La Presse Pontissalienne 276 - Janvier 2023

6 L’ÉVÉNEMENT LE COMMERCE A CONNU UNE ANNÉE COMPLIQUÉE

La Presse Pontissalienne n°276 - Janvier 2023

Si les derniers mois de l’année ont été plutôt bons, l’année 2022 reste très moyenne pour les commerces du Grand Pontarlier. Le secteur du prêt-à-porter a souffert ainsi que les petits commerces indépendants, la plupart installés au centre-ville.

l Centre-ville Bilan 2022 Quel avenir pour les commerces indépendants au centre-ville ?

Entre fermetures et reprises de pas-de-porte, les commerces du centre-ville évoluent constamment et changent de visage. Lieu privilégié des indépendants, le centre voit de grosses enseignes se réintégrer dans le paysage. Ainsi que de plus en plus d’entreprises du tertiaire au détriment de boutiques. Quelles problématiques se profilent en 2023 ?

pas” , note la patronne d’Olivier Desforges et du Travail en cou leur, installé à Doubs. Pour celle qui a tenu la présidence de C.P.C. pendant 15 ans, il faut donner de la visibilité aux rues adja centes, rue de la Gare, place Saint Pierre ou encore rue Vannolles. Bien qu’elle ne trouve pas fan tastique l’installation d’entre prises du tertiaire dans des emplacements numéro 1, dom mageable pour l’attractivité, elle ose croire à l’avenir des indépen dants. “J’ai vu Camaïeu s’ouvrir puis baisser le rideau et moi, je continue comme indépendante, je

gène. Il y a eu beaucoup de mou vements de commerces, mais très peu de pas-de-porte sont vacants. De grosses enseignes se réintègrent aux magasins de proximité” , pré cise le gérant de Sport Aventures. Il note toutefois un manque, notamment dans le domaine du bricolage. Une carence renforcée avec la fermeture de la très ancienne droguerie Freyre (voir page 8). Pour autant, tout n’est pas négatif. Sylvie Dabère, commerçante indé pendante depuis 27 ans au cen tre-ville, ne regrette pas son chan gement de pas-de-porte. Et ce malgré une hausse de loyer importante pour la centaine de mètres qui séparent la rue de la Gare de son emplacement actuel au 46, rue de la République. “Mal gré une année tendue, j’ai aug menté mon chiffre d’affaires de 20 %, j’ai vu arriver de nouveaux clients. Et pourtant, nous faisons le même travail que rue de la Gare, sauf que ça ne se voyait l La visibilité des rues adjacentes

l Chers pas-de-porte Denis Gérôme ne cache pas son inquiétude. “Est-ce que les indé pendants ont encore les moyens de s’installer en centre-ville ?” , s’interroge le président de la Fédé ration des commerces du Grand Pontarlier, face au prix des loyers et au coût des pas-de-porte. Consé quence de la cherté des locaux, les indépendants et commerces traditionnels ne peuvent pas s’ali gner face aux franchises. À la place d’Eram-Bocage s’installe un courtier en assurances, les Stock américains sont remplacés par Bouygues Télécom, la bou tique Esprit est reprise par l’Ami cale des Frontaliers. “On ne ramène pas des commerces qui

pourraient donner plus d’attrac tivité au centre-ville, analyse Denis Gérôme. Les difficultés au centre ne sont pas nouvelles mais elles grandissent. Il faudrait peut être se pencher sur ce qu’on peut faire, se mettre autour d’une table avec des élus, des bailleurs, des associations pour essayer de faire autrement.” Le président de la F.C.G.P. avance ainsi l’exemple de municipalités qui achètent des pas-de-porte et les louent à loyers modérés. Philippe Jeanmonnot, président de Commerce Pontarlier Centre, ne partage pas cette inquiétude. “Dans l’ensemble, c’est plutôt posi tif, avec une dynamique intéres sante, malgré un contexte anxio

clients, savoir se distinguer d’In ternet, jouer la proximité, proposer un service sur mesure.” Tous s’accordent sur le bénéfice apporté par les Suisses. “Si notre activité commerciale s’en sort, c’est surtout dû aux consomma teurs suisses, reprend Denis Gérôme. Ils ont sauvé l’année.” l Le e-commerce En 2022, justement, le centre ville a souffert, plus que les autres années. En cause entre autres, le secteur du prêt-à-porter, peu florissant, et qui en plus subit une grosse concurrence avec

Internet. “Les actions pour vendre à prix réduits se multiplient, il n’y a plus de marges, le petit com merce et les indépendants souf frent beaucoup plus que les fran chisés. Ils n’ont pas les moyens d’être présents quand il y a des offres commerciales, car ils n’ont pas les moyens de le faire savoir via la communication” , explique Denis Gérôme. En matière de e-commerce, il est difficile de rivaliser avec les mas todontes. “Pour une marketplace local, il faut des moyens colossaux qu’on n’aura jamais” , constate Denis Gérôme. Pour autant, pour

ne l’aurais jamais cru” , sourit Sylvie Dabère, pour qui tout commerce peut exister à condition de ven dre le bon produit au bon endroit. Philippe Jean monnot, lui aussi indépendant, ren chérit : “Il va fal loir être de plus en plus performants, s’occuper de ses

Pas d’enseigne de bricolage au centre ville.

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