La Presse Pontissalienne 293 - Juin 2024
Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs
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Mensuel d’information du Haut-Doubs
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Les éternels bouchons de la douane...
Àquand un doublement des voies de circulation aussi côté France ?
Taxe incitative L’effort de tri enfin récompensé ? P. 20à24
Salon des Annonciades La plus ancienne expo d’art de la région fête ses 100 ans p. 12-13
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La Presse Pontissalienne n°293 - Juin 2024
Musiconline, la plateforme
Pont des Rosiers : les contrôles s’intensifient
au service des vrais artistes
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,.! #(-)0-)!# /.+0/*.0-+,-0+(,+*,+/0 *,'.0-$0 Musiconline, c’est aussi un label (Musicon’lab), une agence de communi cation (Musicon’liv) et une boutique (Musi con’shop). L’administrateur de la plateforme est plutôt satisfait du lancement de son outil. &/ ),-' &*/++(-.+/,*-+!(-0)& /0 ,0 $0++0 &%*+0 (/#0 '0".0-'/* .-'.)&0- )* %0 &(,/ &/(#(,"(./ '0) */+.)+0) (/) ', ./(- &*/.).0- termine Philippe Fer rari. n Philippe Ferrari souhaite proposer un outil qui donne sa chance aux auteurs et compositeurs de talents.
Commune nouvelle Pays de Montbenoît : les cinq communes ont voté pour
De nouveaux contrôles inopinés sont prévus pendant toute la durée des travaux.
P ortique arraché, ralentissement de la circulation, quand ce n’est pas des bouchons sup plémentaires, le non-respect par les routiers de la hauteur de passage sous le pont des Rosiers fait le buzz sur les réseaux sociaux. Au point qu’il existe désormais une page Face book “Pont des Rosiers Haut Doubs”. En huit jours, 21 camions ont été photographiés en fâcheuse posture sur cette page qui fait un tabac. Face à ces troubles récurrents, l’État a décidé de renforcer les contrôles. Le premier a eu lieu le 21 mai. L’occasion de réviser les plaques étrangères mais surtout de constater que beaucoup de camions à des hauteurs limites tentent le coup de passer par là. En moins d’une heure, cinq chauffeurs ont été pris par la patrouille. Ils se voient sanc tionner d’une amende à 130 euros,
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. A collaboré : Rémi Girardet. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 minorée à 90 euros si le règlement est rapide. “C’est très difficile de ne pas être informé de la déviation. En arrivant depuis Besançon, il y a huit panneaux signalant la hauteur limitée sous le pont des Rosiers. Et tout est indiqué sous Googlemap”, explique Nicolas Onimus, le sous-préfet. D’au tres contrôles inopinés seront effec tués par la gendarmerie. Un reposi tionnement du portique est à l’étude, sans doute au niveau du dernier tourne-à-gauche de la zone com merciale de l’Ambouchi, pour per mettre aux camions de se retourner sans difficulté. “Avec les services de la D.I.R.-Est, on regarde pour ins taller une caméra, ce qui suppose d’ajuster l’arrêté préfectoral” , annonce le sous-préfet sans pouvoir confirmer ou pas que l’instrument soit autorisé ou équipé pour de la vidéo-verbalisation. n
P our les partisans de la fusion des cinq com munes du Syndicat du Pays de Montbenoît, la partie était loin d’être gagnée suite à la réunion publique où plusieurs voix s’étaient élevées pour
réclamer une consultation publique sur le sujet. Les cinq communes : Montbenoît, La Longeville, Ville-du-Pont, Hau terive-la-Fresse, et Montflovin ont de nouveau délibéré à bul letins secrets le 15 mai à
20 heures. Si on se doutait que le scrutin allait être serré à Hau terive-la-Fresse où les élus ont voté avec 6 pour et 5 contre, la surprise est venue de Mont benoît avec un résultat iden tique. Quelques hésitations à Ville-du-Pont avec 6 pour et 4 contre. Pas d’ambiguïté en revanche à Montflovin avec 9 pour 1 contre et 1 abstention, et encore moins à La Longeville avec 13 pour et une abstention. Dans un contexte toujours sen sible, les vainqueurs n’ont guère fanfaronné mais si le soulage ment était de circonstance au soir du vote. Il est l’heure maintenant de se mettre au travail et de rattraper le retard lié à cette fronde. Si
la configuration du Syndicat du Pays de Montbenoît reste inchangée jusqu’à la fin de l’an née, les réunions sont mainte nant ouvertes à l’ensemble des élus des cinq communes adhé rentes. La création officielle de la commune nouvelle aura lieu début janvier 2025 avec l’élec tion du maire et des adjoints en sachant que les maires actuels seront maires délégués jusqu’aux prochaines munici pales. D’ici là, les projets à pré parer ne manquent pas : mise en place du pôle administratif, gestion du personnel, budget, projet de rénovation de l’école, positionnement du périscolaire, déplacement du monument aux morts de Montbenoît… n
Suite à la réunion publique du 8 avril (photo), les cinq communes du syndicat se sont de nouveau prononcées pour la fusion le 15 mai dernier.
Éditorial Ambition
qu’offre-t-on comme alternative à ces tra vailleurs frontaliers trop facilement stig matisés par le reste de la population locale qui les accuse de tous les maux ? Justement rien.Alors que dans toutes les autres régions frontalières de la Suisse, il existe des alter natives ferroviaires incitatives, il n’en est rien, ou presque, dans l’Arc jurassien, encore moins dans le Haut-Doubs pontissalien. On constate hélas l’absence de volonté poli tique forte pour dépasser les imperméables frontières administratives entre nos deux pays alors que cette question des mobilités devrait justement être traitée en dehors de toute question de territorialité, comme un sujet transpartisan, du point de vue du financement comme de l’exploitation, avec un système de navettage efficace et cadencé aux heures de pointe. C’est d’autant plus grave qu’aucune initiative ambitieuse n’émerge alors qu’on sait que les besoins du travail frontalier ne vont qu’augmenter dans les deux prochaines décennies. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
ou la douane de la Ferrière-sous-Jougne seront toujours des goulets d’étranglement où continueront à s’entasser les véhicules aux heures de pointe. Il y aurait pourtant tant de choses à engager côté français. Mais qu’attend-on surtout pour activer d’autres leviers et qu’enfin, cette plaie routière, che min de croix quotidien des travailleurs pendulaires cesse enfin ? Une étude éclai rante récemment publiée par la M.O.T. (Mission opérationnelle transfrontalière) en dit long sur le manque d’ambition et d’audace de nos décideurs locaux sur la question des alternatives à la route. L’offre de transports en commun quasi nulle explique évidemment que plus de 95 % des trajets transfrontaliers se font encore en voiture et bien souvent par des autosolistes qui ignorent tout du covoiturage. D’après le constat de la M.O.T., à peine 838 per sonnes sur 37 880 utilisent les transports en commun pour leur déplacement entre France et Suisse dans l’Arc jurassien. Mais
C ombien faudra-t-il encore de kilo mètres de bouchons supplémen taires, de tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère, d’accrochages, d’accidents ou de temps perdu sur les routes du Haut-Doubs pour que nos élus prennent la mesure de ce qui est devenu le principal point noir de la région pontissalienne : les bouchons. La situation tourne même au ridicule en ce moment avec un chantier si mal anticipé sur la R.N. 57 qu’on ne compte même plus les poids lourds - certes indis ciplinés - coincés sous le pont des Rosiers, et les heures de trajet à rallonge. Nos voisins suisses, on le sait, ont depuis longtemps plusieurs longueurs d’avance sur nous en matière d’infrastructures routières. De leur côté, tout est réalisé. On sait aussi que le massif jurassien est ainsi fait que des ver rous comme la cluse, l’entrée de Pontarlier
Mise en page : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot.
Équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Amis du musée, J.-B. Benavent, D.R.E.A.L.- B.F.C., J.-P. Dupraz, The Glint, Léo Grenon, G. Gresset, Montagnes du Jura, La Poste. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Juin 2024 Commission paritaire : 0227 D 79291
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4 L’interview du mois
La Presse Pontissalienne n°293 - Juin 2024
POLITIQUE
Le sénateur Longeot
“On ne me fera jamais dire ce que je ne pense pas” Il se pose en défenseur des territoires. Le sénateur Jean-François Longeot qui vient de rejoin dre le parti Horizons d’Édouard Philippe explique son engagement et sa vision des territoires.
L a Presse Pontissalienne : Vous venez d’annoncer votre adhésion au parti Horizons créé par Édouard Philippe. Qu’est-ce qui vous y a poussé ? Jean-François Longeot : Je pense que ce choix est cohérent avec mon parcours politique. J’ai adhéré à l’U.M.P. à la “grande époque” de ce parti fondé par Jacques Chirac. Mais je n’ai jamais voulu adhérer aux Républicains ensuite, les orientations de ce parti ne corres pondaient plus à ce que je défends. J’avais quitté auparavant l’U.M.P. au moment où je me suis présenté aux sénatoriales en 2014, en candidat “libre”. Et en entrant au Sénat, j’ai rejoint le groupe Union du Centre car je trouvais dans ce groupe les conditions d’exercice idéales pour un mandat de parlementaire, avec une liberté de vote totale laissée par le président de groupe Hervé Marseille. On trouve d’ailleurs dans ce groupe Union du Centre des élus U.D.I., MoDem, Horizons, Parti radical, etc. Une sorte d’auberge espa gnole comme la décrit notre président de groupe, où on peut aborder les sujets en toute liberté. Ensuite, à partir de 2017 quand Emmanuel Macron a nommé Édouard Philippe en tant que Premier ministre, j’ai voté la plupart du temps les mesures que proposait ce Premier ministre, parfois même
un excellent président de groupe envers qui j’ai beaucoup de respect et d’estime. Hervé Marseille est un élu U.D.I. C’était sans doute par peur de la décevoir que j’ai attendu. C’est mon côté négatif sans doute ! En plus, j’avais dit que je n’adhérerais pas à Horizons tant qu’Édouard Philippe ne viendrait pas à Besançon. Il est venu le 5 avril, j’ai adhéré. L.P.P. : Une adhésion qui signe la fin de votre esprit d’indépendance ? J.-F.L. : Non, et Édouard Philippe le sait aussi. Si je ne suis pas d’accord avec lui sur un sujet, je le lui ferai savoir. À mon âge, je peux maintenant me permettre de dire non ! (rires). Et ce n’est pas parce que je suis adhérent à Horizons que je suis inféodé à ce parti. Aujourd’hui comme hier, on ne me fera jamais dire ce que je ne pense pas. Je n’ai jamais aimé recevoir des ordres d’un parti, quel qu’il soit. La richesse d’un parti politique vient justement du fait qu’il compte des gens venant d’horizons très différents. L.P.P. : Vous allez donc tout faire désormais pour préparer le terrain à Édouard Philippe en vue de la prochaine présidentielle ? J.-F.L. : En rejoignant Édouard Philippe, je choisis le camp de la droite libérale
contre l’avis de mon camp. J’ai trouvé en Édouard Philippe un type brillant, réfléchi, qui savait écouter, avec une manière simple et sincère de faire de la politique, comme je m’attache à le faire depuis que je suis élu. L.P.P. :Aucun opportunisme dans la démarche alors ? J.-F.L. : C’est très cohérent. Je suis un Chiraquien de toujours, j’ai soutenu “le meilleur d’entre nous” à l’époque des primaires, donc Alain Juppé. Sur ce point, j’ai pensé que François Fillon allait droit dans le mur et ça n’a pas loupé. Édouard Philippe se revendique
lui-même comme étant le fils spirituel d’Alain Juppé. Cette adhésion à Horizons est donc logique. L.P.B. : Alors pourquoi avoir attendu jusqu’ici pour rejoindre Horizons ? J.-F.L. : Je fais de la poli tique par rapport à l’humain, pour le côté affectif et sincère des relations. Si j’ai attendu avant de me décider, c’est sans doute parce que j’ai
“Il faut revenir à un septennat, mais non renouvelable.”
comme disait Georges Gruillot, c’est celui qui gagne. Laurent Wauquiez, pour l’instant, il est à 4 % dans les son dages… À l’inverse, on sent bien qu’il y a une dynamique qui monte du côté d’Édouard Philippe et que les autres stagnent. Avant l’élection, de toute manière il faudra qu’il n’y en ait qu’un ou qu’une à droite. Et je suis persuadé que si Édouard Philippe sentait qu’il était en difficulté, il aurait l’intelligence de se retirer au profit de celui ou celle qui serait mieux placé. L.P.P. : Vous pensez que les gens ont déjà la tête à la présidentielle ? J.-F.L. : Bien sûr que non mais c’est maintenant, à droite, que nous devons nous y mettre pour construire les choses. Nous avons 18 mois pour le faire. L.P.P. : Et pour ces toutes prochaines élections européennes, soutiendrez-vous la liste L.R. ou celle de la majorité présidentielle ? J.-F.L. : Toujours en cohérence avec le parti Horizons, et avec mon groupe au Sénat, je soutiens la liste de Valérie Hayer. Et si les résultats de ces élections sonnent comme un échec avec un R.N. à 33 %, une majorité présidentielle à 17 et des L.R. à 6,5, il va falloir se poser les bonnes questions pour la suite ! On pourra me reprocher de ne pas soutenir la liste L.R. de François-Xavier Bellamy, mais je me sens beaucoup proche de ce que défendent des gens comme Hervé Marseille et justement Édouard Phi lippe. L.P.P. : Après les Européennes et avant la pré sidentielle, il y a les municipales dans moins de deux ans. Comment vous positionnerez vous ? J.-F.L. : C’est la même réflexion : il faudra fédérer. Si les municipales ont été per-
et sociale. Il est clair que si la droite va à cette présidentielle en ordre dis persé, elle court à la catastrophe et cela ferait alors quinze ans que la droite est dans l’opposition. L.P.P. : Le problème et vous le savez parfaitement, c’est qu’Édouard Philippe ne sera pas le seul prétendant à droite ! J.-F.L. : Je pense qu’Édouard Philippe est le meilleur de tous les prétendants. C’est celui aussi qui a le plus de contacts avec le terrain, et avec les institutions. Celui aussi qui a le plus d’esprit d’ou verture et de discussion, celui qui je pense aussi a la réflexion la plus aboutie sur l’avenir de ce pays. L.P.P. : Sauf que d’autres que lui ont déjà déclaré leurs intentions, mais pas lui… J.-F.L. : Pour l’instant, il se prépare. Il faudra à un moment ou à un autre que les candidats se résolvent à se retirer s’ils ne sont pas en mesure de rassem bler. Si la droite part divisée, il est évi dent qu’on se retrouvera à nouveau avec un R.N. au second tour et peut être là contre L.F.I. Personne ne peut souhaiter ce scénario. Il faut prendre conscience qu’au-delà de nos différences entre les sensibilités de droite, on ne peut pas ajouter encore 5 ans aux 15 années qu’on aura passés dans l’oppo sition ! L.P.P. : Il est sans doute un peu tôt pour imaginer la stratégie ? J.-F.L. : Le paysage s’éclaircira au len demain des Européennes. Je pense qu’à ce moment-là, d’autres élus vien dront rejoindre Édouard Philippe, y compris ici à Besançon. On ne peut pas imaginer qu’un Xavier Bertrand qui termine quatrième d’une primaire à droite puisse terminer premier à une élection présidentielle ! Le bon candidat,
Le défenseur de la ruralité Nouvelles zones de Revitalisation Rurale : le Doubs pénalisé
les lacunes du classement actuel et fasse émerger deux nou veaux défauts : la diminution du nombre de communes classées et l’inclusion d’aires urbaines dans un zonage rural” plaide le sénateur du Doubs. Des secteurs autrefois intégrés, très ruraux, ne le sont plus. C’est le cas par exemple de l’ancien périmètre du secteur d’Amancey aujourd’hui fondu dans la grande communauté de communes Loue-Lison exclue du nouveau dispositif au prétexte que cette nouvelle intercommunalité est considérée comme riche. Même chose pour des communes du nord du département comme Arcey, autrefois incluses, et sans doute bientôt exclues. “Dans cette commune, des médecins se sont installés récemment, ils ont pu obtenir des aides fiscales. Le prochain qui voudra s’y installer n’en aura plus. Cette réforme pensée à Bercy par des gens qui ne posent pas les pieds sur le terrain n’est pas satisfaisante. Et je vais continuer à me battre pour la modifier avant son entrée en vigueur” tranche le sénateur Longeot qui s’est fendu de plusieurs interventions au Sénat et courriers aux ministères concernés pour défendre sa vision de la ruralité. Cette réforme est d’autant plus inco hérente qu’elle se base sur un maillage intercommunal, “alors qu’une maille communale aurait été beaucoup plus perti nente.” Il y a quelques semaines, la ministre Dominique Faure a écrit au sénateur Longeot pour tenter de le rassurer, affirmant “poursuivre nos travaux de finalisation du zonage.” n
Un nouveau zonage baptisé “France Ruralités Revitalisation” doit remplacer l’actuel dispositif Z.R.R. La mouture du gouvernement n’est pas du goût des élus du Doubs. Le sénateur Longeot est monté au créneau. E lles étaient 226, soit près de la moitié des communes du Doubs à être classée en Z.R.R., comme “Zones de revitalisation rurale”. Ces zones permettaient à certaines professions qui souhaitaient s’y installer (médecins, artisans, petits commerçants…) de bénéficier d’un dispositif incitatif de défiscalisation. Avec la nouvelle loi votée au Parlement, elles ne seront plus que 29 à obtenir le nouveau label rebaptisé F.R.R., comme France Ruralités Revitalisation. Et une trentaine, dites “rattrapables” qui seront peut-être réintégrées au nouveau dispositif. Cette nouvelle législation doit entrer en vigueur le 1 er juillet prochain. Elle n’est pas du tout du goût des élus exclus du dispositif. Pour Jean-François Longeot, le président de la commission de l’aménagement du territoire au Sénat, ce nou veau périmètre est une aberration. “Certes, la nécessité de réformer les Z.R.R. fait l’unanimité : le zonage actuel avait perdu de son efficacité et ne traçait pas de cap crédible pour la ruralité. Mais tel qu’il a été voulu par le gouvernement, il est aberrant. Nous déplorons que le zonage proposé aggrave
L’interview du mois 5
La Presse Pontissalienne n°293 - Juin 2024
Dans un quinquennat, on ne peut quasiment pas entamer de réforme. Il faut aussi redonner de la confiance aux citoyens et aux entrepre neurs notamment en arrêtant de légiférer, de créer des surnormes et des surréglementations. Il faut redonner à nos concitoyens de la confiance, et de la liberté. L.P.P. : La dernière réforme territoriale avec la loi N.O.T.R.E., l’instauration des cantons avec les binômes, est-elle une réussite ou un échec près de dix ans après sa mise enplace ? J.-F.L. : La loi N.O.T.R.E., je ne l’ai pas votée car je sentais bien qu’elle était totalement inadaptée et inapplicable. Comment voulez-vous que les gens s’y retrouvent ? Je suis partisan de faire des quatre départements de l’ex-Franche-Comté une seule collectivité avec les compétences mêlées de la région et des Départements. Nous avions d’ailleurs voté les conseillers territoriaux, mais le gouvernement Hollande avait tout remis en cause. Avant dans le Doubs, nous avions 35 cantons avec des compétences en matière d’agriculture, d’économie, de transports scolaires, etc. Aujourd’hui, le département compte 38 cantons et n’a quasiment plus de compétences ! Il y a un problème non ? Et avec ces grands cantons et ces super communautés de communes, on n’a fait qu’éloigner les citoyens de leurs élus. Je prends un seul exemple : la communauté de communes Loue-Lison : trois députés sont concernés par ce territoire selon les communes : Annie Genevard, Éric Alauzet et Laurent Croizier. En rebattant les cartes du territoire, on a tout fait, sauf de la cohésion. Il faut impérativement faire de l’aménagement non pas du territoire, mais des territoires, avec des règles adaptées à chacun d’eux. n Propos recueillis par J.-F.H.
dues en 2020 à Besançon, c’est juste parce qu’il n’y a pas eu d’union pour le second tour. Si Ludovic Fagaut et Éric Alauzet avaient eu l’in telligence de trouver des motifs de rapproche ments et de s’unir, Anne Vignot ne serait pas maire de cette ville aujourd’hui. Avoir plusieurs listes différentes au premier tour, ce n’est pas grave, mais l’essentiel est de savoir s’unir au second, sinon on va forcément tout droit à l’échec. Ce sera forcément la même chose en 2026. L.P.P. : Vous pourriez être ce candidat fédérateur ? J.-F.L. : J’ai un problème, c’est mon âge (N.D.L.R. le sénateur Longeot a 67 ans). Et, je pense être plus un élu rural qu’un urbain, plus un rat des champs qu’un rat des villes. Mais il faut parler de tout cela. À ce jour, il n’y a rien d’arrêté et rien d’exclu. L.P.P. : Être en capacité d’être maire, c’est une question d’âge ? J.-F.L. : Pour diriger une ville de 120 000 habitants et une agglomération de 200 000, il faut une vraie passion, un dynamisme à toute épreuve. Plus qu’avant je pense, les citoyens ont besoin de la présence de leurs élus auprès d’eux, tou jours. L.P.P. : Ce n’est pas ce qui vous caractérise la présence sur le terrain ? J.-F.L. : C’est en tout cas ce que j’essaie depuis toujours de faire. Il est vrai que j’accepterais tous les reproches, sauf deux : ne pas avoir été proche du terrain et des gens du territoire, et avoir été malhonnête intellectuellement ou financièrement.
premier, poursuivre par un troisième mandat de sénateur en est un ? J.-F.L. : Oui, j’espère bien poursuivre. La passion pour le terrain est intacte. J’aime ça et je ne sais rien faire d’autre. L.P.P. : Vous ferez également la campagne d’Édouard Philippe ? J.-F.L. : Bien sûr, je m’impliquerai et je me mets à sa disposition. Si un jour il me demande de travailler pour lui sur les questions d’aména gement des territoires par exemple, il est clair que je dis oui. L.P.P. : Un mot du climat délétère qui règne en France, un pays qu’on sent de moins en moins apaisé. J.-F.L. : Il faut bien reconnaître que depuis une trentaine d’années, des choses essentielles ont été laissées à l’abandon : l’hôpital, l’Éducation nationale, la police, la justice pour ne citer que ces grands domaines. Et aujourd’hui, on a en face des gens, l’extrême droite comme l’extrême gauche, qui surfent sur ces problèmes en essayant de faire croire aux gens qu’ils vont laver plus blanc que blanc. On a laissé ainsi la place aux opportunistes. Je pense qu’il faudra une fois pour toutes, au-delà des clivages, se rassembler d’ici la fin du mandat autour du président de la République au risque d’aller tout droit vers une catastrophe en 2027. J.-F.L. : Je le crois fortement. Je pense qu’il faut réformer la Constitution et revenir au septennat. Mais à un septennat non renouvelable. Pour que, à partir du moment où il est élu, le président de la République ne pense pas à sa réélection, qu’il se retrousse les manches et qu’il bosse. L.P.P. : Le salut passe-t-il aussi par une réforme des ins titutions ?
Jean-François Longeot, sénateur Horizons du Doubs.
L.P.P. : Si un mandat municipal n’est pas votre objectif
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°293 - Juin 2024
Y aura-t-il assez d’eau cet été ?…
La pluie est tombée sur le Haut-Doubs quasiment sans discontinuer depuis le mois d’octobre. Ces six mois de précipitations ont contribué à remplir les nappes phréatiques en même temps qu’elles ont permis à la végétation de se régénérer en ce printemps. Cela signifie-t-il que notre secteur sera épargné par les pénuries d’eau cet été ou cet automne ? Rien n’est moins sûr…
l Météo Des records à Mouthe La pluie, encore et toujours la pluie… La pluie est tombée en abondance sur le Haut-Doubs depuis l’automne dernier. À la station météo de Mouthe par exemple, on est à 50 % de pluie en plus par rapport à la normale en cette fin du printemps.
L a pluviométrie du mois d’avril toujours en excédent dans le Haut-Doubs, après six mois déjà de fortes précipitations. Les années se suivent et ne se ressemblent pas en matière de météo ! Entre septembre 2022 et mars 2023, notre département accusait un déficit de précipitations de plus de 20 % par rapport à une année dite normale. “Cette année, entre septembre 2023 et mai 2024, le cumul de précipitations dans le Doubs affiche un excédent de 25 % par rapport à une année normale et cet excédent atteint même les 30 % dans le Haut Doubs, voire plus dans certains secteurs. C’est le cas notamment sur notre station météo de Mouthe” révèle Antoine Cuisset, prévisionniste à Météo France Bour gogne-Franche-Comté. Depuis l’automne dernier, les mois se suivent et se ressemblent presque. La saison avait pourtant mal commencé du point de vue des précipitations, avec pour le mois de septembre un déficit de pluie situé entre 50 et 60 % par rapport à la normale, un peu plus limité dans le Haut-Doubs, environ 30 % de pluie en moins. “Mais dès le mois d’octobre on a assisté à un rattrapage, poursuit Antoine Cuisset. Toutes nos stations météo, sans exception sur le département du Doubs, ont enregistré des excédents, et particu lièrement sur les hauteurs du départe ment. À Mouthe par exemple, on a enre gistré en octobre 227 mm de pluie, soit plus de 50 % supérieur à la normale.” Le mois de novembre a été encore plus arrosé, avec un excédent de pluie de
un peu supérieur à la normale dans la partie haute du département, avant un mois de février “un peu déficitaire, avec 80 à 90 % de la normale” ajoute Météo France. Mars s’est situé à peu près dans la normale et rebelote en avril avec à nouveau un excédent de pluie de + 10 à + 30 % par rapport à la normale à l’échelle du département, et + 30 à 40 % sur les stations météo du Haut-Doubs. Le mois de mai a été dans la même lignée, avec “ des cumuls de pluie très notables
100%, “voire 150 à 200 % dans certains secteurs du Haut-Doubs.” Toujours à Mouthe, les prévisionnistes ont relevé
un record de 483 mm de pluie sur le seul mois de novembre, 403 mm aux Fourgs, autant dans le secteur de Morteau et le plateau de Maîche. Décembre et janvier ont été du même tonneau qu’octobre, bien pluvieux,
Novembre, lemois le plus arrosé.
Situation des nappes d'eau souterraine en Bourgogne-Franche-Comté en avril 2024 (source D.R.E.A.L.)
L’événement 7
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l PGrand Pontarlier Ressource en eau Des nappes bien remplies mais pas totalement Sur le Grand Pontarlier, les nappes phréatiques sont relativement remplies, avec 30 à 40 centimètres d’eau au-dessus de la moyenne. Pour autant, elles ne sont pas pleines. Sur certains puits, le niveau diminue depuis décembre.
P aradoxalement, c’est en 2018, année de la grande sécheresse, que les nappes phréatiques du Grand Pontarlier étaient le plus
30 à 40 centimètres au-dessus de la moyenne. “De manière générale, nous sommes au-dessus de la moyenne des dix dernières années, relève Sylvain Charrière, directeur eau et assainissement
remplies. Ce phénomène s’ex plique par les grosses pluies qu’il y avait eu en janvier et février 2018. En 2024, avec des pluies récurrentes, les nappes sont relativement bien remplies,
Les services de la préfecture restent très prudents Dans le Doubs, c’est la Direction départementale des territoires (D.D.T.) qui gère les alertes et donne les recommandations d’usage pour l’utilisation de l’eau. S i du côté de la D.D.T. on confirme aussi le bon rechargement des nappes phréatiques durant cet hiver pluvieux, on reste néanmoins très prudent par apport aux mois à venir. “Depuis février, le niveau des nappes a commencé à rebaisser. L’eau a été captée en masse par la végétation qui a commencé à pousser. Actuellement, et malgré les précipitations récentes, nous ne sommes plus dans une période de rechargement des nappes” alerte Aurélia Barteau, responsable du service “eau, risques, nature et forêts” à la D.D.T. du Doubs. Elle reconnaît certes que “la situation est beaucoup plus confortable qu’après l’hiver 2022, mais pour autant, il faut rester très prudent, d’autant que pour les mois de juin et juillet, on a statistiquement plus de chance qu’il fasse plus chaud que la normale.” Souvenons de l’année 2018 où le Doubs avait connu des inondations en janvier et une terrible sécheresse en fin d’été. Dans les cartons de la D.D.T., on se prépare d’ores et déjà à publier un arrêté qui définira les mesures de restriction à imposer le cas échéant ces prochains mois. Dès que le débit des rivières se rap prochera des niveaux critiques, le préfet publiera un arrêté spécifique, qui peut être adapté selon les zones du département en fonction de la situation locale : niveau vigilance, alerte, alerte renforcée et niveau crise en dernier ressort. “Sur les cinq dernières années, il n’y a qu’en 2021 qu’on n’a pas été obligés de prendre des mesures de restriction ajoute Aurélia Barteau. Les épisodes de crise deviennent réguliers et ça pose vraiment question. Les périodes tendues risquent d’être de plus en plus fréquentes.” n
Un second puits à Doubs a été mis en service en 2022, sur la route direction Vuillecin. Il respecte les périmètres de protection définis par la loi sur l’eau, ce qui n’est pas le cas du puits de captage Doubs 1 qui sera progressivement en repli.
Saint-Point qui vient compléter certains puits. “Aujourd’hui, on compense 1 500 m 3 par jour avec le lac. Demain, en rénovant, on pourra compenser 4 000 m 3 .” Autre objectif du schéma direc teur de l’eau potable : connecter tous les puits de la plaine de l’Arlier en 2026 avec toujours cette idée de sécuriser l’appro visionnement des 40 000 usagers du réseau, habitants de la C.C.G.P. mais également usagers du syndicat des eaux de Bians les-Usiers et du syndicat des eaux de Dommartin qui utilisent les puits de la com’com en partie l’hiver, et en totalité l’été. Enfin, dès 2025, les cinq nou veaux puits qui ont été forés à Houtaud vont être équipés avant de pouvoir les mettre en service. “On en a besoin pour assurer l’approvisionnement général du secteur” , poursuit le directeur du département eau et assai nissement. Dans le même temps, deux puits, Dommartin 1 et Doubs 1, seront en repli car non protégeables selon la loi sur l’eau, du fait de leur dimension et de leur situation dans un sec teur urbanisé. n L.P.
schéma directeur de l’eau pota ble d’une durée de 15 ans et dont l’objectif affiché est d’être “rési lient au premier incident.” Concrètement, l’un des gros chantiers est de renouveler 4 km de conduites par an sur les 300 km que compte le réseau d’eau potable. Les travaux en cours à la sortie de Pontarlier direction La Cluse-et-Mijoux et qui occasionnent des difficultés de circulation, notamment pour les poids lourds qui s’encastrent sous le pont des Rosiers, consis tent justement en la rénovation
à la Communauté de communes du Grand Pontarlier. Cet été, on devrait être tranquille. Globa lement, ce sont plutôt les automnes qui nous font souci. Le point dur est en octobre novembre, période où doivent se recharger les nappes.” Sur le Grand Pontarlier, qui compte 10 puits, les nappes ont un cycle de recharge et de vidange annuelles, favorisant ainsi une bonne qualité des eaux sans pollution chronique. A contrario , elles sont soumises tous les ans à la pluie pour une recharge suffisante. Six puits sur dix se remplissent sous l’in fluence du Drugeon et réagissent bien à la pluviométrie. De ce fait, ils sont plutôt bien remplis. Les quatre autres sont sous l’in fluence du Doubs. À cause du sous-sol karstique de la rivière, les puits ne se rechargent que si le Doubs est en crue. “Onvoit quand même un effet des pluies mais beaucoup plus atténué. Depuis novembre-décembre, ils diminuent gentiment” ,souligne Sylvain Charriere. Afin de sécuriser l’approvision nement en eau des usagers, la C.C.G.P. a mis en place un
et des périodes de vigilance orange en début de mois.” À part la petite parenthèse de soleil constatée pen dant le week-end prolongé de l’As cension, la pluie est vite réapparue dans notre département à partir de la mi-mai. À quelques semaines de l’été, l’automne démarré en octobre n’a pas encore tiré sa révérence dans le Haut-Doubs… n J.-F.H. Les prévisionnistes de Météo France ont relevé des niveaux records de pluie depuis cet automne.
d’une portion des conduites. “Elles datent de 1900 et elles présentent des risques de casser si on les sollicite trop. Une fois que tout sera rénové, on pourra augmenter le volume d’eau dans ces conduites” , pré cise Sylvain Charrière. Elles transportent notamment l’eau venue du lac
Au-dessus de lamoyenne
de ces dix dernières années.
8 L’événement
La Presse Pontissalienne n°293 - Juin 2024
l Étude La hausse de l’évapotranspiration Un habitant de la région sur deux désormais concerné par la sécheresse
Rush sur les récupérateurs d’eau Les ventes de récupérateurs d’eau augmentent y compris dans le Haut-Doubs. Une tendance importante alors que les sécheresses semblent être de plus en plus récurrentes. .
La transition énergétique commence au seuil de la maison. Et pour récupérer l’eau tombée du ciel, les récupérateurs d’eau sont essentiels. Ils permettent d’assurer une réserve bienvenue pour arroser un jardin ou bien laver une voiture. “Voilà deux ans que nous avons une demande importante en récupérateurs d’eau” confirme Alexandre Faivre, gérant du magasin M. Bricolage àHoutaud. “L’hyper sensibilisation des médias au phénomène de sécheresse a même créé une pénurie de récupérateurs d’eau entre mai et juil let 2023. Nous avons eu énormément de mal à nous approvisionner.” Un souci qui ne se reproduira pas cette année. “Nous pensons que c’est une tendance de fond alors nous proposons des récu pérateurs d’eau dans toutes nos communications et publications.” L’enseigne propose de nombreux modèles, mais 8 à 10 d’entre eux représentent le cœur du marché et sont disponibles en maga sins. Ces modèles ont une capacité de 12 litres à 1 000 litres, un prix variant de 59 euros à
250 euros, et tous les types d’habitats (maison ou appartement) ont la possibilité de s’équiper. Les clients y voient une source d’économie. Que ce soit pour alimenter un nettoyeur haute pression ou pour de multiples autres utilisations, le récu pérateur est la solution. “Les pouvoirs publics interdisent parfois d’arroser” poursuit Alexandre Faivre. “Donc avoir un récupérateur d’eau est une solution adaptée.” Niveau chiffres de vente, l’année semble bien embarquée. “Elle se présente bien car nous n’avons pas eu de problèmes d’ap provisionnement. Les fabricants ont augmenté les cadences de production.” Ils se sont mis au diapason. “Nos clients sont de plus en plus sen sibilisés au problème du changement climatique” conclut Alexandre Faivre. “Ils ont pris conscience de la rareté de l’eau. De notre côté, nous les gui dons au niveau technique sur la manière d’opérer pour bien raccorder le récupérateur d’eau au chéneau.” L’adaptation au changement climatique est l’affaire de tous. n
Selon l’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté qui vient de rendre une étude sur le sujet, un habitant sur deux vit dans un territoire très touché par la sécheresse. Le Haut-Doubs n’est pas épargné.
l’accélération de la hausse des températures” poursuit l’I.N.S.E.E. 2022 et 2023 ont été 16 % moins arrosées que la moyenne des décennies 1960 à 1990. Pour ce printemps 2024, si les eaux superficielles n’abondent pas - il n’y a d’ailleurs pas d’inon dations notables dans le Haut Doubs, les nappes d’eau souter raines, elles, présentent une situation “meilleure que l’année dernière à la même période” ,mais, tempère la D.R.E.A.L., “malgré les précipitations relativement importantes des derniers mois sur la région, un quart des piézomètres de notre sélection sont encore sur des niveaux inférieurs à la moyenne de cette période de l’an née.” Cela peut concerner des nappes profondes dont l’inertie est importante. La nature karstique de notre sous sol, rajoute aux incertitudes. “Par tout, la nappe s’écoule horizonta lement. Dans un milieu karstique, la vitesse d’écoulement de la nappe est de l’ordre de 200 à 300 mètres par heure. Ici, la nappe s’apparente donc presque à une rivière souter raine” note un spécialiste du Bureau recherche géologique et minière (B.R.G.M.). D’où la fra gilité et l’instabilité des niveaux d’eau dans le Haut-Doubs. n
À la fin de l’été 2023, l’en semble de la Bourgogne Franche-Comté avait fait l’objet d’arrêtés préfectoraux, à l’un des quatre niveaux d’alertes possibles, de la simple vigilance, à la situation de crise. La moitié de la population, soit 1,420 million de personnes, était donc affectée par des mesures importantes de restriction d’eau. La situation était particulièrement critique mi-octobre avec plus de 150 unités de distribution d’eau potable de la région qui étaient déclarées en tension, affectant 235 000 habi tants. Plus de 4 500 habitants ont connu une situation extrême avec des approvisionnements tempo raires par camion-citerne, dans le Doubs et en Haute-Saône notamment. “Ces dernières années, les mesures préfectorales de res triction d’eau sont de plus en plus fréquentes, car les surfaces affectées par la sécheresse ont tendance à s’étendre” confirment les statis ticiens de l’I.N.S.E.E. régional. La part moyenne de la surface régio
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nale touchée par la sécheresse a atteint un record de 17 % sur la période 2018-2022. La hausse des températures n’est évidemment pas étrangère à la baisse des niveaux d’eau. Sur les soixante dernières années, la tem pérature a augmenté d’environ 0,4 °C par décennie dans la région. Cette hausse s’est accélérée sur les trois dernières décennies. Les années 2018, 2020, 2022 et 2023 ont été les plus chaudes depuis 1959 en Bourgogne-Franche Comté. “Ce réchauffement entraîne un accroissement de l’évapotrans
piration : la quantité d’eau s’évaporant par le sol ou les éten dues d’eau et par la transpiration des végétaux aug mente. Elle s’ac croît à chaque saison et surtout depuis la fin des années 1980 parallèlement à
Le gérant de M. Bricolage à
“Vitesse d’écoulement de la nappe de 200 à 300 mètres par heure.”
Houtaud Alexandre Faivre est satisfait de l’approvisionne ment en
récupérateurs d’eau de son enseigne
État civil de mai 2024
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