La Presse Pontissalienne 272 - Septembre 2022

30 Frasne - Levier

La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

SPORT

ARC-SOUS-MONTENOT

Des richesses incroyables

Matthieu Dornier

La seule église palladienne de France Dans ce village de près de 250 habitants proche de Levier s’élève un monument rare : une

L’aïkido essaime dans le Haut-Doubs Cet art martial poursuit son développement. Après Mouthe et Amancey, Matthieu Dornier reprend les rênes de l’activité aïkido au dojo d’Ornans. Décou verte d’un art martial basé sur la non-violence.

E xceptionnelle à plus d’un titre et pourtant méconnue de la plupart des locaux. L’église Saint-Laurent d’Arc-sous-Montenot renferme des trésors que Michel Grattard, passionné d’histoire, se propose de conter au détour de visites guidées. Fruit d’un travail jamais fini rempli de curiosité, de recherches dans les archives, de visites de musées et de monuments de France et de Navarre, et de Suisse, la somme de connaissances de Michel Grattard est impressionnante. “Cette église paroissiale est la seule et unique en France, peut-être même d’Europe à être palladienne” , attaque-t-il en préam bule de la visite. Palladienne, du nom de l’architecte de la Renaissance italienne Andrea Palladio (lui-même inspiré de Vitruve, architecte romain du I er siècle avant J.-C.). Le Véni tien a construit ce qu’on appelle aujourd’hui les villas palladiennes. L’on comprend mieux dès lors la façade aty pique de l’église d’Arc-sous-Montenot, dessinée par l’architecte comtoisAlphonse église palladienne unique en France qui renferme des tré sors, notamment une statuaire du XVIème siècle. Un habitant passionné d’histoire propose des visites guidées.

F ort d’une bonne ving taine d’années de pra tique et de dix ans d’en seignement, Matthieu Dornier continue à dif fuser son art, l’aïkido, enmilieu rural. Cet ancien élève de Roger Martin au Dojo pontissalien - “Je lui dois tout” dit-il, et d’Alain Parizet “qui m'a transmis son expertise des armes” - vole depuis une dizaine d’années de ses pro pres ailes. Il avait commencé l’enseignement en reprenant le dojo de Métabief tout en conti nuant à enseigner un peu à Pon tarlier. Rapidement, le club d’arts mar tiaux de Mouthe fait appel à lui pour lancer la discipline là-bas. “Au bout d’un moment et suite à un déménagement, je n’ai pas pu continuer à tout gérer. J’ai donc laissé Métabief, je continue à Mouthe et j’avais récupéré en parallèle le dojo d’Amancey.Cette année, le club d’Ornans m’a appelé pour développer l’aïkido. Je gère donc tous ces sites dés ormais” résume Matthieu Dor nier. Au total, il enseignera “Il est parfaitement adapté à notre société contemporaine.”

sachant que “les gens du secteur de Levier peuvent assez facile ment venir pratiquer àAmancey où nous sommes le seul club d’arts martiaux présent.” Pour ceux qui ne connaissent pas les subtilités de l’aïkido, cet art martial est une sorte de syn thèse de différentes disciplines ancestrales qui permet d’acquérir uneméthode de self-défense axée sur le principe de non-violence et de non-opposition, avec sa notion de développement per sonnel et sa dimension esthé tique. “Il est parfaitement adapté à notre société contemporaine, et peut devenir un outil physique et psychique pour répondre aux tensions de ce monde. Le but de l’aïkido n’est pas de détruire l’au tre, mais d’empêcher l’autre de vous détruire, et de la manière la plus pacifique possible” argu mente Matthieu Dornier. Contrairement à d’autres arts martiaux, dans l’aïkido il n’y a pas de duel. Et pas d’adversaire, mais un “accompagnateur” ( aite en japonais). Ce sport basé sur le maniement de trois armes en bois (sabre, couteau et bâton) se démocratise peu à peu en France. Matthieu Dornier continue à s’y employer à l’échelle du Haut-Doubs. “Ce sport est accessible à tous” conclut le sportif de 39 ans qui devait participer au forumdes associa tions sportives le 10 septembre à Amancey pour encore mieux faire connaître sa discipline. n J.-F.H.

Michel Grattard, passionné d’histoire, propose des visites guidées très détailléesde l’église, de son architecture à son mobilier en passant par la sacristie.

Claude datant de 1550, Sainte-Agnès, sculptée à la même date, surmontée d’un Jésus-Christ sur sa croix de 1750. “Les experts qui sont venus appellent cet endroit le petit Louvre” , souligne non sans fierté Michel Grattard en montrant l’endroit où sont exposées ces deux statues. Au fond, de grandes statues, plus récentes, construites en pierre de Tonnerre (près d’Auxerre) et peintes en blanc entourent un autel en marbre. Derrière se cache l’accès à la sacristie, elle aussi unique à plus d’un titre. Non seulement elle renferme des vases et calices précieux, forgés par les frères Thie baud, orfèvres de Salins-les-Bains et connus dans toute l’Europe. Mais elle est constituée de la chapelle des Chalon, construite en 1419, démontée puis recons truite par Delacroix en 1835 dans l’actuelle église. Elle tire son nom de la famille de Chalon qui régnait depuis le XII ème siècle sur de nombreuses terres du Haut-Doubs dont Arc-sous-Montenot, sa richesse pro venant de l’exploitation du sel de Salins les-Bains. L’église d’Arc-sous-Montenot a pu se doter de tels trésors car le village se situait sur une voie internationale de commerce et d’exportation vers l’Orient. Il est encore possible de profiter des connaissances aiguisées de Michel Grat tard lors d’une visite organisée pour les journées du Patrimoine. n L.P. Visite guidée le dimanche 18 septembre à 16 heures

jourd’hui. En 1835, elle était en très mau vais état, la décision a été prise de la démonter puis d’en reconstruire une. Comme elle était très petite, les gens avaient pris l’habitude de se regrouper sous le porche. Pour éviter ça dans la nouvelle église, il n’y aura donc pas de clocher porche” , raconte Michel Grattard qui mêle savamment faits historiques et anecdotes relatant la vie du village. Perchée sur la colline la plus haute, face au village, et munie de portes immenses, l’église d’Arc-sous-Montenot impressionne. L’intérieur non plus n’a pas à rougir des trésors qui s’y cachent, notamment une collection de statues : Saint-Louis et Saint

Delacroix. Point de clo cher-porche traditionnelle mais une architecture inspirée de l’église du Rédempteur de Venise. Colonnes, collatéraux, et plan sont quasiment identiques à la grande sœur italienne. “À cet emplacement avait été construite une pre mière église romane au XIII ème siècle, qui faisait le tiers de celle d’au

Inspirée de l’église du Rédempteur de Venise.

son art à une bonne tren taine d’élèves. Un projet d’acti vité à Levier n’a pas pu voir le jour pour l’ins tant,

L’aïkido, un art dit martial mais basé avant tout sur la non-violence.

Plus d’infos sur www.aikidojurahautdoubs.com ou sur Youtube Aïkido Jura Haut-Doubs

L’église d’Arc-sous-Montenot est inspirée de l’église du Rédempteur de Venise.