La Presse Pontissalienne 274 - Novembre 2022
26 Mouthe - Région des lacs
La Presse Pontissalienne n°274 - Novembre 2022
CANTON DE FRASNE Espèce protégée Lynx tué par arme à feu : où en est la procédure ?
Mi-septembre, un lynx femelle a été découvert, tué par une arme à feu dans le canton de Frasne. Après celui de Quingey en 2020, c’est le deuxième cas de braconnage de ce félin dont l’espèce est protégée. Une procédure judiciaire est en cours pour identifier les auteurs de ce délit.
Le lynx boréal est le seul grand félin sauvage présent en France, l’espèce est considérée comme
D ans leHaut-Doubs, l’Office fran çais de la biodiversité est sur tous les fronts des grands pré dateurs. Si pour le loup, des tirs de défense létale ont été réalisés ces dernières semaines, le dernier remon tant au 26 octobre (voir ci-contre) afin de tenter de juguler les attaques du prédateur sur des bovins, l’O.F.B. enquête d’un autre côté sur une affaire de braconnage de lynx, espèce protégée. Le 16 septembre, le cadavre d’une femelle a été découvert dans le canton de Frasne. Mi-octobre, les résultats de l'autopsie ont montré que le félin a été tué par arme à feu. Une enquête judi ciaire est en cours. L’O.F.B., en charge des investigations, ne souhaite pas com muniquer pour l’instant. Les agents déploient beaucoup d’énergie pour résou dre ces affaires, qui n’ont pour l’heure jamais abouti. En décembre 2020, un lynx avait également été retrouvé à Quingey, tué par arme à feu. Pour ce nouveau cas de braconnage, l’association Férus et le centreAthénas ont porté plainte. L’État et la Fédération de chasse du Doubs se sont portés par ties civiles. “Dès qu’on a connaissance d’une procédure ou d’une infraction qui relève d’une espèce protégée, on se porte partie civile” , rappelle Jean-Maurice Boillon, président de la fédération de
Un second loup abattu quelques semaines après le premier L e 26 octobre, dans le canton de Frasne, un tir de défense a abattu un deuxième loup, quelques semaines après un premier spécimen. Le tir, effectué par des lieutenants de louveterie, a été déclenché alors qu’un loup était observé en situation d’attaque sur un troupeau. C’est l’éleveur dont le troupeau était prédaté qui a mandaté les lieutenants de louveterie. La nuit précédente, une génisse du même G.A.E.C. avait été tuée. Dans un communiqué, Jean-François Colombet, préfet du Doubs, rappelle “l’importance d’aller au-delà de cette seule réponse pour protéger les trou peaux contre les attaques lupines. Un travail a été enclenché avec des expé rimentations de protection dans l’objectif de proposer des mesures adaptées au territoire afin d’assurer la bonne coha bitation entre les éleveurs bovins et le loup dans le massif jurassien.” n
menacée (photo F. Marillier F.D.C. 39).
Ajouter à cela une appétence écono mique pour des braconniers qui font commerce des bêtes tuées, un matériel pointu notamment avec un silencieux et des lunettes de tir à vision nocturne, et le braconnage se fait plus sentir qu’il y a 20 ans. Sur le terrain, il est extrêmement dif ficile de coincer les braconniers. “Il faut être vigilant, avoir le bon renseignement au bon moment pour avertir l’O.F.B. ou la gendarmerie” , relève Jean-Maurice Boillon. Pour rappel, le responsable d’un délit de braconnage sur une espèce protégée comme le lynx encourt une peine maxi male de 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende. n L.P.
t-il sobrement. De manière plus géné rale, la fédération de chasse du Doubs observe une hausse de comportements étranges pouvant aboutir à du bracon nage, toutes espèces confondues. “La nuit, on voit beaucoup de mouvements, de voitures qui éclairent les champs. Certains sont là pour observer. Mais la limite est floue entre l’observation et la destruction” , relève Jean-Maurice Boillon. Des traces dans les champs, des tirs de fusils dans la nuit, des pré lèvements peu naturels dans certains secteurs avec une baisse de la popula tion…Autant de faits qui posent ques tion. “Dans les cas de prédation, on retrouve des carcasses. Le braconnage, lui, laisse peu de traces” , remarque le président de la F.D.C. 25.
chasse du Doubs (F.D.C. 25). Prudent, le chasseur pèse ses mots. “On peut imaginer que c’est un braconnage mais tant que l’enquête n’est pas conclue, on ne peut être sûr de rien.” Le patron des chasseurs du Doubs émet ainsi des réserves sur le lynx tué à Quingey. “Pour certains, c’est forcément un chas seur.Mais le centre Athénas qui se situe à côté de Poligny, signale à Quingey un lynx tué posé sur une pile de bois. On peut aussi imaginer que des gens par desmises en scène essaient demanipuler l’opinion publique. En deux ans, l’affaire n’a pas avancé” , souligne Jean-Maurice Boillon qui regrette un manque de contact et de relation avec l’O.F.B. au niveau départemental. “Nous ne sommes pas du tout en phase” , énonce
MÉTABIEF Un appel aux mécènes Apach’Évasion veut élargir sa tribu Afin de maintenir ses trois emplois et financer plus d’actions en faveur du sport adapté, l’association Apach’Évasion lance un appel aux partenariats. Rejoignez la tribu !
nous lançons une stratégie de partenariats en sollicitant des mécènes. Sans quoi la pérennité de l’association à long terme ne pourra pas être garantie” observe Kevin Lopez, le directeur d’Apach’Évasion qui dispose d’un budget annuel de 245 000 euros basé à près de 70 % sur les subventions, les dons et le mécénat. Le reste pro vient des activités commercia lisées par l’association et des actions ranimation qu’elle orga nise sur le territoire. Devenir membre de la tribu Apach, c’est une manière de financer des actions de forma tion des futurs bénévoles accom pagnants, En contrepartie, le mécène est invité à trois soirées festives par an organisées par l’association. “Si on arrive à convaincre de nouveaux mécènes, on pourra financer d’autres séjours adaptés et répondre à la demande toujours plus nom
D epuis une quinzaine d’années, l’association Apach’Évasion s’attache à favoriser aumieux l’in clusion des personnes en situa tion de handicap en leur propo sant des activités sportives ou des séjours adaptés. Que ce soit l’été, avec du matériel de ran donnée adapté style joëlettes ou vélos en tandem, ou l’hiver grâce au dual ski ou tandem ski entre autres. Plusieurs centaines de personnes bénéficient chaque année de l’accompagnement d’Apach’Évasion. L’association continue à se structurer, elle emploie aujourd’hui trois sala riés, et s’appuie sur un réseau de dizaines de bénévoles, y com
pris des collégiens qui se forment à l’accompagnement. Mais la montée en charge des activités qu’elle propose néces site aujourd’hui que l’association consolide ses moyens financiers.
L’association forme également les collégiens de Malraux et de Frasne à l’accompagnement de personnes handicapées.
de répit aux parents. “La der nière option proposée, c’est le parrainage d’un sioux, c’est-à dire un jeune bénévole de 16 à 18 ans qui se destine à devenir accompagnant” note Kevin Lopez. Créée en 2007 à l’initiative de Cédric Siron, Apach’Évasion permettra cette année à plus de 700 personnes en situation de handicap de bénéficier d’une activité sportive. n J.-F.H.
cement de formation des béné voles au maniement des engins, le financement de formations aux sorties ski cet hiver (sachant qu’une session de formation qu’elle offre aux bénévoles coûte 1 200 euros à l’association), l’aide au financement de la prochaine fête de l’âne (avec rando’ânes adaptées) qui doit avoir lieu en juin prochain, ou encore le finan cement de journées d’activités à destination des enfants autistes, permettant unmoment
Elle lance un appel au mécé nat. “Comme l’association prend de plus en plus d’ampleur, il est nécessaire que nous trou vions d’autres sources de financement que les subventions. C’est la raison pour laquelle
breuse, et également accueillir des structures spécialisées et des familles touchées par le handicap dans les hébergements labellisés “Tourisme et handicap” que la commune de Métabief met à la disposition de l’association depuis juin dernier” ajoute son directeur. Le ticket d’entrée pour devenir mécène d’Apach’Évasion est fixé à 200 euros et l’association pro pose d’autres options de parte nariat à la carte, comme le finan
700 bénéficiaires des actions d’Apach’ Évasion cette année.
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