La Presse Pontissalienne 273 - Octobre 2022
La page du frontalier 39
La Presse Pontissalienne n°273 - Octobre 2022
Zoom Pourquoi une convention avec les buralistes ? “L a profession de buraliste fait aujourd’hui l’objet d’une pro fonde transformation, en cohé rence avec les enjeux de santé publique qui se posent au niveau national justifie la préfecture du Doubs. Parallèlement au développement significatif des trafics de produits du tabac, cette profession doit être soutenue dans l’exercice de son activité via la sécurisation accrue des débits de tabac, des buralistes et le renforcement de la lutte contre les marchés parallèles de produits du tabac.” C’est donc dans ce contexte que le préfet du Doubs, les procureurs de la République de Besançon et de Mont béliard, le directeur régional des douanes de Franche-Comté, le directeur dépar temental de la sécurité publique du Doubs, le commandant du groupement de gendarmerie départementale du Doubs et Frédéric Roland en tant que président de la Chambre Syndicale des buralistes du Doubs ont travaillé de concert à la mise en œuvre de cette nouvelle convention de coopération axée autour de trois piliers : la sensi bilisation, la sécurisation et la coopé ration. Une fiche “Stop trafic tabac” est désormais à la disposition des buralistes qui seraient informés d’une quelconque vente à la sauvette dans son secteur. n
COMMERCE 5 euros le paquet via l’Espagne Les cigarettes de contrebande représenteraient 50 % du volume La hausse régulière du prix du tabac en France met en colère des buralistes qui constatent impuissants la montée de la contrebande. Pour les soutenir, une convention a été signée avec les services de l’État.
Frédéric Roland représente les 197 buralistes du Doubs au sein de leur fédération profes sionnelle.
donc nos commissions” estime Frédéric Roland qui relie directement les volumes de vente de tabac à celui de la contrebande. “La preuve c’est qu’au moment du Covid, quand les frontières étaient fermées, on a vu revenir plein de clients dans nos bureaux de tabac” dit-il. À ce phénomène de contrebande - la douane franc-comtoise a réalisé des saisies records cette année - s’ajoute un second : la contrefaçon. “Deux usines clandestines installées dans la région parisienne ont été démantelées cette année” ont précisé les douanes. La question de la sécurité des bureaux de tabac est également au cœur des préoccupations des buralistes duDoubs. Plusieurs ont été la cible de cambrio lages ces derniers temps dans le Haut Doubs, notamment à Grand’Combe Chateleu et à Chaux-Neuve. Pourtant, avec la généralisation des paiements par carte, les buralistes manient de moins en moins de cash. n J.-F.H.
tée de l’insécurité dans les bureaux de tabac étaient au cœur des discussions à la préfecture duDoubs le 26 septembre dernier où services de l’État, forces de l’ordre et fédération des buralistes ont signé une convention destinée à ren forcer leur coopération dans ce domaine. “Les cigarettes de contrebande, c’est vraiment notre principal motif de préoc cupation, insiste Frédéric Roland. On parle aujourd’hui de 50 % de cigarettes de contrebande sur le sol français. Au moment du passage aux paquets géné riques, on était déjà à 30 %. Cela n’a fait qu’empirer au fur et à mesure que le prix du tabac augmente.” À l’époque où Frédéric Roland a repris son tabac presse aux Fins, vers Morteau en 2004, la contrebande n’était “que” de 6 %. Même s’il ne se dit pas contre une aug mentation des prix, le patron des bura listes souhaiterait “qu’elle soit plus mesurée. On nous annonce 50 ou 70 centimes de hausse l’année prochaine, c’est excessif. Plus la contrebande aug mente, plus on baisse nos volumes et
E ntre un paquet de cigarettes à 10,50 euros et lemême, à 5 euros, ils sont de plus en plus nombreux à choisir la seconde option,même si elle est illégale. Le trafic de cigarettes est en augmentation constante et le phénomène prend de l’ampleur avec la crise du pouvoir d’achat. Le volume des cigarettes de contrebande augmente aussi proportionnellement aux diffé rences de prix qui se creusent d’un pays à l’autre. “Quand un paquet est vendu 10,50 euros en France, il vaut 9 francs suisses de l’autre côté de la frontière, avec régulièrement des promotions à 7 francs suisses. Un paquet est vendu
7,30 euros en Belgique, 7 euros enAlle magne, entre 5,50 et 7 euros en Italie et même 5 euros en Espagne. Pour nous les buralistes français, cette différence de tarification d’un pays à l’autre n’est plus tenable” résume Frédéric Roland, le président de la fédération départe mentale des buralistes du Doubs. Un consommateur qui s’adresse à un ven deur illégal - on en trouve même dans certaines épiceries locales - gagne entre 30 et 50 euros par cartouche. Plutôt rentable… Et autant de manque à gagner pour les buralistes et pour les caisses de l’État. La hausse de la contrebande et lamon
Micropolis, Besançon 13 et 14 octobre 2022
Retrouvez toutes les informations sur WWW.CARREFOUR-COLLECTIVITES.FR
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online