La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024
L’interview du mois 5
La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024
Rémi Bastille, né à Pontarlier, est arrivé le 29 janvier à la tête de la préfecture du Doubs. Il est ici aux côtés de la nouvelle secrétaire générale de la préfecture Nathalie Valleix.
Il avait réuni en préfecture le 25 janvier ceux qui l’ont côtoyé pendant deux ans et demi dans le Doubs. Son départ précipité aura étonné. Il part sur un discours chargé d’émotion. Retour Les adieux émus du préfet Colombet
C omme souvent, aucune note sur son pupitre. Et le préfet sortant n’avait pas forcément l’intention de faire un grand discours. Alors Jean-François Colombet y est allé de son allocution, spontanée. “Alors il nous faut porter le poids de la séparation…” a-t-il commencé. “Je me sépare d’un métier qui m’a passionné, qui est passionnant.” Visiblement marqué par son passage dans le Doubs, il dit avoir découvert “un tissu économique qui m’a fasciné, une puissance de production, de développement, d’in novation… En tant que “gens du voyage” - (N.D.L.R. c’est son 17 ème déménagement) -, je n’avais jamais vu
ça !” Il poursuit : “Je porte le poids de la séparation d’un territoire que je ne connaissais pas mais où je me suis senti tout de suite très bien. On tombe forcément amoureux de ce territoire… Tellement, que je vais y revenir dans quelques mois…” a-t-il soufflé pour dire que cette dernière mission professionnelle un peu forcée à Paris n’était qu’une parenthèse dans sa fin de carrière. “Pour l’instant, je me sépare de ce territoire avec beaucoup de souffrance” a-t-il ajouté la voix un peu plus faible. En dressant le bilan de ses 30 mois à la tête des services de l’État dans le Doubs, le préfet Colombet estime qu’il a “toujours essayé d’être à la hauteur de la qualité des femmes et des hommes de ce territoire. Ce qui me permet de quitter cette maison la tête haute.” Et de reprendre à son compte une phrase d’Abraham Lincoln, le président des États-Unis auteur du 13 ème amendement qui a abrogé l’esclavage : “L’engagement, c’est ce qui transforme la promesse en réalité.” “Chaque matin en me levant, poursuit le préfet sortant, je me demandais ce que je pourrais faire pour transformer les promesses en réa lité.” Mais plutôt que des adieux, ce sont des au revoir qu’il a adressés à ceux qui sont venus le saluer ce soir-là. “Et où que je sois désormais, où que je me retrouve, je serai l’ambassadeur du Doubs et de la Franche-Comté, ainsi que de ces hommes et de ces femmes que je n’oublierai jamais.” Sur le côté, sa compagne, comme certains membres des services préfectoraux, écrasent une larme… Il n’en dira pas plus sur les circonstances de son départ. n
Ému, Jean-François Colombet a dit au revoir au Doubs qu’il a servi pendant 30 mois.
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