La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024

Le portrait 39

La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024

PONTARLIER

Il rêve de gagner la Vasaloppet

Thomas Joly, le pousseur longue distance Ce jeune Pontissalien de 25 ans a choisi de se spécialiser dans les courses de ski classique longue distance. Au printemps dernier, il a intégré le team norvégien Naeringbanken avec l’ambition de briller dans les plus grandes courses populaires du circuit mondial. Rencontre.

R échauffement clima tique ou pas, le Haut Doubs reste une terre de champions nor diques. Les récentes victoires de Lou Jeanmonnot en Coupe du monde de biathlon ou de Joséphine Pagnier en saut à skis en témoignent. Elles ne sont pas les seules à porter haut les couleurs du Haut-Doubs. Depuis quelques saisons, Tho mas Joly déjà plusieurs fois vain queur de la Transju Classic pointe le bout de ses spatules sur le circuit mondial des courses longue distance. Il se distingue en 2021 en faisant son premier top 10 sur la très exigeante “Bir kebeinerrennet”, l’une des épreuves majeures du circuit Ski Classics, la reine étant la célèbre Vasaloppet. Originaire de Pontarlier, il a grandi au sein d’une famille de sportifs. Vers l’âge de 7 ans, il entre au C.S.R.P. où il fera ses gammes nordiques sous la hou lette de Philippe Querry, l’en traîneur du club. “J’ai toujours préféré le classique au skating” , justifie le jeune champion qui ne tarde pas à s’illustrer dans

qui comprend 15 courses en Europe. Entre la longue distance et les courses plus convention nelles, les méthodes de prépa ration sont similaires mais les séquences d’entraînement durent plus longtemps dans le premier cas. “C’est en été qu’on s’entraîne le plus pour basculer vers une approche plus qualita tive en saison hivernale. Globa lement, on fait 80 % des entraî nements à basse intensité et le reste en fractionné. On retrouve beaucoup de similitudes entre le vélo et le ski de fond.” Thomas Joly n’est pas près d’ou blier la saison 2019, la plus dou loureuse de sa jeune carrière. Son rêve de s’aligner au départ de l’Engadine va virer au cau chemar. “Il faisait - 30 °C. Suite à une chute, je me suis retrouvé avec deux doigts engourdis et impossible de les réchauffer” , se souvient celui aura alors droit à un mois d’hospitalisation, sau vera ses doigts en perdant néan moins toute sensibilisation au bout des deux phalanges contu sionnées. Retour en piste en 2021 au sein du team Décathlon Expérience

cette discipline. En classe de seconde, il intègre la section Sport-Études du lycée Xavier-Marmier à Pontarlier. La suite est commune aux espoirs locaux du nordique réu nis au Comité Massif du Jura. Très vite, le skieur pontissalien affiche sa préférence pour le for mat longue distance. Un choix qui l’exclut aussi du cadre fédé ral et marque un tournant dans sa carrière sportive. En 2018, il est retenu dans le team Crédit Agricole Franche-Comté entraîné par Arnaud Durand avec pour coéquipiers Alexis Jeannerod, Anouk Faivre-Picon ou encore la

Au printemps dernier, Thomas Joly a intégré le team norvégien Naeringsbanken.

qui deviendra l’hiver suivant le Team Nordic Expérience. Les appellations évoluent en fonction des sponsors. Sa progression est flagrante. Il décroche une 4 ème place sur une Ski Classic et ter mine régulièrement dans le top 10. De quoi s’imposer comme le meilleur skieur français longue distance. L’occasion aussi pour lui de remercier ses fidèles par tenaires locaux, à savoir Coste machines agricoles à Oye-et Pallet et l’entreprise Marceau à Doubs. Son potentiel ne passe pas ina perçu. Il se fait repérer avant une proposition d’intégrer au printemps 2023 son team actuel. Il s’illustre avec deux podiums et une victoire sur les trois courses de la version estivale du Ski Classics. “Du coup, j’ai

pour voir la famille, les copains, les paysages du Haut-Doubs, les pistes de sa jeunesse. Après un top 20, son début de saison a été contrarié par le Covid. Il s’est fixé plusieurs objectifs : Marcialonga, Vasaloppet, L’En gadine et Birkebeinerrennet. La suite de sa carrière ? Il n’y pense pas trop pour l’instant. “Tant que je progresse, je conti nue” , explique celui qui, après le Bac, avait passé une formation bi-qualifiante à Champagnole lui permettant de décrocher son diplôme d'entraîneur de ski et un B.T.S. Commerce Négocia tions et relations Clientèle. Très intéressé par les aspects tech niques du ski, il apprécierait volontiers se reconvertir dans le monde du ski. n F.C.

remporté le classement général. Les circuits Ski Classics s’ap parentent assez aux courses à étapes cyclistes avec différents classements : la montagne, les sprints, le meilleur jeune.” Toujours domicilié à Pontarlier, il passe la plupart de son temps en stage en France ou à l’étran ger, notamment en Norvège. Les moyens du team Naeringsban ken sont sans commune mesure avec ce qu’il a connu en France. “C’est très professionnel. On n’a pas de souci à se faire en dehors des entraînements et des courses. J’ai la chance de vivre une expé rience incroyable, très enrichis sante à tous points de vue y com pris linguistique.” Anglais obligatoire en Scandinavie. Thomas Joly ne boude pas son plaisir de revenir à la maison,

Mortuacienne Céline Chopard Lallier. Pour sa pre mière saison longue distance, il affiche des résultats pro metteurs avec une seconde place sur la Transju et un top 20 sur le cir cuit Ski Classic

“Tant que je progresse, je continue” dit-il.