La Presse Pontissalienne 294 - Juillet 2024
Spécial législatives
La Presse Pontissalienne n°294 - Juillet 2024
EspoIRs
Ils se sont fait connaître
Nolann Laurent, 18 ans, et Lucas Boillot, 23 ans, représentaient l’alternative jeune de ce scrutin du Haut-Doubs. Ils ont respectivement réuni 0,86 et 12,41 % des voix. Nolann Laurent, la politique n’attend pas le nombre des années Avec Alexian Back, son suppléant, il était le benjamin de ces élections législatives anticipées. Ils voulaient montrer que, loin des idées reçues, la politique n’est pas inaccessible à sa génération.
Nolann Laurent, plein de convictions à 18 ans.
dature dans des marchés du coin, les gens ne nous prenaient pas au sérieux et rigolaient, déplore Nolann. Pourtant, je pense avoir plus de compétences que Jordan Bardella, qui doit tout à la famille Le Pen.” Ces deux lycéens, s’ils n’escomp taient pas une victoire ni un beau résultat aux législatives, se disent “les voix de la jeunesse.” Des jeunes “privés d’éducation politique” , à qui on ordonne continuellement : “Sois jeune et tais-toi.” Pour former les citoyens de demain et redonner le sourire à cette jeunesse française meur trie par les années Covid, Nolann et Alexian proposent de s’inspirer des “modèles éducatifs des pays nordiques” , de dédier plus d’heures au cours d’éduca tion civique, au sport et à l’ex pression de soi, à l’école. Enfin, pour réconcilier leurs conci toyens avec la politique, ils sou haiteraient expérimenter “la démocratie participative à l’échelle locale.” Des idées pleines de bon sens, imaginées par des politiciens en herbe. n R.G.
I ls voulaient incarner la Génération démocratique et républicaine (G.D.R.). Nolann Laurent et Alexian Back, jeunes Mortuciens âgés d’à peine 18 ans, étaient candi dats. “Nous ne sommes pas un parti, mais un mouvement. Un mouvement centriste, comme l’indique son nom : “démocra tique” se réfère à la gauche et “républicaine” à la droite. Nous ne nous reconnaissons dans aucun parti et nous nous défi nissions contre les extrêmes” ,
plusieurs années jeune sapeur pompier et porte-drapeau pour le Souvenir français. Son enga gement récent en politique est donc “dans la suite logique des choses.” C’est encore plus vrai pour son suppléant : Alexian Back, inscrit au campus Sciences Po de Nancy, rêve de “faire de la politique” ou “de la diplomatie.” Comme quoi, les jeunes s’intéressent aux affaires de la cité. Ce qui en étonne plus d’un. “Lorsque nous présentions notre candi
voilà devant la préfecture pour faire enregistrer leur candida ture… “Je crois qu’on détient le record de vitesse pour la création d’un mouvement politique” , sou ligne Nolann, qui a mis la main à la poche pour mener à bien sa campagne. Il a investi toutes ses économies, “3 600 euros gagnés grâce à des jobs d’été” pour déployer des affiches “dans 210 communes.” Ce dévouement à la commu nauté ne date pas d’hier, le can didat mortuacien étant depuis
tout le monde, on a été subjugués, admet le volubile benjamin des candidats. Nous qui pensions, pour rigoler, nous lancer dans les législatives en 2027, nous n’avions plus qu’à franchir le pas et déposer notre candida ture.” Tout va très vite en cette semaine mouvementée de juin : une heure après l’allocution d’Emmanuel Macron, les deux acolytes lancent le mouvement G.D.R. avec une dizaine de cama rades lycéens et, le jeudi 13, les de la part de personnes qui n’ont pas forcément les mêmes idées que moi. On m’a dit que j’étais courageux. Selon moi, la jeu nesse est dans l’A.D.N. de la macronie dont je fais partie.” Celui qui a collaboré avec Aurore Berger au sein du ministère des Solidarités et des Familles s’op pose franchement à ce qu’il nomme “les deux extrêmes.” “Ma candidature était une alternative au Nouveau Front Populaire et au R.N., qui sont des partis mar qués par l’antisémitisme ou la xénophobie. Les L.R. aussi se sont perdus en rejoignant Jor dan Bardella” , fustige-t-il, avant de conclure sur l’avenir de sa formation politique : “Il y a tou jours des militants qui défendent les réformes appliquées depuis 2017. Je reste optimiste et je pense qu’après Macron, notre courant de pensée ne s’éteindra pas.” n
explique Nolann, le plus jeune candidat de ces élections anti cipées avec son suppléant. Les deux lycéens, qui organi saient des cafés politiques dans
leur établissement, se préparaient à passer leur bacca lauréat quand le président de la République a annoncé aux Fran çais la dissolution de l’Assemblée nationale. “Comme
“Réunir les voix de la jeunesse.”
Lucas Boillot, un jeune avec Macron
Âgé de seulement 23 ans, le protégé de Philippe Alpy représentait la majorité présidentielle. Face aux “extrêmes”, il voulait incarner la voie au centre propre à son camp.
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E n 2019, la crise des “Gilets jaunes” faisait trembler l’Élysée et écornait un peu plus l’image du président de la République. Le Russéen Lucas Boillot, lui, ne voyait pas pâlir le visage d’Emmanuel Macron. Au contraire. “Cette période de trouble a été, pour moi, un déclic, insiste ce jeune Doubien de 23 ans au franc sourire. Dès 2017, j’ai été séduit par le programme de République en Marche, par l’idée de dépasser les clivages et les oppositions stériles. Néan moins, c’est à partir des Gilets jaunes que mon engagement est devenu militant.” L’étudiant en école de commerce et en sciences politiques devient rapidement référent des “Jeunes avec Macron”, un des premiers mouvements de soutien à l’ac tuel chef d’État. “Ce n’est pas évident de défendre sa vision de la société à mon âge. Mes copains du Russey ne savaient pas trop quoi en penser” , avoue t-il. C’est en 2022, alors qu’il accom pagne Philippe Alpy, son “men tor” , dans sa campagne pour les législatives, qu’il se découvre un avenir en politique. Après la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par Emma
nuel Macron en juin, il a été désigné pour représenter la majorité présidentielle, “Ensem ble pour la République”, dans la cinquième circonscription du Doubs. “C’est Philippe Alpy qui m’a proposé de prendre sa place pour ses élections. Il me soutient toujours, comme son ancienne suppléante, Dominique Inglada, qui m’a secondé aujourd’hui, explique Lucas Boillot, qui estime que son âge est une force plus qu’un handicap : “Ceux qui pensent qu’il faut avoir plus de 60 ans pour être élu ont tort. J’ai reçu beaucoup de messages d’encouragement sur Instagram,
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Lucas Boillot, la relève de la macronie locale ?
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