La Presse Pontissalienne 290 - Mars 2024

14 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°290 - Mars 2024

IMMOBILIER

52 logements sociaux en centre-ville

L'ancien hôpital transformé en résidence intergénérationnelle Inoccupé depuis 2014, ce bâtiment historique fait l’objet d’un grand projet de réhabilitation qui aboutira à la réalisation de 52 logements sociaux pour accueillir des seniors et des jeunes actifs de moins de 30 ans travaillant ou en stage à l’hôpital. Quand valorisation du patrimoine rime avec solutions d’hébergement dans un contexte de forte tension locative.

À l’heure de la sobriété fon cière, il aurait été dom mage de laisser les locaux de l’ancien hôpital de Pontarlier désespérément vides depuis le départ de la com munauté des filles de Notre Dame des Sept-Douleurs en décembre 2014. 8 000 m 2 de sur face de bâtiment inoccupés qui sont autant de charges finan cières pour le Centre Hospitalier Intercommunal de Haute Comté. Au moment même où le manque criant de logements sur

Pontarlier et le Haut-Doubs pénalise tous les recruteurs locaux en premier lieu le C.H.I.H.C. Aux grands maux, les grands remèdes. Une force d’action a été mise en place avec l’État, le Département, la Ville de Pon tarlier, la Foncière de Transfor mation Immobilière et le bailleur social Néolia. L’ensemble de ces interlocuteurs accompagne l’hô pital pour proposer une nouvelle vie au bâtiment historique. “On a répondu à un besoin , explique

Xavier Llamas, directeur du développement territorial chez Néolia qui a fait l’acquisition de l’ensemble du vieil hôpital, au prix estimé par les domaines. On est sur un projet locatif avec une mise de fonds importante de la part de Néolia qui corres pond à plus d’un tiers du prix d’achat. Nous nous sommes engagés sur une opération de réhabilitation immobilière dont le montant avoisine 10 millions d’euros. Le prix est une chose, mais globalement, c’est le projet

“Ce projet permet de répondre à un besoin de logements. Valoriser un bâtiment patrimonial et réhabiliter de l’ancien, est sans conteste une orientation d’avenir”, expliquait le 8 février dernier Xavier Llamas, directeur du développement territorial chez Néolia, à Rémi Bastille le nouveau Préfet du Doubs en visite au C.H.I.H.C.

qui sens.” Comme cette réhabilitation s’ins crit dans la logique de la tran sition écologique du territoire, elle est donc éligible au Fonds Vert mobilisable pour résorber des friches urbaines. Le projet consiste à réhabiliter les 2500m 2 de surface habitable de l’ancien hôpital pour en faire deux résidences. La première comprend 24 logements destinés à accueillir des locataires de plus de 65 ans. La seconde est réservée aux jeunes actifs de moins de 30 ans avec 28 loge ments à louer. “Sur la partie senior, on sera sur des T2 et des T3 de 55 m 2 en moyenne. Les appartements jeunes actifs sont plus petits, du T1 au T2 avec des surfaces qui varient de 17 à 31m 2 . On n’est pas sur les mêmes durées d’occupation. Les jeunes restent un, deux, trois ans alors qu’il n’y a pas de limite pour les seniors.” Ces logements répon dent bien sûr à des conditions d’âge et de revenu. Les loge ments jeunes actifs sont réservés en priorité aux besoins de l’hô pital qui pourra ainsi les pro poser à ses stagiaires, futures a du

recrues, remplaçants, internes… “C’est l’hôpital qui déterminera les professions éligibles.” Les deux résidences occuperont les ailes de bâtiment situées de chaque côté de la cour d’entrée de l’ancien hôpital. À gauche les

dossier” , précise Patrick Genre qui était présent le 8 février lors de la visite à l’hôpital de Rémi Bastille, le nouveau Préfet du Doubs. Cette rénovation revêt aussi un caractère patrimonial. “On a déjà des réservations” , annonce Xavier Llamas. Les travaux se feront dans les règles de la construction moderne avec l’uti lisation de matériaux et de tech niques qui répondent aux normes acoustiques et ther miques. Le démarrage des tra vaux est prévu fin 2025 voire début 2026 pour une livraison espérée en 2027. “Il nous reste encore à réfléchir à la question du stationnement sachant que dans l’ancien on n’est pas soumis aux mêmes règles que dans le neuf.” n F.C.

jeunes, à droite la résidence senior avec une entrée depuis le petit parc au dessus du Doubs. “Bien entendu, on ne touche pas à l’en veloppe exté rieure du bâti ment qui est classé. On peut d’ailleurs signa ler la bonne coo pération avec l’A.B.F. sur ce

Le démarrage des travaux est prévu fin 2025, début 2026

RÉACTION 3 questions à Nicolas Onimus, sous-préfet “Le souci résidait dans les coûts de réhabilitation d’un bâtiment ancien” La Presse Pontissalienne : C’est un projet de territoire, porté par les acteurs du territoire ? Nicolas Onimus : Tout à fait. Une initiative purement locale qui a abouti grâce à l’implication de tous les représentants des administrations publiques. On cherchait à résoudre la pro blématique du logement des fonctionnaires. L.P.P. : Le potentiel immobilier de l’ancien hôpital est connu depuis longtemps. Qu’est ce qui a pu débloquer le projet ? N.O. : Le souci résidait dans les coûts de réhabilitation d’un bâtiment ancien. Il fallait trouver des aides. Le salut est venu de la Foncière de Transformation Immobilière. Cette filiale du groupe Action Logement est spécialisée dans le recyclage des friches industrielles en logements. Comme elle doit réaliser 30 % de son activité en province, le projet de l’hôpital rentrait dans ses objectifs. L.P.P. : Cette réhabilitation immobilière est devenue une réalité ? N.O. : Cela permet de mobiliser des dispositifs d’aide comme le Fonds Vert, l’Aide à la pierre. La Banque des Territoires a aussi accordé un prêt à Néolia qui porte désormais ce projet. n

Le projet consiste à transformer les 2 500m 2 de surface habitable de l’ancien hôpital en 52 logements sociaux avec 2 rési dences distinctes, l’une à destination des seniors, l’autre réservée aux jeunes actifs de moins de 30 ans. La résidence seniors sera aménagée dans l’aile située au bord du Doubs. Elle sera accessible depuis le petit parc adjacent.