La Presse Pontissalienne 291 - Avril 2024
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La Presse Pontissalienne n°291 - Avril 2024
ÉCONOMIE
Fédération commerce et artisanat Grand Pontarlier “On enregistre plus d’ouvertures que de fermetures de commerces en 2023” Comment ont évolué le commerce local et son association faîtière en 2023 ? Si le premier a souffert, la seconde se porte plutôt bien et adapte peu à peu ses services aux évolutions technologiques et sociétales comme s’en explique son président Denis Gérôme à la tête d’une fédération qui vit déjà à l’heure olympique.
L a Presse Pontissalienne : Quel bilan économique peut-on dresser sur l’année 2023 ? Denis Gérôme : Cela reste une année très compliquée avec une baisse globale d’activité de 6 à 7 % tous secteurs confondus. Certains sont en difficulté depuis longtemps comme le prêt-à-por ter. D’autres commencent à subir les conséquences de la hausse des taux d’emprunt dans l’im mobilier et tout ce qui gravite autour de la maison : cuisinistes, enseignes de bricolage, équipe ments de la maison. L.P.P. : Et dans l’alimentaire ? D.G. : Ce secteur est moins touché car on note un retour de la clien tèle suisse soutenu, ce qui a per mis de stabiliser l’activité. L.P.P. : La dynamique commerciale du bassin pontissalien est donc en recul ? D.G. : Assez paradoxalement, on note en 2023 plus d’ouvertures que de fermetures de magasins. Les fermetures ne sont pas concentrées sur un secteur par ticulier. On remarque qu'elles concernent beaucoup d’entre
des chèques cadeaux est aussi équilibrée entre les zones, y com pris au centre-ville qui repré sente 21,23 %, soit une somme de 273 000 euros. La progression des chèques cadeaux peut sem bler paradoxale dans le contexte actuel mais elle s’explique par une augmentation du nombre de commerçants qui les accep tent. D.G. : Oui, mais pas question de se reposer sur nos lauriers. Après 15 ans d’existence, il s’avère opportun de savoir si nos mis sions correspondent encore aux besoins. Que peut-on apporter aux consommateurs, aux adhé rents ? L.P.P. : Une question de stratégie ? D.G. : Tout à fait, on a d’ailleurs mandaté une agence de com munication pour travailler sur ce sujet. On sait qu’il y a des pistes d’amélioration à suivre. L.P.P. : Lesquelles ? D.G. : On sait qu’on doit évoluer L.P.P. : Tout va bien donc pour la Fédé ration !
prises qui étaient déjà fragiles à l’époque du Covid. Elles n’ont pas résisté au contexte difficile observé en 2023. On note aussi un bon turn-over au centre-ville avec l’arrivée de nouveaux com merçants dans les locaux inoc cupés. Au niveau de la Fédéra tion, le nombre d’adhérents continue à progresser. On est passé de 450 à près de 500 entre 2022 et 2023. Ces bons chiffres reflètent l’efficacité de la structure. L.P.P. : Les chèques cadeaux ont toujours le vent en poupe ? D.G. : En 2023, cela représente 1,273 million d’euros de chèques cadeaux. C’est un nouveau record avec une progression importante de la boutique de l’office de tourisme qui commer cialise 26,6 % de l’ensemble des chèques cadeaux. La part des comités d’entreprise qui était majoritaire au lancement de cet outil atteint 38,5 %. Cela traduit la volonté de diversifier la com mercialisation pour avoir aujourd’hui une répartition homogène. La consommation
sur la façon d’accompagner les commerçants sur les réseaux sociaux. Facebook est en perte de vitesse. Là où une parution faisait 7 000 à 8 000 vues, elle n’en recueille aujourd’hui que 50 à 100. Dans ces circonstances, on modifie notre approche. On accompagne davantage les évé nements sportifs, culturels sur les réseaux sociaux avec plus de précisions. On privilégie l’évé nementiel tout en respectant l’actualité de nos adhérents. Une chose est sûre, on ne passe plus deux heures par jour à commu niquer sur Facebook. On se posi tionne maintenant en commu nity manager vis-à-vis des commerçants, en leur apportant des solutions pour qu’ils com muniquent. D.G. : Oui, on continue à déve lopper les relations avec les éta blissements de formation axés sur le commerce et on tient à mettre en avant cette relation. L’idée étant de montrer à nos adhérents que si on est capable L.P.P. : D’autres changements à signa ler ?
“On s’inscrit pleinement dans les valeurs de l’olympisme : la solidarité, la rigueur, la force du collectif pour surmonter les épreuves…”, souligne Denis Gérôme.
de bien former, on aura du per sonnel compétent. On se déplace régulièrement dans les lycées et M.F.R. pour faire remonter les attentes des commerçants. L.P.P. : La Fédération vit aussi à l’heure de l’olympisme en 2024 ? D.G. : On participe au programme d’animations porté par la Ville de Pontarlier. On s’inscrit plei nement dans les valeurs de l’olympisme : la solidarité, la rigueur, la force du collectif pour surmonter les épreuves… L.P.P. : La commune de Pontarlier entre prend de réviser son plan de circulation et de stationnement. C’est nécessaire selon vous ? D.G. : On a été invité à la réunion de présentation du dossier aux
commerçants. On est encore au stade de la concertation. On nous a transmis un document de travail très clair, précis, avec une invitation à faire remonter nos remarques, nos suggestions. On apprécie la méthode. L.P.P. : La fédération s’est aussi posi tionnée sur les risques liés à la fer meture de la R.N. 57 pendant l’été et l’impact sur l’activité commerçante et touristique. D.G. : Effectivement, avec Sébas tien Populaire, le président de l’office de tourisme Pays du Haut-Doubs, on a fait un cour rier pour souligner nos inquié tudes sur les conséquences d’un tel chantier sur l’économie locale. n Propos recueillis par F.C.
POLITIQUE DE LA VILLE 70 dossiers déposés Un contrat pour accompagner l’émancipation des quartiers prioritaires Les Longs-Traits, Berlioz et les Pareuses figurent désormais dans le nouveau contrat de ville “Quartiers 2030” qui vise à améliorer la qualité de vie en garantissant la sécurité, l’accès aux droits, aux services, à la santé ainsi que l’accompagnement aux transitions qu’elles soient énergétiques, écologiques ou numériques.
sent ainsi les besoins et priorités expri més par les habitants et les partenaires locaux. Deux orientations majeures res sortent pour le quartier Longs Traits Berlioz : l’amélioration du cadre de vie via la préservation et l’aménagement de nouveaux lieux de rencontres, le ren forcement de l’accessibilité aux services debase. Aux Pareuses, trois orientations émer gent autour du réaménagement du quartier suite à la destruction de la “dalle”, de la volonté d’instaurer plus de mixité sociale et de fluidifier les rela tions entre les parents et l’école. “Un appel à projets a été lancé pour pouvoir proposer une programmation annuelle. Il comprend pour la première année, 70 projets portés par une vingtaine d’acteurs locaux. Chaque action fera l’objet d’une évaluation” , précise Bénédicte Hérard. Les deux quartiers prioritaires de Pon tarlier, comme l’explique Patrick Genre, intègrent eux aussi les particularités d’une ville, d’un territoire marqués par l’économie transfrontalière. “Il en résulte des fractures importantes entre les popu lations. Cela ne va pas sans poser des problématiques autour du bien vivre ensemble” , observe le maire de Pontar lier. La mise en œuvre de ce nouveau contrat de ville implique des moyens financiers. La dotation attribuée pour le départe ment du Doubs en 2024 s’élève à 2 mil lions d’euros à répartir entre Besançon, Montbéliard et Pontarlier, les trois villes concernées par Quartiers 2030. n
P remière bonne nouvelle et non des moindres, le quartier des Pareuses écarté du précédent contrat de ville 2015-2023 répond désormais aux critères des quartiers prioritaires. Pontarlier a saisi l’oppor tunité offerte par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires en 2023 de redéfinir les contours des quartiers dans le respect des critères de la loi Lamy : englober une zone de 1 000 habi tants au minimum sans excéder un seuil de revenu médian annuel, évalué à 13 700 euros pour Pontarlier. Résultat, la commune comprend aujourd’hui deux quartiers prioritaires : les Longs Traits Berlioz et les Pareuses dont le périmètre a été retravaillé en incluant le secteur nord d’habitat social rue Romain-Rol land. Les nouveaux contrats de ville “Quartier 2030” se fondent sur deux socles. Le premier s’articule autour de trois thématiques transversales : éman cipation, emploi-insertion et cadre de vie. Le second sur des projets spécifiques
à chaque quartier. La méthode mise en œuvre pour définir les priorités de chaque quartier reposait notamment sur trois concertations citoyennes orga nisées en juillet 2023 dans les maisons de quartiers concernées. “C’est l’essence même de ce nouveau contrat : partir de la population pour faire remonter les besoins” , souligne Bénédicte Hérard, l’adjointe pontissalienne qui a piloté le renouvellement de ce contrat. Après les échanges avec la population, le processus s’est poursuivi à l’automne avec la mise en place d’un comité de pilotage, l’organisation d’un séminaire et d’une rencontre dédiée à l’emploi mi octobre. La démarche a permis d’affiner les thématiques transversales en sous objectifs distincts adaptés aux besoins du territoire, aux orientations des par tenaires institutionnels et aux capacités d’actions des acteurs locaux. Le nouveau contrat de ville consacre une place importante aux projets spé cifiques de chaque quartier qui tradui
Une vingtaine de partenaires ont paraphé le nouveau contrat de ville, notamment l’État par Rémi Bastille, préfet du Doubs et Patrick Genre, le maire de Pontarlier.
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