La Presse Pontissalienne 289 - Février 2024
Le dossier 19
La Presse Pontissalienne n°289 - Février 2024
l C.C.A.S.
Un budget de 100 000 euros consacrés à la précarité De nouveaux publics touchés par la précarisation
L’attractivité du Haut-Doubs se répercute aussi sur le coût de la vie plus élevé qu’ailleurs, et l’accès au logement. Ce surenchérissement amplifie la précarisation qui touche aujourd’hui des catégories sociales à petits revenus comme le constatent au quotidien les services du C.C.A.S. de Pontarlier.
L es travailleurs sociaux du C.C.A.S. accueillent et accompagnent au quo tidien deux catégories de public : les S.D.F. et les personnes de plus de 50 ans sans enfant à charge. “On reçoit tout le monde et, si l’on ne prend pas en charge la per sonne, on l’oriente auprès du bon interlocuteur” , note Anne-Sophie Maire, la directrice du C.C.A.S. La gestion de l’aide alimentaire à Pontarlier est souvent citée en exemple pour sa cohérence et son efficacité. Dans cette chaîne, le C.C.A.S. joue un rôle de coordination. “Quand la personne entre dans nos critères, elle est reçue par un travailleur social qui fait une évaluation de ses ressources pour déterminer son reste à vivre et lui octroyer ou pas des Chèques d’Accompa gnement Personnalisés valables pour de la nourriture ou des produits d’hygiène.” Le nombre de personnes en situation de pré carité accompagnées par les services du C.C.A.S. en 2023 n’a pas ou peu progressé par rapport aux années précédentes. Le champ social s’est élargi à des retraités ou des jeunes. “Certains n’arrivent plus à toujours faire face à l’aug mentation du coût de la vie. On constate une grande précarisation de situations notamment autour de cet eldorado frontalier. Les gens arri vent avec une proposition d’emploi en Suisse sans avoir de solution de logement” , observe Bénédicte Hérard, adjointe pontissalienne, vice-présidente du C.C.A.S. Dans le Haut-Doubs, il s'avère désormais plus simple de trouver du travail qu’un logement. Conséquence : le nombre de domiciliations est en constante évolution. Il est passé de 308 à 338 en deux ans. “C’est une vraie procédure, un vrai engagement de la part de la personne concernée. Au C.C.A.S. , chaque demande accep tée est validée pour une année renouvelable” , explique la directrice. Même constat à la Croix Rouge qui assure aussi une mission de domi ciliation. “On est passé de 8 à 60 demandes au cours de l’année 2023. Pour la moitié d’entre eux, il s’agit de frontaliers” , complète Yves Leclerc de la Croix Rouge. Sur la problématique du logement, le C.C.A.S.
participe aux commissions d’attribution de logements. “Pour une offre, on à dix demandes. On intervient en amont auprès des bailleurs pour les sensibiliser aux situations les plus dramatiques et essayer de trouver des solutions” , ajoute Bénédicte Hérard. Et rien n’incite les personnes déjà hébergées à vouloir changer de logement. Sans parler de l’offre de logements sociaux trop longtemps concentrée sur Pon tarlier, même si les bourgs-centres du Haut Doubs commencent à prendre en main cette problématique. Chaque année, le C.C.A.S. dépense entre 15 000 et 20 000 euros dans les Chèques d’Ac compagnement Personnalisés. Il verse aussi 60 000 euros aux associations qui s’occupent de l’aide alimentaire. À cela s’ajoutent des aides ponctuelles sous forme de colis de Noël, mandats ou encore avec le repas de fin d’année. Au total, le budget précarité du C.C.A.S. avoisine pratiquement 100 000 euros. “Depuis le Covid, on a mis en place une cellule sociale axée sur l’aide alimentaire et le logement. Elle regroupe une dizaine d’acteurs sociaux représentants du C.C.A.S. , du Département, de l’État, des associations. On se retrouve généralement deux fois par an au printemps et à l’automne. C’est en quelque sorte une instance de régulation qui permet de mieux se connaître et de pouvoir échanger sur l’actualité sociale” , complète Sté phanie Guyon, coordinatrice de l’action sociale au C.C.A.S.
Le C.C.A.S. emploie deux agents sociaux pour organiser des animations auprès des seniors de la résidence Marie-Lalonde.
Il est plus simple de trouver du travail qu’un logement.
La prise en charge de la précarité mobilise cinq travailleurs sociaux, deux agents sociaux pour des missions d’animation et de proximité, sans oublier la gestion de la veille mobile par tagée avec la Croix Rouge. “La précarité altère aussi la santé mentale. Pour mieux appréhen der ce volet sanitaire, on a ren forcé le fléchage sur l’accès aux soins avec un bon maillage entre les organismes pour fluidifier la prise en charge” , annonce Bénédicte Hérard. n
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Un repas de Noël est offert chaque année aux seniors pontissaliens.
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