La Presse Pontissalienne 277 - Février 2023

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°277 - Février 2023

AIDE ALIMENTAIRE DANS LE HAUT-DOUBS : QUI FAIT QUOI, ET COMMENT ?

Quand on parle d’aide alimentaire, il y a de quoi se perdre entre la Banque Alimentaire, le P’tit panier, les Restos du cœur, la Croix Rouge, le C.C.A.S., et les autres structures moins connues mais toutes actives et nécessaires. Décryptage. l C.C.A.S. Pontarlier Coordination “Avec le Covid, le système de l’aide alimentaire a basculé vers le XXI ème siècle”

“On a aujourd’hui un très bel outil, très réactif avec des

partenaires impliqués et ouverts à la concertation”,

estime Bénédicte Hérard, l’adjointe aux affaires sociales et vice-présidente du C.C.A.S. de Pontarlier.

De par ses missions et ses moyens, le C.C.A.S. de Pontarlier assure la coordination de l’aide alimentaire en recevant, en orien tant une partie des bénéficiaires et en venant en appui aux asso ciations concernées. Entretien avec Bénédicte Hérard, l’adjointe en charge des affaires sociales et vice-présidente du C.C.A.S.

ouverte au public. Les bénévoles prépa raient des paniers alimentaires que venaient récupérer les bénéficiaires ou qui étaient livrés par la Croix Rouge sur roues. Quand le P’tit panier est repassé en système épicerie, on a pu prévenir tous les bénéficiaires. Ils ont pu apprécier ce mode de fonctionnement collectif et finalement plus réactif. L.P.P. : Le C.C.A.S. accompagne tous les publics ? B.H. : Rappelons qu’au niveau de l’aide alimentaire, c’est l’État et lui seul qui délègue aux associations et aux com munes. Le C.C.A.S. s’occupe des per sonnes de plus de 50 ans sans enfant ainsi que des sans-logis. Les familles et les jeunes sont accompagnés par le Cen tre médico-social. L’A.D.D.S.E.A. gère les requérants d’asile et la Croix Rouge intervient en dehors de la Ville. L.P.P. : Pas facile de trouver un nouveau local à l’épicerie solidaire ? B.H. : Cela fait des années que l’on essaie de trouver des solutions au problème, en ayant bien conscience de la situation inconfortable dans laquelle évoluait l’as sociation. Une opportunité s’est présentée avec le déménagement de la halte-gar derie Pirouette. Les bénévoles du P’tit panier ont eu un vrai coup de cœur en découvrant les lieux qui correspondaient

à leurs besoins. Ils tenaient beaucoup à rester au centre-ville. L’aménagement a été piloté en partenariat avec les ser vices techniques. Le local était occupé par le centre de dépistage du Covid avant qu’on procède à la bascule en novembre dernier, le P’tit panier prenant possession de son nouveau local et le centre de dépistage étant alors transféré aux Casernes Marguet. L’épicerie solidaire a désormais à sa disposition des locaux accessibles, visibles et plus confortables. Cela ressemble à un vrai magasin. Pour information, ce local appartient au C.C.A.S. La Ville honore la prise en charge du dispositif en rétrocédant le loyer au C.C.A.S. L.P.P. : Aujourd’hui, c’est la Marmite solidaire qui cherche des locaux, vous les accompagnez dans leurs recherches ? B.H. : Cette association fait partie de nos partenaires. Elle projette d’acquérir ses propres locaux. On se tient informé du projet.

des besoins liés à l’augmentation du coût de la vie ? B.H. : C’est indéniable. La précarité s’ac centue. Elle touche même des personnes ayant un emploi. L’activité “aide alimen taire” est soutenue voire en tension sur les protéines et les produits frais. On reste positif. Quand la distribution en légumes, produits secs, fruits, est assurée, cela permet aussi de libérer une partie du budget pour acheter de la viande. Le C.C.A.S. suit 175 familles, ce qui repré sente environ 250 personnes. L.P.P. : Voyez-vous des pistes d’amélioration dans le dispositif actuel ? B.H. : Tout dispositif reste perfectible mais je pense sincèrement qu’on a aujourd’hui un très bel outil, très réactif, avec des partenaires impliqués et ouverts à la concertation. Malgré les difficultés contextuelles, on parvient à proposer une aide alimentaire suffisante, sans gaspillage, ni abus flagrant. On travaille en back-office pour éviter toute tentative de dévoiement. n Propos recueillis par F.C.

L a Presse Pontissalienne : Peut-on rappeler le rôle du C.C.A.S. dans le dispositif d’aide alimentaire ? Bénédicte Hérard : Le C.C.A.S. assure la coordination avec les différents parte naires et accompagne les publics. On a cette vocation à recevoir les personnes et à les aiguiller. Il faut des échanges permanents entre les structures pour flécher au mieux les parcours. On fait une cellule sociale une fois par mois en visio avec les services sociaux du Dépar tement, l’A.D.D.S.E.A., le P’tit panier, les Restos du cœur, la Marmite Solidaire, la Croix Rouge, Travail et Vie, la Banque Alimentaire. On fait des points d’actua lité. L.P.P. : Cette cellule sociale existe depuis long temps ? B.H. : C’est une conséquence de la crise sanitaire. Auparavant, on se rencontrait une fois au début de l’hiver. Avec la fer meture des centres de distribution de l’aide alimentaire pendant le Covid, il

s’avérait nécessaire de trouver des solu tions car les besoins étaient toujours là. Faute de pouvoir se voir en direct, on a donc communiqué avec des visioconfé rences hebdomadaires. Le concept a finalement été maintenu après le confi nement à périodicité mensuelle. On s’est

rendu compte que cela s’avérait hyper-efficace. Cela offre une vision glo bale. La cellule est très active et ne nous empêche pas d’organiser si besoin des réunions ponctuelles. L.P.P. : L’aide alimentaire est entrée dans une nouvelle ère ? B.H. : Avec le Covid, le système de l’aide ali mentaire a basculé vers le XXI ème siècle. Pendant le Covid, l’épicerie soli daire n’était plus

“Le C.C.A.S. suit 175 familles, soit environ 250 personnes.”

L.P.P. : Observez-vous aussi une recrudescence

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