La Presse Pontissalienne 286 - Novembre 2023

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Le dossier 19

La Presse Pontissalienne n°286 - Novembre 2023

l Police Règles d’utilisation “Chaque année, entre 14 et 18 élucidations d’affaire grâce à la vidéoprotection” La Police nationale a régulièrement recours aux images prises par les caméras de vidéoprotection pour élucider, du moins, conforter voire confondre les auteurs d’actes délictuels comme l’explique

Alternanc

Interim

Val 16 R Esp

dahon Rue de l'Eglise pace Ménétrier

9h - 13h30 Jeudi 16 Nov. 2023

L a Presse Pontissalienne : La Ville de Pontarlier a remis à niveau son système de vidéoprotection. C’est un point positif pour la police ? Armand Trousseau : Cette réactualisation du parc de caméras apporte une meil leure qualité d’image, toujours appré ciable quand on a besoin d’accéder à ces informations. L.P.P. : Dans quel cadre pouvez-vous exploiter ces images ? A.T. : Toute installation de vidéopro tection sur la voie publique doit être validée par le Préfet. Il existe une liste de personnes habilitées à consulter les images. Tout doit être consigné dans un cahier, le nom des utilisateurs, les dates, l’objet de l’intervention. C’est pour la traçabilité. La police s’en sert chaque fois qu’elle en a besoin, toujours dans le cadre d’une procédure. À Pon tarlier, on utilise la vidéoprotection uniquement pour des actes délictuels mais pas pour verbaliser. Le conseil déontologique d’utilisation se réunit une fois par an. Il rassemble les forces de l’ordre et les personnes habilitées comme le maire de Pontarlier ou le conseiller municipal à la sécurité. On

dresse un bilan en évoquant le nombre de consultations, d'élucidations. Cette commission propose aussi des amé liorations techniques. L.P.P. : Considérez-vous que la vidéoprotection permet de résoudre des affaires ? A.T. : Pour moi, c’est avant tout une aide utile à l’enquête en donnant une orientation. On peut identifier un véhi cule, recouper des indices. Cela nous

L.P.P. : Quel bilan peut-on tirer de la vidéopro tection par rapport à la résolution d’enquête ? A.T. : À Pontarlier, cela représente entre 14 et 18 élucidations par an et, sur Doubs, entre 4 et 6. On parle là d’élu cidations pures et complètes. On peut multiplier ce taux d’élucidation par 2,5 si l’on raisonne en aides utiles à l’enquête. L.P.P. : Des exemples ? A.T. : Je pense à la personne qui avait abandonné il y a quelques mois un jacuzzi près du chemin du train à Doubs. La vidéoprotection permet aussi de confondre des personnes auteurs de dépôts sauvages. Rappelons que ce type d’acte relève d’une infraction à 1 500 euros allant jusqu’à la saisie du véhicule. Les images servent parfois dans les installations illicites de gens du voyage. La loi interdit de verbaliser un groupe de personnes, d’où l’intérêt d’avoir des vidéos pour identifier indi viduellement les fautifs. Autre affaire il y a trois ans, on a pu confondre grâce aux images de vidéoprotection une personne qui se plaignait d’être victime de violences alors que c’était faux. On avait déjà des doutes sur son témoi gnage et les images ont confirmé ses mensonges. L.P.P. : Les policiers sont-ils équipés de camé ras ? A.T. : Oui, à chaque patrouille sur la voie publique, il y a au moins une per sonne équipée d’une caméra-piéton. L.P.P.: La Ville de Pontarlier vient d’investir dans une caméra mobile. Dans quelle mesure pouvez-vous l’utiliser ? A.T. : La commune nous avise toujours de son emplacement. Inversement, on peut demander à positionner cet ins trument pour élucider une affaire s’il l’on venait par exemple à nous informer de feux de poubelles récurrents au même endroit. L.P.P.: Estimez-vous que le système actuel de vidéoprotection à Pontarlier répond aux besoins ? A.T. : C’est toujours un équilibre entre Big Brother et efficacité. Sur le plan de l’efficacité, je pense qu’il n’y en a pas mal. L.P.P. : D’autres informations ? A.T. : On peut signaler que Pontarlier est techniquement accessible au sys tème “Belvédère” qui permet aux forces de l’ordre de prendre la main sur des caméras depuis un poste de comman dement pour contrôler éventuellement une manifestation. n Propos recueillis par F.C.

sert essentielle ment pour les cam briolages, les vio lences sur la voie publique. Les images de vols à l’étalage, de vols à main armée sont souvent prises dans le cadre de la vidéosurveillance relative à l’espace privé. Accessoire ment, la vidéopro tection peut appor ter un commencement de preuve pour un accident routier.

“Cela nous sert essentiellement pour les cambriolages.”

“C’est avant tout une aide utile à

l’enquête”, explique le

commandant Trousseau en parlant de la vidéoprotec tion (photo archive L.P.P.).

Zoom Des interrogations sur la Ville intelligente L es élus de la minorité pontissalienne sont plutôt favorables à la vidéoprotection dans le sens où il s’agit d’une pratique très encadrée. “Après un fonctionnement dégradé pendant de nombreuses années, les caméras défectueuses ont été remplacées. On se retrouve avec un système qui nous convient car c’est la justice qui demande aux forces de l’ordre d’aller voir les images. Cela représente un investissement de 400 000 euros et on reste très vigilant sur rapport coût efficacité” , rappelle Julien Toulet, élu de la minorité, membre de la commission de sécurité. Il se montre en revanche beaucoup plus circonspect sur le concept de la ville intelligente qui se précise peu à peu à Pontarlier. “On parle d’un projet à 750 000 euros. Des capteurs de toutes sortes seront déployés pour fournir des données à un système informatique qui n’est pas assez sécurisé. C’est là notre inquiétude. On sait qu’une ville de la taille de Pontarlier rentre dans la catégorie des collectivités les plus exposées aux attaques.” Tout n’est pas négatif dans le concept de ville intelligente : certaines fonctions ont même toute leur utilité : détection de fuite d’eau, de gaz, application pour réguler les températures chauffage dans les bâtiments publics… “On approuve quand cela permet de faire des économies , observe Gérard Voinnet, mais on s’interroge sur l’utilité de mettre des capteurs pour récolter des données de dépla cement et de stationnement. D’autant plus quand on ne dispose pas d’une sécurité informatique à la hauteur des enjeux.” n

La vidéoprotection peut servir à lutter contre les dépôts d’ordures qui n’ont pas lieu d’être.

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