La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024

28 Frasne - Levier

La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024

VAL-D’USIERS COMMUNE NOUVELLE Le maire Aurélien Dornier “On devient la plus grosse commune forestière du Haut-Doubs” La commune nouvelle de Val-d’Usiers a été officialisée le 1 er janvier. Deux ans de travail pour unir trois communes de taille similaire, riches d’une forte identité historique, forestière,

“Cette commune nouvelle résonne un peu comme

un retour aux sources histo

riques”, observe Aurélien Dornier en référence aux

géographique et habituées à travailler ensemble depuis des lustres. Entretien avec le premier maire du Val d’Usiers, Aurélien Dornier.

sires du Val d’Usiers qui

L a Presse Pontissalienne : Où se situe aujourd’hui la mairie de Val-d’Usiers ? Aurélien Dornier : On est installé provisoi rement à la mairie de Goux et les séances du conseil se tiendront à Sombacour. Tout sera ensuite regroupé à la mairie de Bians qui fait pour l’instant l’objet de travaux. Le déménagement est prévu en janvier 2026 pour accueillir la nouvelle équipe qui sera élue aux prochaines Le dispositif Villages d’avenir Annoncé le 15 juin 2023 dans le cadre du plan France Ruralités, le dispositif Villages d’avenir vise à accompagner des communes rurales de moins de 3 500 habitants dans la réalisation de leurs projets de développement. Piloté par l’Agence nationale de la cohé sion des territoires (A.N.C.T.), Villages d’avenir vient compléter l’appui en ingé nierie aux territoires porté par les pro grammes Action cœur de ville, Petites Villes de demain, Territoires d’industrie, Avenir montagnes, l’ingénierie sur mesure et le dispositif des volontaires territoriaux en administration. Villages d’avenir vise à faciliter le quo tidien des élus développeurs de leur commune en accompagnant leurs pro jets et en les orientant vers les dispositifs et aides existantes de l’État comme des autres partenaires financeurs. n

régnaient jadis sur ce territoire.

Aux municipales de 2026, on se retrou vera avec un conseil à 23 élus dont un tiers d'adjoints pour un retour à la nor male en 2032 avec 19 élus. L.P.P. : Ce projet de fusion a fait l’unanimité ? A.D. : Les trois communes se sont pro noncées sur cette fusion. La majorité des élus de Goux et Bians ont voté pour alors que c’est passé à une voix à Som bacour. On a la chance d’avoir trois com munes de taille sensiblement comparable où la population varie entre 700 et 800 habitants, ce qui donne aujourd’hui une commune nouvelle à 2 200 habitants avec une perspective de croissance assez significative. L.P.P. : Vous cherchez déjà à grossir ? A.D. : Non pas vraiment, mais on subit les effets néfastes de la loi Z.A.N.. Par crainte des restrictions inhérentes à la mise en place d’un P.L.U.I. qui sera appli cable en 2024-2025, beaucoup de pro priétaires de parcelles constructibles ont vendu à des promoteurs. C’était mal heureusement prévisible. Conséquences : on devrait assister à une nouvelle vague de constructions dans les cinq années à venir sur le Val d’Usiers. Ce n’est pas franchement ce que l’on recherchait car on veut à tout prix éviter de devenir un village dortoir. L.P.P. : Les trois communes avaient déjà l’habitude de travailler ensemble ? A.D. : On peut déjà rappeler qu’elles étaient jadis regroupées sur un même territoire appartenant aux sires d’Usiers. Cette commune nouvelle résonne un

municipales.

L.P.P. : L’élection du maire a-t-elle été serrée ? Combien de candidats ont postulé à la fonc tion ? A.D. : Jean-Louis Marion, adjoint à Goux les-Usiers était également en lice. J’ai obtenu 20 voix, lui 16 et il y a eu deux bulletins nuls. L.P.P. : Pourquoi briguiez-vous ce poste ? A.D. : J’ai déjà été adjoint puis maire de la commune de Bians-les-Usiers. Cela m’a permis de prendre mes marques et j’avais envie de poursuivre mon enga gement à la tête du Val d’Usiers. Tous les élus des trois communes ont participé au vote et sont maintenus dans le nou veau conseil qui compte 40 membres dont 12 adjoints et deux maires délégués, à savoir Éric Bourgeois ancien maire de Goux-les-Usiers et Frédéric Toubin qui occupait la même fonction à Sombacour. J’admets que cela fait un conseil étoffé mais ce n’est pas illogique de conserver les équipes qui avaient été élues en 2020. En tout cas, c’est la loi. L.P.P. : Vous conservez également le personnel qui travaillait dans les trois communes ? A.D. : Oui, on garde tout le monde, soit un effectif de quinze agents dont trois techniciens. Ce sera plus qu’utile pour accompagner cette fusion sur laquelle on travaille depuis deux ans avec l’aide des services de la sous-préfecture et de la Trésorerie. On a été lauréat du projet “Village d’avenir”, ce qui s’est traduit par la mise à disposition d’un ingénieur pour mener à bien ce projet de fusion.

peu comme un retour aux sources. Aujourd’hui, on n’a pas mal d’équipe ments communs : écoles, centre de secours, maison de santé, station d’épu ration, club de foot… L.P.P. : Et d’autres projets dans les tiroirs ? A.D. : Oui. Après la rénovation intérieure de la mairie de Bians, on pourrait investir dans la construction d’une salle polyva lente qui sera située près de l’école de Sombacour. Pour l’heure, on est dans la préparation du premier budget du Val d’Usiers qui sera l’addition des trois. L.P.P. : Et qu’en est-il de la fiscalité ? A.D. : On a déjà le même prix pour l’eau et l’assainissement. On a droit à un délai pour harmoniser la fiscalité dans le temps. Il n’y aura pas de mauvaise sur prise. L.P.P. : Pourquoi les panneaux Val-d’Usiers ne sont pas encore installés ? A.D. : Il y a un peu de retard car on a oublié de mettre un trait d’union entre Val et d’Usiers. C’est contraire à la régle mentation comme nous l’a fait remarquer le Département qui assure la cohérence des dénominations de communes sur les départementales. On a fini par trouver un arrangement. On conservera les pan neaux sans trait d’union mais il figurera dans tous les documents officiels. La limitation de vitesse à 50 km/h s’appli quera désormais sur l’ensemble de la traversée du Val, de Sombacour à Goux.

abrite une cave tout en longueur aménagée jadis en boîte de nuit. Autre temps, autres mœurs. L’endroit est resté en l’état pendant des années. “On s’en est servi pendant la crise sanitaire pour développer un service de plats à emporter.” Restait à valo riser le potentiel de cet espace tout en longueur. C’est Michel qui, pour avoir longtemps exercé dans l’univers des décors de cinéma a eu l’idée de transformer les lieux en une ruelle. Bienvenue dans La Rue d’en Bas, un espace atypique qui plonge le visiteur dans une ambiance très par ticulière. “C’est tout à la fois un bar intemporel, une salle de concerts, un lieu de dégustation de fondue et de planches de charcuterie.” Cet endroit insolite est ouvert le ven dredi soir à partir de 19 heures. Concerts le dernier vendredi du mois. Il est également possible de privatiser la Rue d’en Bas pour une soirée, une réunion… n L.P.P. : Quid du hameau de Pissenavache ? A.D. : Cela devient une section de la com mune nouvelle avec son patrimoine pro pre qui englobe 30 hectares de bois et autant de terres agricoles, une chapelle, une fontaine. On leur a proposé de fusionner mais ils ont refusé. Quand j’étais maire de Bians, on entretenait de très bonnes relations avec Pissena vache donc il n’y a pas lieu de se fâcher sur ce sujet. L.P.P. : Qu’est-il advenu du projet de parc éolien ? A.D. : Je précise que la commune de Bians s’était abstenue sur ce dossier qui est définitivement abandonné suite à l’élargissement du couloir aérien qui longe la bande frontalière. L.P.P. : Comment allez-vous faire pour assumer la charge de travail du maire du Val d’Usiers qui sera sans doute bien supérieure à celle de l’ex-maire de Bians ? A.D. : Tout à fait. Je suis à la fois agri culteur associé en G.A.E.C. avec mes deux frères sur une exploitation de lait à comté à Bians et enseignant en éco nomie-gestion au lycée agricole de Levier. Avec ce nouveau mandat, je me suis mis en disponibilité du poste d’en seignant. Au niveau de l’exploitation, c’est plus facile de se libérer sachant qu’on a toujours pu compter sur un coup de main des parents, de la famille quand le besoin s’en faisait sentir. n Propos recueillis par F.C.

FRASNE

Un espace atypique Sous l’Arc-en-Ciel, la Rue d’en Bas Repris en 2020 ce restaurant historique de Frasne,

jour complète et le restaurant accueille ses premiers clients en juil let 2020. En cuisine, c’est Dorothée qui s’affaire en privilégiant une cui sine traditionnelle. “On propose un menu du jour avec le choix entre plu sieurs entrées et desserts. Tous les derniers mardis du mois, on fait aussi de la tête de veau.” En salle, on retrouve son compagnon Michel aidé depuis quelques mois par une ser veuse. À L’Arc-en-Ciel, on est aujourd’hui plutôt fier d’avoir retrouvé une clien tèle composée majoritairement d’ou vriers et artisans. Dorothée et Michel ont décidé de remettre en route le four à bois aménagé dans une des salles du restaurant. “On va proposer à emporter des pizzas cuites au feu de bois. Si la formule fonctionne bien, on songera alors à recruter un piz zaïolo.” Le trésor de L’Arc-en-Ciel est soi gneusement caché au sous-sol qui

spécialiste du “Menu du jour”, abrite en sous-sol un trésor : La Rue d’en Bas. Dans cet espace à nul autre pareil on peut tout aussi bien déguster une fondue, assister à un concert ou venir prendre un verre. Imprégnation.

L’ histoire de l’Arc-en-Ciel, nom du restaurant situé au car refour entre la R.D. 9 et la R.D. 471, est étroitement liée à la famille Guyon qui a exploité cet établissement sur plusieurs géné rations. On venait parfois de très loin pour savourer les petits plats cuisinés dans cet établissement. Les temps changent, les noms aussi mais les habitudes perdurent. Après la saga Guyon, l’Arc-en-Ciel a connu des fortunes diverses jusqu’à l’arrivée de Dorothée Salvi. Coiffeuse de formation, elle a déjà exercé cette profession à domicile tout en cultivant

sa passion de la cuisine. “Dans ma jeunesse, j’ai passé beaucoup de temps avec ma grand-mère qui était très bonne cuisinière. Elle reste encore aujourd’hui une source d’inspiration.” De par son activité dans la coiffure, Dorothée Salvi a eu le temps de cul tiver son goût de la relation clientèle. Un sens du contact qu’elle a entre tenu en exploitant une auberge du côté de Mouthe. “J’ai travaillé ensuite dans le commerce avant de venir m’installer à Frasne.” C’est là qu’elle découvre que L’Arc en-Ciel est à vendre. Affaire conclue. Le temps d’une remise au goût du

Dorothée Salvi et son compagnon Michel ont transformé l’ancienne discothèque en une ruelle pleine de charme.

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