la commune périphérique de Besançon a installé 27 caméras, dans le village comme sur ses principaux accès. “C’était un des engagements que nous avions pris en 2020 lors de notre cam pagne. Quand nous sommes arri vés, il n’y avait aucune caméra. En cinq ans, nous sommes arri vés à couvrir toutes les péné trantes du village” observe le
maire de Pirey Patrick Ayache. La commune a cependant renoncé au projet de création d’une police municipale qu’elle avait prévu de mettre en place avec sa voisine École-Valentin. Trop onéreux selon le maire. Ce sont donc 27 caméras qui font office de surveillants. Ces équipements étaient sem ble-t-il attendus par la popula tion. Pirey, 2 250 habitants, une commune résidentielle tran quille ? Pas tant que ça… C’est la conjonction de deux événe ments s’étant déroulés coup sur
bonne trentaine” précise Philippe Denoix, le premier adjoint. D’au tres communes en périphérie de Besançon ont suivi l’exemple de Pirey, comme École-Valentin, Chemaudin, et plus récemment Pouilley-les-Vignes. La convention signée avec la gendarmerie permet aux mili taires de la brigade d’École Valentin de pouvoir visionner directement les images de Pirey sans avoir à se déplacer au vil lage. Une manière d’être encore plus réactif en cas de délit com mis dans le périmètre. n J.-F.H.
sième adjoint chargé des ques tions de tranquillité publique. “Ces dispositifs permettent à la gendarmerie d’élucider des affaires qui ne le seraient sans doute pas autrement et d’appor ter la preuve de certaines infra ctions en cas de poursuite judi ciaire” complète Patrick Ayache. La politique d’installation de caméras va se poursuivre à Pirey jusqu’à la fin du mandat. “Nous en installerons une notamment à proximité de la chaufferie bois en cours de construction et vers la future halle multisport. Au total, nous devrions en avoir une
dérangements de ce genre) a été le dernier argument plaidant en faveur des caméras. Quel bilan les élus piroulets tirent-ils de ces installations ?
coup avant 2020 qui ont incité la future équipe municipale à agir : un cambriolage survenu sur la zone commerciale d’Aldi et un affrontement particuliè rement violent sur le parking du centre polyvalent. “Et nous avons également subi un certain nombre de cambriolages. Sans parler des trafics de stupéfiants qui se déplacent également sur Pirey” poursuit le maire. Le par king du Stade est devenu un des rendez-vous Ubershit du secteur. La prévention des inci vilités dans les rues (séances de roue arrière à moto et autres
Si la présence de caméras n’em pêche pas forcé ment la commis sion d’infractions, “elles créent un sentiment de sécurité, elles rassurent” nuance Yves Arcamone, troi
La politique d’installation de caméras va se poursuivre.
La commune a signé il y a quelques semaines une convention avec la gendarmerie pour le déport des vidéos (photo D.R.).
l Délinquance En zone gendarmerie Un tiers des affaires résolues le sont grâce à la vidéo
Les statistiques de la gendarmerie du Doubs sont formelles : si elle n’empêche pas les infractions, la vidéo est une aide précieuse dans le travail des enquêteurs.
C ambriolages, vols… Ce qu’on appelle dans le jargon les “atteintes aux biens” sont régulièrement déjouées grâce aux dispositifs de vidéo-surveillance, qu’ils soient installés sur la voie publique ou dans des lieux privés. La vidéo est devenue au fil des ans une aide non négligeable aux forces de l’or dre dans leur lutte contre la délin quance. “Une affaire résolue sur trois l’est grâce à la vidéo” confirme le colonel Lionel James, le commandant du grou pement de gendarmerie départemen tale du Doubs. En plus d’être une force de dissuasion selon lui. Comme à Pirey, la gendarmerie du Doubs a conventionné avec 14 autres communes du département. Ce dispo sitif lui permet de visionner en direct en cas de besoin un arsenal de 220 caméras disposées dans ces 15 com munes. “Quand quelqu’un appelle le 17, si une caméra est installée sur une des communes en question, cela permet à l’agent du centre d’opération et de renseignement de la gendarmerie de mieux calibrer les patrouilles qui inter
viendront” poursuit le colonel. Autre effet bénéfique selon les forces de l’or dre : les caméras permettront, en cas par exemple de refus d’obtempérer ou de véhicule en fuite, de suivre le trajet du véhicule sur écran. Ainsi une série de vols commise pendant plusieurs mois dans le Haut-Doubs a-t-elle pu être récemment stoppée grâce aux images vidéo, et “d’interpeller les auteurs et de les confondre” note Lionel
20 jours selon les communes. Ce délai laisse le temps aux enquêteurs d’obtenir l’aval de la justice pour aller les vision ner. À l’échelle du Doubs, les 25 points de passages obligés sur les principaux axes du département sont couverts par la vidéo. Quant aux communes, sur les 563 que compte le Doubs, elles sont 110, soit environ une sur 5, à être équipées de caméras. Il y a encore une belle marge avant que l’espace public soit entièrement couvert. Le choix d’équiper les communes de caméras reste celui des élus locaux, avec l’aval de la préfecture du Doubs qui validera chaque demande. La gendarmerie du Doubs dispose quant à elle de référents sécurité qui peuvent se déplacer à la demande des élus locaux pour prodi guer leurs conseils en matière d’ins tallation de caméras. “On est à la dis position des élus qui le souhaitent !” confirme le colonel James qui quittera le Doubs cet été. Il sera remplacé par une femme en provenance de la direc tion générale de la gendarmerie natio nale à Paris, là où Lionel James sera
James. Plus récemment encore, c’est dans la com mune de Thise à côté de Besançon qu’un individu a été pris par une des caméras du village en train d’arracher un arbuste. Si les images ne servent pas en direct, elles peu vent être visionnées par la suite dans chaque com mune par les forces de l’or dre dans le cadre d’une réquisition judiciaire. En général, les images sont détruites au bout de 15 à
Le colonel James va quitter le Doubs, remplacé
par une femme.
Une série de cambriolages dans le Haut-Doubs a récemment été déjouée par la gendarmerie grâce aux caméras de surveillance.
de la rue des Justices à Besançon, avec de nombreux métiers en démonstra tion. n J.-F.H.
affecté pour son prochain poste. À noter que le groupement de gendar merie du Doubs organise des portes ouvertes le samedi 24 mai à son siège
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