La Presse Pontissalienne 288 - Janvier 2024

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La Presse Pontissalienne n°288 - Janvier 2024

RENCONTRE

Inventeur des performances de mode

Olivier Saillard, un Pontissalien à la mode Après avoir grandi à Pontarlier, Olivier Saillard a effectué des études artistiques qui l’ont conduit à diriger de prestigieux musées de la mode notamment à Paris où il a pu organiser des centaines d’expositions avec les plus grands couturiers, comédiennes, chorégraphes. La vie trépidante d’un Pontissalien qui n’a pas oublié ses racines.

Spécialiste de l’histoire de la mode, Olivier

Saillard est aujourd’hui

À 57 ans, Olivier Saillard n’a rien oublié de sa jeu nesse dans la capitale du Haut-Doubs. “Pon tarlier, ça résonne en moi. Quand j’y vais, je me sens tout de suite chez moi. C’est comme ça. Je trouve que la nature du Haut Doubs est belle. J’adorais aller me baigner à Port-Titi et je rêvais d’acquérir une cabane de pêcheur.” Petit dernier d’une famille de six enfants, Olivier Saillard a grandi à Pontarlier-Village. Après le lycée, il suit des études en histoire de l’art en archéologie à Besançon. Son premier contact avec la mode remonte à sa dou zième année quand il participe à un concours de dessin de mode sur la revue Marie-Claire. “En allant à La Poste avec ma mère, l’enveloppe est tombée dans l’eau. J’ai dû tout recommencer. Je n’ai

directeur de la Fondation Alaïa et directeur artistique de la maison J.M. Weston (photo Grégoire Alexandre).

vivra de sa passion de l’histoire de la mode et de la création. On lui propose d’abord la direc tion du musée de la mode à Mar seille. Il a tout juste 27 ans. “J’y suis resté de 1995 à 2000 avec la volonté de faire entrer la mode contemporaine dans ce lieu.” Retour à la capitale au début des années 2000 au poste de responsable de la programma tion au Musée des arts décora tifs. “J’ai toujours eu la chance de faire ce que j’avais envie d’un point de vue professionnel” , apprécie celui qui devient en 2011 le directeur du Palais Gal liera - musée de la mode de la ville de Paris. Avec 200000 œuvres, les col lections de ce musée sont parmi les plus importantes du monde. “Je suis sans doute la personne qui a organisé le plus d’exposi tions de mode. J’en compte au

pas gagné mais j’ai reçu un très beau message de la rédactrice en chef” , se souvient celui qui a rêvé d’être couturier tout en étant conscient du talent qui le sépare des grands noms de la mode. N’est pas Dior qui veut. Après la capitale comtoise, cap sur Paris où il poursuit ses

études en art contemporain. “À l’époque, je vivais en coloca tion avec deux autres Pontissa liens.” A l’heure du service mili taire, il opte pour une objec tion de conscience au Musée des Arts de la mode à Paris. Son des tin est tracé. Il

styliste franco-tunisien décédé en 2017. Les musées ont toujours une grande place dans l’existence d'Olivier Saillard. Sa mère l’em menait souvent visiter des musées. Quand il était étudiant à Besançon, il travaillait éga lement le week-end et pendant les vacances au musée de Pon tarlier aux côtés du conservateur Joël Guiraud. Un destin qui ne manque pas de style et d’élé gance. n F.C.

moins 250” , poursuit Olivier Saillard qui a mené ces chan tiers en collaborant avec les plus grands couturiers. C’est aussi à cette époque qu’il invente les performances de mode, à savoir des mises en scène en rapport avec les vêtements. “Je suis très fier d’être à l’origine de ce format. Il m’est même arrivé de retra vailler tous les vêtements de ma mère pour faire un spectacle qui a été joué sur différentes scènes. Ces pièces ne sont pas des défilés de mode et je constate qu’elles

attirent de plus en plus de public. J’apprécie d’offrir des moments de poésie avec des vêtements.” À l’aube de la cinquantaine, il est sollicité par le fabricant de chaussures haut de gamme Wes ton pour être directeur artistique de cette célèbre maison. Quelques hésitations passées et un peu las des musées, il accepte en 2018 ce nouveau poste qu’il mène aujourd’hui de front avec un autre challenge en étant directeur de la Fonda tion Alaïa du nom du célèbre

“J’apprécie d’offrir des moments de poésie avec des vêtements.”

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