La Presse Pontissalienne 278 - Mars 2023
22 Le dossier l Frasne
La Presse Pontissalienne n°278 - Mars 2023
Une nouvelle maison France Services Le réseau France Services couvre désormais tout le Haut-Doubs Ouverte depuis novembre, la maison France Services de Frasne permet d’effectuer toutes sortes de démarches administratives avec ou sans l’aide des deux salariées communales également formées pour faire ou renouveler des cartes d’identité et des passeports. Bien pratique.
“D epuis la mi-janvier, on reçoit entre 45 et 50 per sonnes par semaine uni quement pour les cartes d’identité et les passeports. Il faut compter presque un mois d’attente avant de pou voir obtenir un rendez-vous. En sachant qu’il s’agit uniquement de constituer le dossier et qu’il faudra patienter encore quelques semaines avant de recevoir chez soi ladite carte” , explique Pauline Com pagnon qui tient la Maison France Ser vices avec sa collègue Mélissa Fumey.
Pauline Compagnon et Mélissa Fumey, les deux agents de la maison des Services avec Philippe Alpy, Céline Drouault-Siren, autre employée communale en charge du dossier, et André Chrétien, l’adjoint en charge des bâtiments communaux.
29 maisons France services labellisées dans le Doubs
Après la labellisation en fin d’année des sites de Frasne et Pierrefontaine-les Varans, on dénombre 29 maisons France Services dans le Doubs. Chaque citoyen peut trouver au moins une maison France Services à moins de trente minutes de son domicile. Des bus France Services circulent également dans le département pour assurer une présence itinérante dans les communes ou les quartiers non couverts. “L’objectif en nombre de structures d’accueil est atteint pour le déploiement initial de France Services dans le Doubs. Ainsi, aucune ouverture n’est prévue pour le moment mais, rien n’est fermé pour 2023 pour une label lisation, exceptionnelle et argumentée, de nouveaux espaces France Services sur les territoires carencés” , indique la Préfecture du Doubs. n
veau réseau vise à lutter contre l’errance administrative en regroupant une offre de services de qualité via un accueil phy sique polyvalent et formé au sein de sites identifiés et accessibles. “À Frasne, le bureau de Poste a fermé le 30 septembre au public et le local a été libéré à la mi octobre. Les travaux ont été réalisés pen dant trois semaines et l’Espace France Services a ouvert le 7 novembre” , explique Céline Drouault-Siren, l’agent communal en charge du dossier. Le montant des travaux s’élève à 70 000 euros avec des subventions de l’État et de La Poste qui participent aussi au financement des deux salariées. Cette Maison des services est accessible du lundi ou vendredi de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures Elle ouvre également le samedi matin de 9 heures à 12 heures “On essaie de répondre au mieux aux besoins de la population en assurant aussi une garantie d’ouverture
Ce réseau s’inscrit dans la continuité d’un autre réseau, celui des Maisons de Services au Public ou M.S.A.P. géré par La Poste. France Services a pour vocation de proposer un accompagnement des usagers locaux pour leurs démarches administratives et du quotidien. Ce nou
La maison France Services de Frasne occupe les
Plusieurs maisons France Services ont été labellisées en 2022 dans le Doubs.
locaux libérés par La Poste.
l Usages Les bons réflexes “La prévention est indispensable pour réduire les risques de cyberattaques” Maître de conférences en informatique et président de l’association locale InfoTuto, Olivier Lumpo
ments et de cyberattaques. Cela a provoqué beaucoup de dégâts. L’État français a décidé d’agir activement face à ces phéno mènes en favorisant des actions de formation et de sensibilisation sur ces risques. L.P.P. : Comment faites-vous pour connaî tre la situation sur le Haut-Doubs ? O.L. : On est en lien étroit avec les écoles. L’association InfoTuto intervient sur la parentalité numérique pour informer les parents. On a développé des par tenariats avec diverses structures ou associations, je pense au Cen tre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles. Nos informations proviennent de ce réseau. L.P.P. : Avec le temps, les gens se sont bien familiarisés avec les usages numé riques ? O.L. : Tout à fait. Les parents et les adultes sont beaucoup plus à l’aise avec ces outils. La plupart font eux-mêmes leurs démarches administratives. On sait que la confiance numérique a progressé de 15 %. C’est le fruit d’une édu cation où l’on apprend à être à l’aise avec ses activités du quo tidien.
adopter une bonne hygiène numérique. L.P.P. : Que dire des achats en ligne et des risques induits ? O.L. : Là aussi, il faut toujours faire preuve de vigilance et éviter les paiements sur des sites dou teux. Un principe de base, avant de cliquer pour valider quoi que ce soit : il faut faire l’effort de lire tout ce qui s’affiche et ne jamais négliger les détails. Ceux qui créent des sites de vente en ligne doivent aussi choisir un moyen de paiement fiable et sécu risé. Je ne dis pas qu’il faut pros crire tous les usages. Depuis 2020, les recherches d’emploi sur Internet ont doublé. Les agences se sont mises à la page. Cette facilité d’accès aux offres est un avantage indéniable. L.P.P. : Les réseaux sociaux génèrent beaucoup de situations de violences voire du cyber-harcèlement avec des conséquences parfois dramatiques. Que faire ? O.L. : On constate que l’utilisation des réseaux sociaux par les ado lescents et lycéens dans le Haut Doubs évolue à la baisse. Ils sont apparemment moins accros. L’an née 2022 a été marquée par une grosse vague de cyber-harcèle
travaille avec de multiples structures, collectivités et associations sur la formation aux outils numériques et les risques de cyberattaques. Entretien.
L a Presse Pontissalienne : Les risques de se faire pirater, bloquer, ou arnaquer sur Inter net sont-ils liés au dévelop pement des usages ? Olivier Lumpo : Plusieurs facteurs se sont combinés pour favoriser cette délinquance numérique qui est toujours d’actualité. Le confi nement lié au Covid a boosté l’utilisation des outils numé riques : télé-enseignement, télé travail, visioconférences… On a très vite franchi un nouveau palier. S’ajoute à cela, la déma térialisation des services engagée depuis 2017, et l’arrivée de la fibre dans la plupart des foyers. Le flux de données échangées sur Internet n’a cessé d’augmen ter en même temps que la cyber criminalité. Dans le Haut-Doubs, 87 % des personnes de plus de 12 ans ont des outils numé riques : ordinateurs, smart phones, tablettes. Tous les objets connectés sont susceptibles d’être piratés.
“C’est important d'acquérir les bons réflexes quand on surfe sur internet et de veiller aussi à avoir une bonne hygiène numérique, c’est-à-dire de ne pas être connecté en permanence”, conseille Olivier Lumpo.
L.P.P. : On passe de plus en plus de temps devant les écrans ? O.L. : Aujourd’hui, un ménage passe en moyenne 30 heures par semaine devant un écran. Cela pourrait s’apparenter à une forme d’addiction. On est sans arrêt en train de se connecter, déconnecter. À chaque connexion, on ouvre la porte aux cyber-atta quants. D’où l’importance, par exemple, de mettre ses mots de passe dans des applications qui les sécurisent. Plus on est présent sur Internet, plus on s’expose. L.P.P. : On ne peut plus vivre, ou travailler sans le numérique ? O.L. : Une personne sur deux reconnaît ne plus pouvoir se pas ser de son téléphone portable mais il n’est pas non plus néces saire d’être accessible en perma nence. On peut se déconnecter du wifi ou mettre en veille les données mobiles. Cela revient à
Internet à une autoroute avec des règles de sécurité spécifiques. Apprendre à lire ses mails, tou jours vérifier l’identité de l’ex péditeur avant de répondre, transférer, imprimer. De grosses vagues de mails frauduleux cir culent actuellement. Le bon réflexe serait de signaler le S.M.S. douteux au 33 700 et les mails sur Signal Spam. J’en profite pour rappeler qu’il ne faut jamais payer des amendes en dehors du site officiel amendes.fr. Quelqu’un a dit un jour : “Les données gou vernent le monde.” C’est tout à fait exact. Mieux vaut ne jamais rendre accessible ses données privées comme les codes ban caires sur le drive. La prévention reste la meilleure arme pour combattre les cyber-menaces. n Propos recueillis par F.C.
L.P.P. : Êtes-vous souvent sollicité par des victimes d’arnaques, de piratages ? O.L. : Pendant le Covid, l’associa tion Infotuto recevait une dizaine d’appels par semaine. On avait un peu tous les cas : usurpations d’identité, création de faux profils, attaques informatiques… Aujourd’hui, l’association qui dispose d’un local dans la mairie de Sombacour est sollicitée au moins deux fois par semaine. À l’échelle du Haut-Doubs, il y a pratiquement plus d’une centaine de cas par semaine. L.P.P. : Quelles solutions préconisez vous face à ces attaques ? O.L. : C’est souvent du cas par cas. Avec un compte Facebook piraté, la seule issue réside dans le signalement et la création d’un nouveau compte. Il faut assimiler
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