La Presse Pontissalienne 274 - Novembre 2022

2 Retour sur info - Pontarlier

La Presse Pontissalienne n°274 - Novembre 2022

Chapelle-des-Bois et le loup Le Pont des Rosiers rouvert à la circulation le 21 novembre

A u milieu des débats passionnés qui agitent en ce moment le Haut-Doubs à cause du loup, Jean-Marie Bour geois, originaire de Chapelle-des-Bois, fait appel à l’histoire. “Le loup réapparaît dans le Haut-Doubs après deux siècles d’absence. On peut dater précisément sa disparition à Chapelle-des-Bois grâce à l’ouvrage de l’abbé Léon Bourgeois, auteur d’une monographie locale, qui à la fin du XIX ème siècle écrivait : “En 1825, il y eut des loups enragés. On fit une battue, et ces bêtes féroces finirent par disparaître entièrement.” Effectivement, une épidémie de rage sévissait à cette époque et la pré sence du loup devenait extrêmement dan gereuse, tant pour le bétail que pour les habitants” note Jean-Marie Bourgeois. Cette battue devait réunir les chasseurs

et les braconniers, car depuis la Révolution chacun pouvait chasser, les contrebandiers et les douaniers, car ces derniers étaient armés. “Les vétérans des guerres napo léoniennes étaient encore nombreux et n’étaient pas d’un tempérament à rester passifs” note M. Bourgeois. Cet abbé Bourgeois, né en 1844, gardait dans sa jeunesse les vaches de son grand père sur la pâture des Carrias. Il connaissait donc bien la situation, mais il témoignait aussi d’après les récits de concitoyens plus anciens. Il indiquait que “le loup n’existe plus à Chapelle-des-Bois. Il était commun au siècle dernier. Vers 1820, on en rencontrait fréquemment et les bergers portaient avec eux des armes à feu pour se défendre contre leurs attaques.” La cohabitation avec le loup n’était pas idyl

lique et beaucoup d’habitants s’équipaient alors d’une arme, fusil, pistolet ou canne épée. “Actuellement, le territoire de la commune est composé, pour plus des trois quarts de forêts et de pâturages boi sés. Faut-il abandonner tout ce territoire au loup ?” se demande le Chapeland. “Le peuplement de chevreuils a fortement diminué. Le coq de bruyère, déjà menacé, risque de disparaître définitivement. Le loup s’en prend désormais au bétail. Mais après les animaux d’élevage, quelles seront les victimes suivantes ? Ces der niers jours, trois chevreuils ont été mas sacrés par les loups la nuit à proximité d’habitations. Faut-il désormais être armé pour sortir dès la nuit tombée ou pour aller en forêt ?” interroge-t-il, au grand dam des défenseurs du prédateur. ■ mai, les travaux sont en cours pour une livraison programmée au premier semestre 2023.” Le bâtiment abritera huit logements : 5 T3 et 3 T2 adaptés aux personnes âgées. “On va définir prochainement les critères d’attribution avec la volonté de permettre aux habitants de Mignovillard de continuer à vivre au bourg. Cela permettra aussi de libérer les grosses fermes où ils résidaient jusqu’à présent.” On trouvera aussi une micro-crèche, un plateau médical et para médical. “Il y aura de quoi accueillir trois praticiens. On espère y attirer un médecin généraliste” , poursuit le maire. Construit avec des bois communaux trans formés à la scierie du village, le bâtiment sera alimenté par une chaufferie bois avec réseau de chaleur jusqu’à la mairie-école. Il sera équipé de panneaux solaires pour chauffer l’eau, de panneaux photovol taïques pour la production d’électricité verte. Sans oublier la récupération d’eau de pluie pour les sanitaires, sauf ceux de la micro-crèche. Le montant du projet s’élève à 3,4 millions d’euros avec un taux d’aide de 50 %. ■

L es travaux de reconstruction du Pont des Rosiers, qui permet à la R.D. 437 de franchir le Doubs entre Oye-et-Pallet et Pon tarlier, sur la commune de La Cluse et-Mijoux, ont pris plus de temps que prévu. “Malgré les aléas géo techniques imprévisibles repérés début septembre, l’achèvement des fondations par micropieux a permis à l’entreprise, au maître d’œuvre et au maître d’ouvrage de redéfinir un planning de réalisation de cette reconstruction” note le Conseil dépar temental responsable du chantier. En octobre, les entreprises ont pu procéder à plusieurs avancées : construction des appuis, notamment au niveau de la rive gauche, et ache minement par convoi exceptionnel des 13 poutres en béton précontraint de 35 tonnes chacune sur site. Puis mi-octobre, pose des 13 poutres par grutage depuis la rive gauche du Doubs. Avant de pouvoir réaliser pendant la deuxième quinzaine d’oc tobre le coffrage, ferraillage et coulage du tablier en béton armé de 25 cm d’épaisseur. “Les trois premières semaines de novembre seront consa crées à la prise du béton armé pour atteindre une résistance nominale, à la construction d’une chaussée et

La circulation pourra être rétablie le 21 novembre, même si les travaux ne seront pas terminés (photo L. Cheviet).

à la réalisation des épreuves de char gement pour vérifier le bon fonction nement de la structure” poursuivent les services techniques. La réouverture à la circulation sur chaussée provisoire dans les deux sens de circulation est donc prévue le 21 novembre. Le chantier ne sera pas pour autant terminé. “Des travaux portant sur les superstructures (étan chéité, dispositifs de retenues, bandes cyclables, trottoirs) seront engagés au printemps prochain, dans des conditions d’exploitation optimisées pour diminuer aumaximum les gênes à la circulation” ajoute le Conseil départemental. ■

Le projet centre-bourg bien engagé à Mignovillard

L a commune de Mignovillard avait choisi de racheter la maison Bour geois située au centre du village pour mener une ambitieuse opération de renou vellement urbain. “On a démoli cette bâtisse en décembre 2021” , rappelle le maire Flo rent Serrette. L’objectif était de la remplacer par un bâtiment offrant de nouveaux ser

vices à la population et répondant aussi à l’urgence climatique en privilégiant les ressources locales et renouvelables. Le chantier a débuté au printemps par la réalisation d’un bassin de trop-plein d’eau de 200 m 3 pour éviter les débordements du réseau en période de fortes précipita tions. “On a engagé la construction début

Les travaux ont débuté au printemps

> Info abonnés Depuis le mois dernier, dans un souci de sobriété et de respect de l’environnement, La Presse Pontissalienne destinée aux abonnés n’est plus envoyée sous pli. Votre journal vous arrive désormais sans aucun emballage, juste avec une étiquette où figure l’adresse du destinataire, étiquette qui se retire très facilement depuis l’onglet prévu à cet effet ! Bonne - et vertueuse - lecture à tous !

pour une livraison attendu au premier semestre 2023.

Éditorial Fin de vie

attentive de tous les protagonistes, sans a priori , sans dogmatisme, sans idéologie, sans polémiques. Bref, tout le contraire de ce qui se passe en France ces dernières années. Jamais une loi ne doit être pensée pour régler quelques cas particuliers, mais l’actuelle législation qui concerne la fin de vie laisse encore poindre trop de souffrances individuelles. Des Français se voient contraints de s’exiler en Belgique ou en Suisse pour finir leur vie loin de leur foyer. Le témoignage poignant de Denis Pagnier, de Chaux-Neuve, le mari de l’ex-secrétaire d’État Paulette Guin chard recueilli dans ce numéro les laisse entrevoir. Le Comité consultatif national d’éthique lui-même reconnaît une incom plétude de la législation actuelle. Rouvrir ce débat est sans doute une bonne chose. Le faire dans l’état actuel de fracturation de notre société n’est peut-être pas la plus judicieuse des décisions. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

d’inachevé et une vraie frustration. Le sujet de la fin de vie fait appel autant à la médecine, qu’à l’éthique, voire à la philosophie. Il serait d’une part réducteur de ne le confier qu’à un panel de 150 citoyens, fussent-ils représentatifs de la société française, et plus encore dangereux de soumettre cette question à un réfé rendum. La question de la fin de vie ne peut en effet se résumer à une simpliste question pour ou contre. Elle doit faire appel au contraire aux plus infinies nuances dans son approche et être sou mise à un débat aussi serein que possi ble. Si le référendum est écarté, ce sera donc au Parlement de trancher. On peut alors craindre que le sujet soit récupéré par les différentes composantes de l’As semblée comme un nouveau motif de cli vages et d’invectives stériles. Ce dossier mérite évidemment un examen appro fondi, des débats constructifs basés sur l’écoute, des propos nuancés et une écoute

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

L e président de la République avait promis dans la dernière campagne pour sa réélection de rouvrir le débat autour de la fin de vie. Il tient son engagement et le fera dans les prochaines semaines avec le lancement d’une conférence citoyenne sur la ques tion, suivie au printemps, d’un possible projet de loi modifiant l’actuel système pour le rendre plus souple, en clair : ren dre possible en France le suicide assisté, voire l’euthanasie. Cette question émi nemment sensible méritera évidemment un autre sort que la première convention citoyenne qu’Emmanuel Macron avait convoquée lors de son premier mandat, une convention consacrée au climat dont le gouvernement au final n’aura quasi ment rien retenu des propositions émises, et laissé à ses participants un amer goût

Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni.

Mise en page : Olivier CHEVALIER Conception pubs : Jef Bossard.

équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Apach’Évasion,Archives Pierre Bichet, F. Cart, L. Cheviet, Club des collectionneurs du Mont d’Or, F. Marillier-F.D.C. 239, J.-P. Girard, Lycée LesAugustins. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Novembre 2022 Commission paritaire : 0227 D 79291

Made with FlippingBook - Online magazine maker