La Presse Pontissalienne 280 - Mai 2023
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°280 - Mai 2023
VISITE D’EMMANUEL MACRON : CEQU’ON NEVOUSA PAS MONTRÉ…
La visite éclair d’Emmanuel Macron dans le Haut-Doubs fin avril restera celle de la frustration pour bon nombre d’observateurs et d’habitants qui n’ont pas pu approcher la délégation. Que fallait-il en retenir ?
l La Cluse-et-Mijoux Un discours à la hauteur Un petit tour et puis s’en va Le président de la République s’est fait attendre. Il restera deux petites heures à La Cluse-et Mijoux avant de regagner Dole en hélicoptère. Son discours est hélas presque passé inaperçu.
S euls quelques médias triés sur le volet (TF1 et A.F.P. qui ensuite renvoyaient leurs images à tous les autres) ont pu franchir les ponts-levis du château. Tous les autres étaient cantonnés sur la terrasse de l’au berge située en contrebas de l’esplanade. Aucun signe de la part du président de la République aux journalistes qui atten
daient là depuis plus de deux heures, pas plus à son arrivée qu’à son départ. Il faut dire qu’il s’est fait attendre, pro longeant une étape “improvisée” à Dole avant de gagner La Cluse-et-Mijoux par hélicoptère. Patrick Genre, lui, n’a aucunement pris ombrage du fait que la visite surprise du chef de l’État à Dole ait pris le pas
dans la plupart des médias sur son escale à Joux. Il en a profité pour lui glisser quelques remarques : “Cette visite que nous préparions depuis des mois a été à la hauteur de mes attentes, note le pré sident de la C.C.G.P. : c’est d’abord une reconnaissance pour nous de l’importance de ce site du Château de Joux comme centre de ressources international. J’ai apprécié son discours de fond et nous avons profité, nous élus locaux, du moment convivial qui a suivi pour faire remonter nos préoccupations : les liaisons ferroviaires franco-suisses, la R.N. 57, la main-d’œuvre en matière de santé… ” Voilà pour la forme. Sur le fond, que fallait-il retenir de cette visite présidentielle ? Essentiellement un beau discours, hélas relégué aux oubliettes de cette journée trop mal médiatisée. En voici quelques extraits : “Toussaint Louverture est mort ici, dans une cellule du Château de Joux, voilà deux cent vingt ans. Captif, amené de force depuis l’île de Saint-Domingue où il était né, et qu’il n'avait, auparavant,
jamais quittée. “Tous les hommes nés dans ce pays vivent et meurent hommes libres et français” , proclamait l’article 3 de la Constitution de Saint-Domingue, rédigée en 1802 par Toussaint Louverture. Et si son destin trouva son terme dans cette prison, c’est bien en homme libre et français que, 60 ans durant, il avait vécu. Libre et Français, affranchi par les Lumières. Esclave de plantation, devenu soldat de la Révolution, puis général de la République. Un extraor dinaire parcours, tout entier tourné contre l’assignation à laquelle sa naissance le vouait. Parti de rien, et défiant le monde,
Toussaint Louverture confondit sa vie avec sa conquête de liberté. Comme Bona parte, pourtant son geôlier, Toussaint Louverture incarne le triomphe de la volonté sur la fatalité. “Né dans l’escla vage, mais ayant reçu la nature d’un homme libre” , selon ses propres mots.” “Né vers 1743 sur une plantation de Saint-Domingue où la captivité, le labeur et les maladies faisaient succomber les esclaves avant leurs 40 ans, il savait la griffe du fouet sur la chair et la douleur des entailles sur la peau… “Frappez si vous osez” , lança-t-il un jour au gérant de la plantation. Toussaint Louverture
L’accès au site avait été verrouillé par les forces de l’ordre.
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