La Presse Pontissalienne 285 - Octobre 2023

16 Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°285 - Octobre 2023

PATRIMOINE

Zooms Le règlement du cimetière

Histoire locale Aux origines des cimetières pontissaliens Difficile d’imaginer

Le cimetière Saint-Roch s’étend sur 5 hectares et abrite près de 4 000 concessions. 18 000 personnes y sont inhumées. Une ville dans la ville. Comme le cimetière Saint-Roch se trouve après le pont des Chèvres en venant du centre-ville, les Pontissaliens signalaient ainsi le décès d’une personne en disant : “Elle a passé le pont” , comme on dirait il a passé l’arme à gauche. n La commune est propriétaire des deux cimetières actuels et elle concède aux familles le droit d’inhumer. Il existe dans chaque ville un règlement de cimetière qui spécifie qui peut y être enterré et ce qui peut être fait comme travaux. Ce règlement des cimetières est national. Peuvent être enterré à Pontarlier, les gens qui habitent ou qui meurent à Pon tarlier, les personnes qui ont une conces sion de familles et les personnes inscrites sur listes électorales. n Il a passé le pont

à chaque église, son cimetière. Pontarlier n’échappait pas à cette règle ou tradition qui vou lait qu’on enterre les morts autour ou au plus près des édifices reli gieux. “On trouvait un cimetière autour de l’église Saint-Bénigne, un autre près de la chapelle Saint-Étienne à l’hôpital et le troisième était autour de l’église Notre-Dame située à l’emplacement de la place Cretin. Il existait aussi à l’ex térieur de la ville, le cimetière Saint Roch initialement réservé aux pestiférés” , explique Jean-Yves Frelet qui s’est tou jours intéressé au sujet. Mentionnée dès l’an 543, l’église Notre Dame aurait été démolie en début du XIX ème siècle. À cette époque, les cime tières pontissaliens étaient presque pleins, le développement de la ville offrait peu de possibilités d’extension. Décision a alors été prise de créer un nouveau cimetière à la place de celui de Saint-Roch. “Il devait s’appeler le cimetière des Marguerites mais dans les faits, il a conservé son nom originel. Une partie des tombes, pas toutes, a été transférée dans le nouveau site.” À partir de 1809, il n’y a plus qu’un seul cimetière à Pontarlier jusqu’à la création de celui des Marnaux en 1979. “La pre mière inhumation aux Marnaux a eu lieu en 1983” , précise le spécialiste. Le cimetière Saint-Roch était un cime tière chrétien. D’abord réservé aux catholiques, il intégrera plus tard des espaces pour les non chrétiens. Il devient laïque suite à la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. Pratique ment plein, le cimetière Saint-Roch abrite environ 4 000 concessions tem poraires ou perpétuelles. “Avant les années soixante-dix, les familles privi légiaient des concessions perpétuelles et aujourd’hui, elles optent plutôt pour des concessions à 15 ou 30 ans.” n F.C. aujourd’hui qu’il existait au début du XIX ème siècle quatre cimetières à Pontarlier. Leur destin est étroitement lié aux édifices religieux et au développement de la ville. Avec l’aimable et précieuse collaboration de Jean-Yves Frelet.

Le rendez-vous de la Toussaint

Au centre du cimetière Saint-Roch, on trouve “L’Ange vengeur” ou “le Génie de la Revanche”, monument à la mémoire des morts des combats du 1er février 1871. Il ne reste plus qu’une tombe de l’ancien cimetière autour de l’église Saint-Bénigne, celle de Dom Lessus, prêtre réfractaire qui sera guillotiné à la Révolution. Commandée par la commune le 18 février 1810 pour marquer l’entrée du nouveau cimetière des marguerites, cette croix métallique de 336 kg est toujours en place. Elle rend hommage à l’ensemble des artisans travaillant dans les cimetières : menuisiers, maçons, tailleurs de pierres et ferronniers dont les outils sont représentés sur l’œuvre.

Romuald Vivot, le conseiller délégué en charge des cimetières

et Jérémy Daniel, le responsable technique des cimetières.

L a gestion au quotidien des deux cimetières pontissaliens, c’est l’af faire de Jérémy Daniel à la tête d’une équipe de deux agents permanents et deux saisonniers. Il travaille en concer tation avec Romuald Vivot, conseiller municipal délégué en charge des cime tières. L’échéance de la Toussaint rythme le travail des agents des cimetières pon tissaliens. Tout doit être propre, bien entretenu pour accueillir les familles qui viendront se recueillir sur les tombes le jour J. Pour Jérémy Daniel, c’est aussi l’occasion de contacter les familles dont la concession arrive à échéance. “On pose une annonce sur la concession en demandant de nous rappeler.” Saint-Roch s’étend sur 5 hectares, Les Marnaux sur 2 hectares. Les deux sites abritent 8 092 concessions. Les agents assurent les travaux courants : tonte, débroussaillage, entretien des tombes des personnalités. Jérémy Daniel s’oc

cupe aussi de gérer les concessions qui arrivent à échéance ou totalement abandonnées. “En 2023, 200 conces sions sont soumises à un renouvellement ou un P.V. de reprise. Quand on reprend une concession, on pose systématique ment un nouveau caveau aux normes. J’essaie de faire un maximum de reprises de concessions dans le respect des pro cédures pour optimiser l’espace exis tant.” Les agents n’utilisent plus de produits phytosanitaires depuis plusieurs années. Les actions de fleurissement, d’embel lissement sont en phase avec le déve loppement durable. Idem avec la gestion de l’eau, autorisée ou pas en fonction des restrictions de sécheresse. “On a commencé à installer des cuves de récu pération d’eau de pluie.” Plusieurs projets seront réalisés en 2024 : mise en place d’une borne de repérage des tombes à Saint-Roch, et acquisition de nouveaux columbariums. n

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker