La Presse Pontissalienne 274 - Novembre 2022
30 Frasne - Levier
La Presse Pontissalienne n°274 - Novembre 2022
Zoom La com’com a refusé la compétence eau et assainissement en 2019 Dans le cadre de la loi N.O.T.R.E., le transfert de la compétence eau et assainissement aux commu nautés de communes devient obligatoire d’ici 2026. En 2019, la communauté de communes Altitude 800 avait refusé à une large majorité ce transfert. “Nous n’étions pas prêts” , explique Claude Courvoisier, actuel pré sident de la collectivité. Des diag nostics sont en cours pour l’eau et l’assainissement. Sur ce dernier point, la com’com devrait débour ser 8 millions d’euros pour de gros travaux sur le linéaire et certaines stations d’épuration. Un investissement lourd pour cette intercommunalité regrou pant seulement 11 communes. “Il est hors de question que des habitants de Villers-sous-Cha lamont paient de l’assainissement pour une autre commune qui n’a rien fait”, assène Claude Cour voisier, soulignant être en train de chercher une solution pour faire “payer légalement ces com munes.” Avant de tempérer : “Si on est prêt avant 2026, on fera le transfert.” n
VILLERS-SOUS-CHALAMONT Eau et assainissement La pénurie de composants électroniques impacte la nouvelle station d’épuration Face à l'augmentation du volume de lait de la fromagerie installée
À cette somme s’ajoute un sur coût lié au traitement des boues forcément plus importantes. Les boues sont traitées par inciné ration ou déshydratation par un prestataire. Avec le cahier des chargesmodifié du comté, il n’est plus possible d’épandre les boues, sauf celles provenant des effluents de la fromagerie. “On passe de quelquesmilliers d’euros à 15 000 euros, remarque le pre mier édile. Répercutés aum 3 par habitant, ce n’est juste pas sup portable. Depuis 2001, la com mune travaille sur des travaux pour un réseau séparatif. Tous ces travaux ont un coût qui se répercute sur le prix dum 3 à l’as sainissement. La commune vient aider par son budget général mais ces 15 000 euros viennent alourdir encore cette façon de travailler.” Pour l’heure, la commune est encore en charge de la compé tence eau et assainissement, au plus tard jusqu’en 2026. À cette date, le transfert de cette com pétence à la communauté de communes deviendra obliga toire. n L.P.
ne sont pas faits et on arrive sur l’hiver” , soupire le maire Claude Courvoisier. Âgée de dix ans, la station d’épuration a dû être redimensionnée face à l’augmen tation importante du volume de lait de la coopérative de froma gerie du village, la fruitière “Sur la voie du sel”. “La société fro magère a doublé son volume, on est passé de 2 millions de litres de lait à 4millions par an, relève Simon Courtet. Ce qui revient, en volume d’assainissement, à passer de 900 équivalents habi tants à 1 100 équivalents habi tants.” Pour correspondre aux normes, le bassin de traitement a été dédoublé. À l’ancien bassin de 160 m 3 s’est ajouté un nouveau de 400 m 3 . Le silo de boue a été placé à l’extérieur, un emplace ment technique a été construit. Un traitement du phosphore a également étémis en place.Mon tant des travaux : 500 000 euros entièrement pris en charge par la société fromagère. “La com mune en a profité pour remettre à jour l’existant pour environ 20 000 euros” , note Claude Cour voisier.
dans le village, la commune a été contrainte de redimensionner sa station d’épuration afin de rentrer dans les normes. Si les gros travaux sont terminés et que la station fonctionne, il manque encore une carte électronique de pilotage, empêchant la finalisation du projet.
À la station d’épuration de Villers-sous-Chalamont, Simon Courtet, adjoint au maire, surveille “comme le lait sur le feu” le bon fonctionnement de l’installation. La faute à la pénurie de compo
sants électroniques. Une carte électronique de pilotage permet tant d’automatiser les nouveaux process se fait en effet attendre pour finaliser la nouvelle station d’épuration, après d’importants travaux. “Il a fallu adapter l’an
cienne carte, mais ça reste pro visoire” , explique l’adjoint. Ini tialement prévue au printemps dernier, la fin de tous les travaux n’est pas encore à l’ordre du jour. “Cela fonctionne, mais ce retard empêche de finaliser. Les enrobés
Simon Courtet et Claude Courvoisier déplorent le retard pris pour la finalisation des travaux, notamment la pose d’enrobé qui ne pourra certai nement pas se faire avant l’hiver.
ARC-SOUS-MONTENOT Accompagnement Le Patou efficace aussi pour la protection des bovins Référent chien de protection à l’institut de l’élevage, Rémi Bahadur-Thapa, par ailleurs éleveur de brebis à Arc-sous-Montenot, accompagne les éleveurs ovins, caprins, bovins soucieux de protéger leurs bêtes contre les prédateurs. Efficace, même si ce n’est pas la solution miracle.
“Pour l’instant, on suit une dizaine d’élevages bovins, explique Rémi Bahadur-Thapa, référent chien de protection à l’institut de l’élevage.
I l ne suffit pas d’acheter un chien de protection pour se prémunir des attaques de chiens errants, de lynx et bien entendu de loup. “Cela implique des connaissances et des formations préalables, sinon on peut aller au-devant de mul tiples problèmes : chienmordeur, divaguant, chasseur” , explique Rémi Bahadur-Thapa qui fait partie du réseau technique “chiens de troupeau de protec tion”. Lequel rassemble une quarantaine d’éleveurs et ber gers en France. Originaire de l’Ariège, il a déjà exercé plusieurs années dans une association qui s’occupait de placer des chiens de protec tion. “C’est fondamental de par tir sur de bonnes bases en pla çant des chiens pour qu’ils soient efficaces, dociles et bien intégrés dans leurs milieux.” Pour lui, c’est presque plus important de connaître le fonctionnement
Cela fixe les limites d’interven tion du chien.” Le réseau Chiens de Protection des Troupeaux est intervenu sur une dizaine d’élevages bovins.Trop peu pour émettre un avis autorisé. “On manque encore un peu de recul même si on sait que la “fixation” d’un chien sur bovin est la même que sur ovin. C’est important de sensibiliser la population sur les comportements à adopter avec des chiens de protection : ne pas forcer le passage, tenir les chiens de compagnie en laisse. Cela restera toujours une contrainte mais très largement positive au regard des bénéfices.” Des expérimentations de pla cement sur différents élevages bovins ont été annoncées récem ment par le préfet du Doubs. Elles se feront dans le cadre de l’Agence Régionale de la Biodi versité et bénéficieront d’aides gouvernementales. n F.C.
qui permettra d’orienter plus efficacement la demande. “On trouve beaucoup de Montagnes des Pyrénées ou Patous mais il existe d'autres races : le Berger de Maremme et des Abruzzes en Italie, le berger d’Anatolie en Turquie, le Mâtin espagnol…” Le chien doit avoir l’âge adulte pour être opérationnel et faire face à des prédateurs comme le loup. Il fait d’abord de la dis suasion, puis il s’interpose et, si cela ne suffit pas, il va au contact. “Tout dépend aussi du caractère, de l’expérience du chien. On n’est jamais sûr à 100 % de l’efficacité dans ces situations qui mettent en jeu des protagonistes vivants.” Depuis les attaques de cet été, Rémi Bahadur-Thapa reçoit plus d’appels qu’avant. “Le chien ne suffit pas, il faut aussi que l’éleveur installe des clôtures avec trois ou quatre rangs de fils électriques autour des lots.
dépend bien sûr du nombre de bêtes, de la topographie des lieux, de la pression de préda tion. “C’est toujours du cas par cas” dit le spécialiste. Plutôt que de dressage, Rémi Bahadur-Thapa parle de condi tionnement dans la méthode utilisée. “On apprend au chiot à vivre dans le troupeau depuis sa naissance pour qu’il le défende ensuite comme s’il s’agissait des membres de sa famille. Il doit rester respectueux et protecteur des bêtes et de l’homme. C’est le rôle de l’éleveur de le familiariser à l’humain. Cette phase est fon damentale. C’est une question d’équilibre et c’est là que nous intervenons pour fixer les limites.” Avec les autres référents, l’éle veur d’Arc-sous-Montenot effec tue actuellement un recense ment des chiens de troupeaux en vue de constituer un réseau d’éleveurs de chiens labellisés
d’une ferme, la façon dont est géré le troupeau. “Les exploita tions ne sont pas toujours adap tées à cette technique et les éle veurs ne sont pas tous aptes à s’occuper d’un chien de protec tion. Il nous arrive parfois de déconseiller l’utilisation des chiens” , poursuit le jeune éleveur qui a quitté les montagnes pyré néennes en 2018 pour venir reprendre avec sa compagne Pauline le G.A.E.C. de la Combe à l’ours à Arc-sous-Montenot. Une exploitation de 80 brebis laitières avec 4 patous. “On fonc tionne généralement sur trois lots et on veut que toutes les bre bis soient protégées.” Seul référent du réseau chiens de troupeau de protection en Bourgogne-Franche-Comté, Rémi Bahadur-Thapa a déjà accompagné une cinquantaine d’éleveurs depuis son arrivée dans le Haut-Doubs. “C’est prin cipalement des éleveurs ovins
et caprins.Avec l’arrivée du loup, j’ai de plus en plus de demandes d’éleveurs bovins. Jusqu’à pré sent, j’ai placé un seul chien dans une exploitation laitière et quatre placements sont prévus dont un chez un producteur lai tier qui a été victime d’attaque de loup.” Le chien de protection sur bovins est utilisé depuis très longtemps dans différents pays européens comme en Espagne ou au Por tugal. “Quand on me sollicite, je vais généralement passer une demi-journée sur place pour échanger avec l’éleveur et com prendre le fonctionnement de son troupeau, ses besoins en termes de protection. Il faut le mettre dans les meilleures dis positions dès le départ pour que ça marche.” Le but n’est pas de protéger tout le cheptel mais de placer le chien sur le lot de veaux ou de génisses le plus à risque. Le nombre de chiens
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