La Presse Pontissalienne 282 - Juillet 2023
26 Mouthe - Région des lacs
La Presse Pontissalienne n°282 - Juillet 2023
TOUILLON-ET-LOUTELET Un chantier citoyen Paul Vionnet, le chevalier des temps modernes
Conquis, il décide de s’engager à fond dans le béhourd. Pas for cément avec le soutien incondi tionnel de ses parents qui n’ou blient pas de lui rappeler que les études restent la priorité. Très attaché au Haut-Doubs sans pour autant être un fou de ski nordique ou de V.T.T., le nou veau chevalier s’impose un pro gramme d’entraînement soutenu avec 4 à 5 séances d’1 h 30 à 2 heures par semaine. “Il y a beaucoup de préparation phy sique. Une fois par semaine, je vais à Morbier pour des entraî nements techniques sans armure et tous les 15 jours, on se retrouve pour apprendre à combattre avec l’équipement.” Une armure en acier trempée avec des éléments en titane qui pèse 25 kg dont 6 kg rien que pour le casque. Le béhourd, un sport dange reux ? Non répond l’intéressé car il comporte des règles très strictes pour protéger le com battant : pas de coup d’estoc, ni sur la nuque, les articulations ou dans l’axe de la colonne ver tébrale. Les tranchants des armes sont émoussés et arrondis. Pour autant, ça cogne quand même ! Paul Vionnet peut en témoigner en dévoilant des images d’hématomes ou en évo quant le K.-O. subi lors des der niers championnats du Monde.
niques qu’il découvre la boxe thaïlandaise, le premier sport de combat qu’il pratique en club à Morteau et au Locle. “J’ap précie la boxe thaïe car il y a dans cette discipline toutes les valeurs du sport de combat : res pect, engagement, technique, mental. Je m’y retrouve pleine ment” , poursuit celui qui se met tra ensuite au M.M.A. en s’en traînant dans un club à Pontarlier. Après Morteau, il poursuit son cursus à l’Université de Besan çon pour préparer une licence puis un master par alternance. Ne pouvant plus s’entraîner en club à cause des restrictions sanitaires liées au Covid, il s’in téresse à d’autres sports de com bat et découvre par hasard sur Youtube une vidéo de béhourd mettant en scène des combat tants russes qui sont d’ailleurs les maîtres de la discipline avec les Ukrainiens. “J’avais alors 21 ans et j’étais en licence. Après quelques recherches, je suis arrivé sur le site de la Fédération Fran çaise de Béhourd où sont recensés les clubs dont celui des “Comtois” à Morbier. Tout est parti de là.” Le béhourd venait de se trouver un nouveau disciple. Après qua tre mois d’entraînement en terre jurassienne, Paul Vionnet par ticipe à son premier tournoi.
Cet étudiant de 23 ans pratique depuis trois ans le béhourd, sport de combat avec des armes et des armures médiévales. En avril dernier, il a participé aux championnats du monde en Tchéquie en défendant les couleurs de la France qui a remporté les deux titres par équipes.
S age étudiant en semaine qui termine son master de manager de produc tion avant d’entrer dans la vie active, Paul Vionnet devient un farouche guerrier quand il endosse son armure de 25 kg, prêt à en découdre avec l’équipe adverse en tenant sa hache d’une main et son bouclier
de l’autre. L’agneau se méta morphose en loup. “Je passe mes journées devant un écran à faire des plans, des calculs, des mon tages et le béhourd est un vrai exutoire” , justifie cet enfant de Labergement-Sainte-Marie bien sous tous rapports. C’est au lycée de Morteau où il suit des études en microtech
Paul Vionnet a découvert le béhourd il y a deux ans. Il pratique ce loisir atypique à Morbier au sein de l’équipe Les Comtois.
et des Ukrainiens a grandement facilité notre parcours. On ne peut qu’être heureux d’avoir battu en finale les Britanniques en catégorie 12 x 12. Intégrer l’équipe de France, c’était déjà un rêve de combattant. Aujourd’hui, j’ai merais emmener l’équipe des Comtois le plus loin possible dans le championnat national et sur des tournois internatio naux. J’envisage aussi de com battre en catégorie individuelle chez les poids moyens moins de 85kg.” Le béhourd a-t-il changé sa façon de vivre ? Forcément sur le plan sportif, mais Paul Vionnet reste un étudiant bien dans son temps qui sait aussi prendre le temps de s’amuser avec ses potes en partageant une bonne bière. n F.C.
“J’ai pris un coup de hache dans le casque infligé par le capitaine de l’équipe tchèque. Ça sonne un peu. C’était mon premier K.-O. On prend le temps de récupérer puis on repart au prochain round…” Les règles du jeu sont assez sim ples. Le béhourd se pratique le plus souvent par équipes de 5, 12 ou 30. Le but est de contrain dre l’autre combattant à poser trois points d’appui au sol pour le mettre hors jeu. L’objectif étant d’éliminer toute l’équipe adverse. Grâce à ses bonnes prestations avec le Club des Comtois, Paul Vionnet a été repéré puis sélec tionné en équipe de France. C’est dans ce cadre qu’il a participé aux championnats du monde par équipes en catégorie 12 x 12 et30x30. “L’absence des Russes
Le béhourd est un sport de combat impliquant l’utilisation d’armes et d’armures issues du Moyen-Âge.
moyenne, éloigné des grandes villes, en milieu rural.” Le type de transport des artistes, béné voles, festivaliers revêt donc toute son importance dans ce programme. “L’ob jectif est de faire un diagnostic du bilan carbone du festival puis de trouver ensemble des solutions et des pistes d’amélioration” , poursuit Sébastien Piganiol. Tout ce travail servira sur le long terme à toutes les structures pour réduire collectivement le bilan carbone des musiques actuelles. n F.C. Nouveauté : le Repaire des enfants Cette21 ème édition de la Paille met en œuvre un autre projet. Le Repaire des enfants est une structure qui accueille gratuitement les enfants de festivaliers (entre 5 et 12 ans). Sur des créneaux horaires à la convenance des parents (entre 16 heures et 22 h 30), le Repaire des enfants organise avec les enfants des activités autour des musiques actuelles. Des visites de l’arrière-scène et des coulisses sont possibles. Ce nouveau projet est entièrement pris en charge par le partenaire historique du festival, l’Auberge du Larmont. Infos et inscriptions sur festivalpaille.fr
MÉTABIEF Festival de la Paille Le vert et la Paille Le festival de la Paille va s’ouvrir les 28 et 29 juillet à Métabief. Cette 21 ème édition, hors programmation, signe plusieurs nouveautés avec comme fil rouge le développement durable.
P remière nouveauté et non des moindres, le collectif Organisa tion se dit d’ailleurs très fier d’avoir pu mettre sur pied ce pro jet. Pour la première fois au festival de la Paille, un concert va être entièrement chansigné. Grâce au collectif d’inter prètes en langue des signes Dix doigts en cavale, le spectacle de Claudio Capéo le samedi soir est intégralement inter prété en langues des signes. L’objectif est bien de rendre la musique accessible aux malentendants. Non seulement ces derniers pourront comprendre les paroles avec le chansigne, mais ils seront équipés de gilets vibrants. Cet équipe ment permet de ressentir les pulsations durythme. C’est bien dans une optique de déve loppement durable, axe fort du festival, que l’accessibilité est renforcée. De la même manière, un espace dédié aux personnes vulnérables, appelé zone Safe voit le jour. “Cette zone est dédiée à l’ac
cueil des personnes qui feraient des crises d’angoisse, stressées ou qui sou haitent s’écarter un moment du brou haha et du monde, souligne Emma Broch, chargée de mission développe ment durable au sein du festival. C’est un intermédiaire entre la Croix-Rouge plus tournée vers l’aspect psychologique.” Pour la seconde année, le village éco responsable revient. Une quinzaine d’associations et entreprises présentent leurs projets innovants pour promou
Pour la première fois, un concert du festival de la Paille sera chansigné.
partie du programme Déclic. Piloté par le S.M.A. (Syndicat des musiques actuelles) et la Fedelima (fédération des lieux de musiques actuelles), ce programme s’appelle “Décarbonons le live collectivement”. Cinq festivals en France ont été sélectionnés, tout comme 8 salles de concert, une école de musique… 18 structures participent au programme. “Nous avons été choisis par rapport à ce qu’on fait au niveau développement durable, explique Sébas tien Piganiol, directeur du festival. Et nous sommes un festival de taille
vertes reprennent évidemment du ser vice avec de bons résultats à la clé. Si un petit tri est toujours nécessaire, la plupart des festivaliers jouent le jeu. D’ailleurs, le poids des déchets s’en ressent. Entre 2019 et 2022 (soit deux éditions du festival), les déchets récoltés ont baissé de 60 %. “Nous avons une augmentation de la collecte du verre, et une diminution globale des déchets” , remarque Emma. Ce travail de longue haleine sur plu sieurs années porte ses fruits. Le fes tival de la Paille a été choisi pour faire
voir et protéger l’environ nement et la société. “Cette année, Emmaüs, avec qui nous collaborons pour récupérer du mobi lier et leur donner une seconde vie, sera là. Ce sera l’occasion de présen ter leurs actions qui sont autres que le don et la revente” , reprend Emma Broch. Les brigades
60%de déchets en moins par
rapport à 2019.
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