La Presse Pontissalienne 272 - Septembre 2022

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

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SEPTEMBRE 2022

Mensuel d’information du Haut-Doubs

www.presse-pontissalienne.fr

N° 272

SELON LES ÉCONOMISTES SUISSES LE NOMBRE DE FRONTALIERS DEVRAIT ENCORE DOUBLER

le dossier en p. 20 à 24

Les monuments menacés Au secours du patrimoine local en péril l’événeMent p. 6 à 9

Après la sortie de son livre La maman de la petite Maëlys témoigne Mignovillard p. 31

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La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

L e prix du mont d’or va être amené à augmenter. S’il est aisé de rejeter tout de suite la faute sur la sécheresse, les raisons de cette hausse sont multiples. Les producteurs constatent en effet une baisse de quantité de lait, mais il est difficile d’évaluer si tôt l’impact de la sécheresse. “Pour l’instant, on n’a pas prévu de demandes de dérogation au niveau du cahier des charges, explique Éric Février, président du syndicat interprofessionnel. Il y a moins de lait, cela va forcément impacter la production en début de saison.” Il espère néanmoins une amélioration de la situation à l’automne, quand les bêtes seront rentrées. Pour autant, les consommateurs devront s’attendre à une hausse du prix du fromage à pâte molle lié à la situa tion économique générale. Les coûts de fabrication ont explosé, impactés par la hausse de l’énergie, la hausse des carburants pour le ramassage du lait, l’augmentation du S.M.I.C. Mais pas seulement. “Le prix des présures a doublé, les emballages plas tiques et cartons sont plus chers” , constate Éric Février. Les boîtes de mont d’or ont également vu leur prix augmenter, “une hausse à deux chiffres, Le mont d’or sera plus cher cet automne

L’antenne-relais plus forte que le collectif du Feu au Follet

C onstitué en juillet 2020, ce collectif d’habitants d’Arçon s’opposait à l’ins tallation d’une antenne-relais Free-Orange sur le site du Follet. Les opposants avaient utilisé toute la panoplie ou presque des moyens : pétition, courriers aux autorités, tracts, articles de presse, recours divers et variés. Ils ont finalement obtenu à ce jour un déplacement du projet initial pour qu’il soit à moitié masqué par les arbres. L’opé

tualité d’une annulation, suite à un recours déposé l’an dernier auprès du tribunal administratif de Besançon par plusieurs mem bres du collectif qui se fondent sur le respect du plan local d’ur banisme de la commune et des règles propres aux territoires de montagne. La loi Montagne n’au torise en effet les antennes-relais que si elles démontrent qu’elles sont nécessaires pour améliorer la couverture du territoire concerné, or Free n’a jamais apporté d’autres justifications que des généralités sans rapport avec la situation locale. Le col lectif soutient qu’il existe un emplacement idéal et moins impactant pour Arçon en utilisant l’un des deux pylônes de télé vision qui surplombent la forêt avec l’avantage d’atteindre les zones blanches, et enmutualisant entre les quatre opérateurs” argu mentent les contestataires. ■

rateur Free a installé le pylône le 28 juillet. Haut de 42 m, il dépasse les frondaisons sylvestres, consti tuant “une rupture dans un large décor pastoral et forestier même s’il est peint en vert camouflage.” Pour le collectif, cet équipement ne répondra pas aux besoins et ne desservira pas les hameaux éloignés de la commune d’Arçon. “Même si l’ouvrage est en place, l’autorisation de construire le pylône reste soumise à l’éven

Les coûts de fabrication du mont d’or ont explosé selon éric Février, le président du syndicat (photo archive L.P.P.).

Haut de 42 m, le pylône peint en vert camouflage ne passe pas inaperçu, ce qui n’a rien d’une exception.

déplore le président du syndicat interprofessionnel. Tout cela pèse lourd, cela joue sur le prix final du mont d’or.” Éric Février insiste néanmoins sur une “hausse raisonnée et au plus juste. Notre objectif est de continuer à le vendre.” Fabriqué depuis le 15 août, le mont d’or est com mercialisé à partir du 15 septembre. ■

La P’tite librairie a remis son premier chèque

C réée et gérée par Annick Dornier, l’association la P’tite librairie s’est donné pour mission de collecter livres, C.D. et D.V.D., pour les revendre à un prix modique et reverser ensuite les sommes récoltées à des associations dépourvues de gros moyens. Après deux ans d’existence et de collecte, la P’tite librairie a pu faire son premier don à une association locale. “Nous avons remis un chèque de 1 000 euros à l’association E.L.A.N. (Ensemble pour des Loisirs Adaptés de pleine Nature), une association qui offre la possibilité à des personnes en situation de handicap de participer à des activités Éditorial Abondance I l y avait une vraie forme d’indécence dans les paroles récentes du pré sident de la République qui annonce dans une posture faussement dra matique “la fin de l’abondance et de l’in souciance.” À qui s’adressait vraiment cette injonction ? Aux millions de Fran çais qui bien avant la flambée des cours de l’énergie n’arrivaient déjà pas à payer leurs factures ? À ses 9,2 millions de concitoyens qui sont en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire qui gagnent moins de 1 100 euros par mois ? À ces millions de retraités qui attendent fébri lement sans toujours le voir venir le petit coup de pouce promis sur leurs pensions ? À ces personnels de santé peu qualifiés ou ces travailleurs à domi cile qui enchaînent les heures sans jamais avoir la satisfaction de toucher un salaire

de loisirs. Cette remise de chèque a été un vrai moment d’émotion pour moi” relate Annick Dornier qui gère seule cette petite entreprise solidaire. La P’tite librairie a déjà choisi la deuxième association bénéficiaire du prochain don : “Ce sera l’association Rires de héros qui se mobilise depuis plusieurs années pour la recherche médicale contre les cancers pédiatriques. En général, je privilégie des associations locales qui n’ont pas d’énormes moyens” ajoute Annick Dornier qui est repartie au combat. Elle participait début septembre à un vide-greniers à Houtaud afin de faire connaître son association.

Chaque livre, chaque C.D. ou D.V.D. vendu bénéficiera directement à une bonne cause. “J’espère remettre un aussi gros chèque à Rires de héros. Plus je vendrai d’objets, plus vite je pourrai le faire” résume la pré sidente qui expédie les biens culturels qu’elle vend dans toute la France. Elle tient à jour le catalogue de ces objets sur le site de sa boutique solidaire à l’adresse sui vante : https://libsolidaire.wixsite.com, ou sur sa page Facebook @annickdornier ■ Annick Dornier (à droite) a remis un chèque de 1 000 euros à l’association E.L.A.N.

plus maladroit venant de dirigeants qui ont ruiné la stratégie énergétique fran çaise. Sur le fond pourtant, le président de la République a raison d’invoquer la nécessaire sobriété dont cette fois chacun d’entre nous est appelé à faire preuve en cette sortie d’été, deuxième plus chaud que la France ait jamais connu, été éga lement marqué par un déchaînement inédit des éléments, avec des épisodes foudroyants de grêle qui se sont abattus dans le Haut-Doubs à plusieurs reprises. Les incendies auront aussi marqué ce drôle d’été, jusque dans le Jura voisin ou encore en Bretagne, des régions qui n’avaient jamais connu pareils phéno mènes. On sait aujourd’hui que c’est bien l’activité humaine qui altère le cli mat via les émissions de CO2. La relance annoncée d’une centrale à charbon en Lorraine ne va hélas pas dans le sens de la sobriété que le président appelle de ses vœux. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

digne de leur engagement ? L’abondance et l’insouciance sont certainement plus les marqueurs des gouvernements suc cessifs qui ont pris sur le plan de la poli tique énergétique des décisions absurdes, fermant des réacteurs nucléaires pour des raisons bassement politiciennes alors que la France pouvait s’assurer par le biais de cette filière décarbonée une meilleure indépendance énergé tique. Fermer la centrale de Fessenheim tout en décidant de la fermeture de 14 réacteurs, et annoncer dans le même quinquennat qu’on réactiverait un pro gramme nucléaire ambitieux montre à quel point ce gouvernement n’a eu aucune vision stratégique à long terme sur ce plan-là. La tenue récente d’un “conseil de défense énergétique” avec la guerre enUkraine pour prétexte presque fallacieux sonne comme un constat d’échec. Le message sur la fin de l’abon dance et de l’insouciance est d’autant

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Magalie Michel-Troutet. Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Conception pubs : Alexandra Tattu. est éditée par la société “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Aïkido Jura Haut-Doubs, A.D.M.D.P., A.U.D.A.B., T. Barret, C. Louvrier, C.H.U.V. 2021, H. Diaz, M. Laurent, Sarbacane Théâtre. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Septembre 2022 Commission paritaire : 0227 D 79291

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4 L’interview du mois

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TRÉVILLERS

De multiples engagements

Philippe Monnet, le nouvel homme fort de l’agriculture du Doubs Préposé à la succession de Daniel Prieur à la tête de la chambre interdépartementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort, Philippe Monnet a pris ses nouvelles fonctions en juin en laissant la présidence de la F.D.S.E.A. du Doubs à Florian Dornier installé à Ville-du-Pont. Retour sur la trajectoire ascendante d’un agriculteur plus que jamais soucieux de promouvoir une politique agricole et alimentaire axée sur l’autonomie sous toutes ses formes.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi ce chan gement de présidence à la Chambre d’agri culture en cours de mandat ? Philippe Monnet : Tout était programmé dans ce sens. Daniel Prieur avait prévu de s’arrêter quand il serait en retraite. De mon côté, je me sentais prêt à assumer ce type de responsabilité. D’où l’envie du président sortant de transmettre les clefs du camion à un agriculteur jeune, expérimenté et représentatif. Ce mou vement donne lieu à un jeu de chaises musicales. L.P.P. : Qui est concerné ? P.M. : Florent Dornier me remplace à la tête de la F.D.S.E.A.. Lui aussi était prêt à reprendre le flambeau. Le départ de Daniel Prieur libère aussi une place dans le collège des exploitants. Cette place revient à Émilien Claudepierre. Michel Jeannot devient quant à lui second vice président de la Chambre d’agriculture. L.P.P. : Quelques mots sur votre exploitation ? P.M. : J’ai 47 ans et je suis installé à Tré villers sur une ferme de 48 hectares avec 35 vaches laitières et 30 génisses. J’adhère à la coopérative des Fruitières réunies de Trévillers qui produit du comté, mor bier, raclette et du gruyère. La particu larité de cette coopérative réside dans le développement d’un réseau de distri bution comprenant des magasins à Tré villers, Belfort, dans le Pays de Montbé liard et en Alsace. J’ai aussi un atelier porcin avec 1 200 places.

risques inhérents à l’innovation car d’une manière ou d’une autre, cela permet de créer de la valeur ajoutée dans les exploi tations. La Chambre d’agriculture apporte aussi une aide financière, et des conseils aux structures collectives comme les coo pératives. L.P.P. : Avec la transition climatique, le foncier est sans doute l’un des enjeux essentiels de ces territoires. Comment gérer cette problématique ? P.M. : On sait que la pression foncière est très forte autour des villes, sur la bande frontalière. On doit conserver une poli tique d’accueil de nouveaux habitants mais sortir du modèle 100 % pavillon naire. C’est possible en encourageant la mixité dans les formes d’habitat, en réha bilitant le bâti ancien. La chambre d’agri culture émet un avis sur chaque docu ment d’urbanisme en mettant l’accent sur la préservation du foncier. On sera de plus en plus strict sur le sujet. On arrive à obtenir de bons résultats quand on a la possibilité de travailler en amont sur des projets qualitatifs. Cette démarche a été appliquée sur les anciens jardins de Cocagne à Besançon où l’on a pu struc turer un espace pour favoriser l’instal lation de jeunes maraîchers. Quand il y a une transmission d’exploitation où une cessation d’activité, avec la S.A.F.E.R., on essaie de proposer les terrains libé rés. L.P.P. : Comment la Chambre d'agriculture peut intervenir dans le renouvellement des généra tions ? P.M. : La politique d’installation est portée

le mouvement agricole ? P.M. : J’ai commencé à 18 ans au sein des J.A. où j’ai progressivement pris des res ponsabilités au niveau cantonal, dépar temental pour exercer finalement pen dant 4 ans en tant que vice-président national. J’ai poursuivi mon parcours au sein de la F.D.S.E.A. du Doubs. Je suis également impliqué dans la filière porcine en tant que président d’Interporc Franche-Comté et au niveau de la coo pérative Franche-Comté Élevage. Loca lement, je suis au conseil d’administration de la coop de Trévillers. L.P.P. : Comment résumer les missions de la chambre d’agriculture Doubs-Territoire de Bel fort ?

L’agriculteur de Trévillers cumule les postes à responsabilité que ce soit à la tête de la Chambre d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort ou en présidant la coopérative Franche-Comté Élevage.

P.M. : Rappelons que la chambre d’agriculture est un organisme semi public qui emploie une cinquantaine de salariés. Son fonctionnement repose sur la base d’un projet agricole et alimen taire interdépartemental ayant pour objectif de répondre en priorité aux besoins alimentaires des habitants du Doubs et du Territoire de Belfort. On est là pour soutenir les filières existantes et aussi pour accompagner la diversification de l’offre agricole dans les deux départements. Il faut savoir accepter les

“On est demandeur de dialogue.”

taïques… On n’est pas contre les éoliennes car on veut éviter le dévelop pement des installations photovoltaïques en plein champ. On voudrait aussi que ces projets éoliens soient portés par des acteurs du territoire. L’augmentation du prix des énergies fossiles encourage les agriculteurs à adopter cette démarche. Ceux qui ne s’engagent pas auront for cément moins de résilience sur les coûts. On doit jouer un rôle moteur sur la thé matique énergétique. L.P.P. : Quid de la gestion de l’eau ? P.M. : On est des gros consommateurs d’eau avec l’abreuvement des bêtes, le nettoyage des ateliers, l’irrigation pour

par les J.A. On souhaite accompagner au mieux les candidats pour qu’ils réus sissent leur installation. L.P.P. : Comment s’adapter à la transition clima tique ? P.M. : La Chambre dispose d’un service dédié aux économies d’énergie sur les exploitations ou à la mise en place de solutions pour en produire. On est de plus en plus interrogé sur le bilan car bone. On peut effectuer des audits de consommation poste par poste pour défi nir ensuite des plans d’actions, proposer des équipements de production, de récu pération de chaleur : séchage en grange solaire, toitures en panneaux photovol

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L’interview du mois 5

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sur les animaux productifs. Sur le volet économique, la Chambre d’agriculture essaie d’être en veille avec les inter professions pour saisir toutes les oppor tunités qui permettront de garder de la valeur ajoutée sur nos territoires. L.P.P. : Comment percevez-vous le phénomène d’agribashing qui n’est pas forcément exacerbé dans le Doubs ? P.M. : Cela nous blesse car on est des passionnés mais il faut aussi entendre ça. Quand des gens se posent des ques tions, je les invite à venir nous voir. On a été montré du doigt avec le casse cailloux. On a trouvé des solutions en se mettant autour d’une table pour aboutir ensemble à un cadre d’inter

certains. On doit là aussi trouver des solutions pour réduire nos consomma tions, recycler l’eau, investir dans la réalisation de citernes qui permettront d’alléger les prélèvements sur les réseaux d’eau publics. L.P.P. : On sait la sensibilité du milieu karstique à toutes sortes de pollutions. L’agriculture est souvent pointée du doigt. Votre point de vue sur ces questions liées à l’impact environne mental ? P.M. : C’est aussi un sujet prioritaire sur lequel on travaille depuis plus de 40 ans. Des actions ont été menées en premier sur les effluents d’élevage. Il s’agissait d’investir pour augmenter les capacités de stockage et éviter les débordements de fosses. On a axé les efforts pour recréer de l’autonomie sur les exploitations en privilégiant le fumier ou le lisier. Conséquences : on a réduit par cinq ou six la consomma tion d’engrais sur le territoire. À la chambre d’agriculture, on préconise la mixité entre le fumier et le lisier qui ont des actions complémentaires. On se fixe comme objectif d’avoir le moins d’impact possible par rapport aux milieux en sachant aussi que le changement climatique agit sur la qualité de l’eau. L.P.P. : Face aux sécheresses qui réduisent les quantités des fourrages, certains s’adaptent en réduisant le cheptel de génisses. Une bonne solution ? P.M. : Oui, cette stratégie tend à se déve lopper en se concentrant davantage

votre ambition à la tête de la Chambre d’agri culture ? P.M. : On va essayer de faire les choses bien, pour que notre agriculture soit encore plus vertueuse et résiliente dans 30 ou 40 ans. Il faut se poser les questions, ne pas se voiler la face. L.P.P. : Autre “promotion” récente, vous venez de prendre la présidence de la coopérative Franche-Comté Élevage. C’est une lourde res ponsabilité ? P.M. : Je succède ainsi à Christophe Jacquin. Florent Jacquemin-Verguet qui était directeur financier et admi nistratif a pris la direction générale de F.C.E. en janvier dernier. Il succède à Philippe Pierrat parti en retraite. En quelques mots, cette coopérative qui compte 200 adhérents s’est d’abord concentrée sur la collecte d’animaux avant d’acquérir à Besançon et Val dahon des outils d’abattage et de trans formation qui ont permis de mieux valoriser les animaux et d’apporter une meilleure rémunération aux adhé rents. On dispose également d’un réseau de distribution plus étoffé avec cinq centres répartis sur le Grand Est. La partie amont de la filière est bien en place. Nos efforts portent désormais sur la partie aval en gardant cet objectif de rester sur des marchés viande spé cialisés autour des signes de qualité. C’est là que le développement doit se faire si l’on veut rester compétitif. Le groupe Franche-Comté Élevage emploie 350 salariés. n Propos recueillis par F.C.

vention satisfaisant. On voit aussi le suc cès des dimanches à la ferme, des comices. On est demandeur de dia logue. Je voudrais aussi rappeler que la Chambre d’agri culture s’occupe de la forêt avec un autre service dédié opérationnel sur le choix des essences, l’aménagement des chantiers forestiers, la problématique des scolytes, le plan de relance.

“On doit sortir du

modèle 100 % pavillonnaire.”

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6 L’ÉVÉNEMENT

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LES SAUVETEURS DU PATRIMOINE EN PÉRIL

Les journées du patrimoine sont un des rendez-vous devenus incontournables de la rentrée. Elles sont cette année axées sur le thème du développement durable. L’occasion pour La Presse Pontissalienne en ce numéro de rentrée se pencher au chevet de certains éléments du patrimoine en péril dans le Haut-Doubs, des monuments ou des œuvres qui peuvent pourtant espérer retrouver une nouvelle jeunesse grâce à ces passionnés qui sont les gardiens du patrimoine local.

l Arçon Un élan populaire Le chemin de croix ressuscité L’association Arçon Nature et Patrimoine profite des prochaines journées du patrimoine pour exposer avec le soutien de la commune et de l’équipe paroissiale tout une série d’objets et de documents invitant à la découverte de l’église, de son patrimoine et de son histoire. Insolite.

Q ue se serait-il passé si Christine Beunèche-Lon champt n’avait pas répondu favorablement à l’équipe paroissiale qui recherchait des per sonnes pour lire à la messe ? Les beaux

projets naissent parfois d’une simple envie de rendre service. Pas spéciale ment pratiquante mais soucieuse de donner un coup de pouce, l’intéressée répond favorablement. Sa curiosité et son dynamisme feront le reste. “Ce fut

aussi l’occasion pour moi d’admirer l’intérieur de l’église, de poser quelques questions” , explique Christine Beunèche qui apprend que le diocèse envisage de faire un inventaire du patrimoine sacré de l’église d’Arçon. L’institution cherche d’ailleurs des per sonnes pour faire ce travail. La requête finit par se concrétiser au sein de l’as sociationArçon Nature de Patrimoine où un petit groupe se constitue autour de Christine avec Delphine et Géraldine pour mener à bien le projet. Le début d’une aventure humaine. Le trio part à la rencontre des anciens du village collecter des témoignages en lien avec les pratiques religieuses. La démarche les conduit aussi à visiter le clocher de l’édifice. “On a trouvé plein d’objets de culte et les tableaux de l’an cien chemin de croix.” Le groupe se met dans l’idée de dépoussiérer ce patrimoine. Les voisins et les enfants du quartier sont mobilisés pour ce grand nettoyage. Chacun apporte sa contribution. On gratte les fonds de tiroirs à la recherche de cartes anciennes, de missels, de coupures de journaux. Exemple avec ce document consacré à la séparation des paroisses d’Arçon et du Doubs. Les érudits locaux se pro posent de traduire les textes latins.

L’ancien chemin de croix dormait dans le clocher.

du patrimoine. “Une vingtaine de cha subles seront exposées dans la sacristie avec les explications correspondantes.” Autre originalité locale : le banc des morts où l’on posait jadis les cercueils pour permettre à la population de venir se recueillir sur les défunts. “Il n’y avait pas encore d’église à Arçon. La cérémonie d’enterrement se faisait à Doubs puis on ramenait le corps pour le déposer sur ce banc en pierre qui était installé devant la maison faisant office de chapelle.” L’histoire de l’église est émaillée d’autres anecdotes en lien avec l’aménagement de l’église, la sépa ration de 1905… n F.C.

“On a nettoyé seulement 9 tableaux du chemin de croix sur les 12. Les trois autres étaient en trop mauvais état. On a encore peu d’informations sur ces peintures. Ce chemin de croix a fait l’objet d’un don de Jean-Baptiste Tissot

le 8 décembre 1857. Il a été installé en 1858 à la place du premier chemin de croix et il sera remplacé en 1927 par celui qui est aujourd’hui visible dans l’église.” Tous les documents récu pérés à ce jour seront pré sentés à l’intérieur de l’édi fice les 17 et 18 septembre dans le cadre des journées

Une belle aventure humaine.

Le nettoyage des tableaux, documents et objets a été effectué par des habitants d’Arçon.

À la découverte du patrimoine sacré et de l’histoire de l’église d’Arçon 17 et 18 septembre à l’église d’Arçon Contact : https://arconnatureetpatrimoine.wordpress.com/

L’événement 7

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l Villers-sous-Chalamont

Fondation du patrimoine

L’église médiévale a besoin d’être restaurée L’église médiévale du village, érigée au XIIème siècle accuse le poids des années. La restauration du toit et des extérieurs notamment devient urgente. Une souscription est lancée par la Fondation du patrimoine. Près de 700 000 euros doivent être récoltés pour assurer la pérennité de ce monument exceptionnel.

La toiture présente des signes d’usure et fait l’objet d’une première étape du plan de finance ment pour la restauration.

E n contrebas du village, à un kilomètre environ des dernières habita tions, l’église Notre Dame-des-Bois, appelée égale ment la Mère-église, se dévoile. Entouré de champs, le bâtiment médiéval affiche de prime abord un clocher pour le moins récent. “Il est vrai que cela surprend, admet Michel Grattard, pas sionné d’histoire et qui organise des visites guidées du lieu. Le clocher a été rajouté en 1845.” Si l’on fait le tour du monument mesurant 20 mètres de long, il est possible d’observer certains des bois les plus vieux de

plus, il reste une trace d’une petite porte cintrée à l’intérieur de l’église, permettant d’y accé der. Murée depuis, elle a été remplacée par une étroite fenê tre en forme de meurtrière.Très appréciée des villageois, même si elle a été un peu délaissée après la construction d’une église au centre du village, elle est tou jours un lieu de pèlerinage. Il est encore possible d’y célébrer des baptêmes, des mariages et des enterrements. Une visite guidée de ce joyau médiéval est organisée par Michel Grattard, lors des Jour nées du patrimoine, le samedi 17 septembre à 16 heures. n L.P.

cription. La première étape du plan de financement élaboré concerne la restauration de la toiture et des extérieurs pour un montant de 286 000 euros H.T. L’église a été construite aux alentours de 1158 par des moines d’Abondance en Haute Savoie. Sur la terre donnée par Gaucher III, le seigneur de

Franche-Comté.À l’intérieur, le chœur du XII ème siècle comprend des arcs de forme ogivale et un superbe lavabo sculpté. Classée monument historique, l’église médiévale a survécu à la guerre de Dix ans. Mais le poids des années commence à la faire vaciller. “Il faut refaire la toiture, les contreforts, le sol, le mobilier” , énumère Michel Grattard. Des fissures dans les murs et des problèmes d’étan chéité sont constatés. En 2019, le montant total des travaux a été estimé à près de 700 000 euros. La Fondation du patrimoine, la commune et l’as sociation de sauvegarde de la mère-église ont lancé une sous

Salins, les moines assurent l’appro visionnement en sel de leur abbaye. Ils éri gent un prieuré et une église. Si aujourd’hui le prieuré n’existe

700 000 € pour une restauration complète

Le chœur de l’église date du XII ème siècle et renferme des trésors du patrimoine, tel un sublime lavabo sculpté.

l Interview

Direction régionale des affaires culturelles

“Le patrimoine est au cœur des enjeux environnementaux” Les Journées du patrimoine, organisées les 17 et 18 septembre, se sont inscrites cette année dans le thème du patrimoine durable. Cécile Ullmann, conservatrice régionale des monuments historiques à la D.R.A.C., explique cette notion, fortement liée aux enjeux environnementaux.

L a Presse Pontissalienne : Pouvez-vous expliquer ce que signifie le patrimoine durable ? Cécile Ullmann : Derrière cette notion, il y a ces questions : comment le patrimoine s’ins crit dans les enjeux environ nementaux actuels, comment il peut être source d’inspira tion, notamment dans le bâti, dans la manière de construire, mais aussi de restaurer le patrimoine ancien et plus moderne, notamment du début du XXème siècle. Je pense par exemple à ce qu’on appelle les passoires thermiques. Le patri moine est une ressource immuable et fragile, il est au cœur des enjeux environne mentaux. L.P.P. : Concrètement, comment cela se traduit sur le terrain? C.U. : Il y a tout une série d’actes et de manières de s’inspirer des techniques traditionnelles. Par exemple, dans l’utilisation de filières locales. Pourquoi aller chercher un marbre de Chine pour rénover un retable

? On peut trouver une carrière locale. En Bourgogne-Franche Comté, on a des laves calcaires disposées dans de fines strates. On peut y lever des dalles très fines.Autre filière, le tavaillon, qui était utilisé pour protéger des couvertures d’églises ou de fermes pour isoler du froid. Le clocher de l’église de Gray a été entièrement restauré en tavaillon. Cela permet de pré server des savoir-faire sur le territoire et de privilégier le réemploi des matières natu relles. Le patrimoine durable se traduit aussi aujourd’hui dans la manière de concevoir. Que fait-on des pierres qu’on va déposer car en tropmauvais état ? On les transforme en granulat. Il est aussi question d’adapter les bâtiments exis tants pour améliorer leur per formance énergétique, isoler un bâtiment sans lui faire per dre ses caractéristiques patri moniales. L’isolation par l’ex térieur est une catastrophe pour le patrimoine, on promeut d’autres solutions comme l’iso lation intérieure avec des

matériaux biosourcés. Dans une vision encore plus large, on travaille sur le recueil de l’écoulement des eaux plu viales, la gestion de l’accès au site, sur la prise en compte de la biodiversité en adaptant le rythme des chantiers aux périodes de nidification par exemple, en insérant des nids dans les couvertures de toit pour ne pas perturber la nidi fication des chiroptères. Enfin, on fait attention à la gestion des ressources, notam ment en électricité. Ainsi, les forges royales de Guérigny produisent leur propre élec tricité grâce à une turbine qui a été remise en activité. L.P.P. : Un coup de cœur pour ces Journées du Patrimoine? C.U. : Les jardins en mouve ment de Gilles Clément à la Saline royale d’Arc-et-Senans. Il a énormément réfléchi à la gestion du sol, aux ressources en eau, aux graines transpor tées naturellement pour créer des jardins. n Propos recueillis par L.P.

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8 L’événement

La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

l Grand Pontarlier Patrimoine historique “Pas question de dilapider le patrimoine de la Ville” L’état ou le devenir de plusieurs bâtiments historiques à Pontarlier et dans les alentours interpelle. Que va-t-il advenir de ces propriétés communales ou intercommunales ? Éléments de réponse avec Patrick Genre.

Qu’en pense la minorité municipale ? “Le projet de la Maison Chevalier est en panne” Gérard Voinnet, élu de la minorité muni cipale est toujours sceptique et critique sur le dossier de la Maison Chevalier. “Ce bien a été acheté par la commune il y a 18 ans. La commission du Schéma d’aménagement du centre-ville s’est réunie une fois pour dire que le projet était à l’étude. Pontarlier est une ville réfléchissante. Le problème, c’est de décider avec un maire qui ne sait pas décider. Cela a déjà pris un temps fou pour aboutir à l’idée que ce n’était pas l’endroit idéal pour une médiathèque. À partir de là, il suffit de décider une bonne fois pour toutes de dédier ce bâti ment au logement. On aurait pu trouver une solution avec des bailleurs sociaux. On avait proposé de lancer un concours d’architecte. Pour moi, c’est clair, ce projet est en panne.” Membre de la commission spécifique sur la Chapelle des Castors, l’élu pon tissalien se montre plus loquace sur les deux destinations possibles sachant bien qu’il ne s’agit que de pistes de réflexion. “Il pourrait y avoir une forme d’auditorium pour les chorales. On évoque aussi une vocation sociale en accueillant l’épicerie solidaire trop à l’étroit aux Casernes Marguet.” L’autre dossier patrimonial qui piétine selon Gérard Voinnet concerne l’orgue de l’église Saint-Bénigne. “On propose depuis 2018 de mettre en route un appel d’offres pour le relevage de cet instrument sachant que la question du chauffage est maintenant réglée.” n La Maison Chevalier fera sans doute l’objet d’une opération public-privé. Sa destination pré cise devrait être annoncée d’ici la fin de l’année aux dires du maire.

L a Presse Pontissalienne : La Maison Chevalier est-elle un bâtiment classé ? Pourquoi ce dossier peine-t-il tant à aboutir ? Patrick Genre : Ce n’est pas un édifice classé. Pour autant, on ne peut pas y faire n’importe quoi. Une étude avait été réalisée avant d’engager le projet de démolition. Ce travail mené par la D.R.A.C. et l’Architecte des bâtiments de France a mis en évidence des élé ments à protéger notamment au niveau des soubassements médiévaux. Ces parties font aujourd’hui l’objet de pres criptions, ce qui sous-entend qu’elles devront avoir un traitement spécifique. On ne veut pas faire n’importe quoi. C’est un vrai patrimoine pour la Ville et pas question de le dilapider. L.P.P. : En sait-on davantage aujourd’hui sur sa destination ? P.G. : Rappelons que l’acquisition est largement amortie. Ce bâtiment ne coûte rien à la Ville tout comme il ne rapporte rien. À nous de lui trouver une vraie valeur pour la collectivité. L.P.P. : En faisant quoi ? P.G. : Ce dossier fait l’objet de débat au sein d’une commission pilotée par Didier Chauvin l’adjoint à l’urbanisme. Il s’agit de définir les orientations du Schéma d’Aménagement du centre-ville. On y retrouve la Maison Chevalier mais

aussi l’îlot Lallemand, le Grand Cours, la trame Verte et Bleue… Le groupe de travail doit faire des propositions d’ici la fin de l’année. L.P.P. : Qu’est ce qui est déjà acté ? P.G. : La future médiathèque et les archives seront aménagées dans l'îlot Lallemand qui abritera aussi un square en lieu et place du parking situé derrière la bibliothèque. Un projet d’hôtel est aussi envisagé dans ce nouveau quartier à reconstruire. L.P.P. : Et pour la Maison Chevalier ? P.G. : Vis-à-vis de l’acheteur, on avait pris l’engagement de garder le parc Jeanine Dessay qui connaît une affluence croissante. Pour le bâtiment, rien n’est encore décidé. On a ouvert le champ des possibles. On étudie la faisabilité d’une opération public-privé qui restera sous maîtrise de la collec tivité au niveau du cahier des charges. Je comprends que cela peut paraître long, mais ce n’est pas du temps perdu. L.P.P. : Que dire de la Chapelle des Castors rachetée récemment par la Ville au diocèse ? P.G. : Il existe aussi un groupe spécifique composé d’élus de la majorité et de la minorité pour travailler sur ce dossier. Des propositions seront annoncées d’ici la fin de l’année. On ne touchera ni à l’enveloppe de l’édifice ni au parc atte

“On va lancer une étude sur la rénovation réhabilitation de la Chapelle des Annonciades et de la porte Saint-Pierre”, annonce le maire Patrick Genre devant la porte classée de la chapelle des Annonciades.

nant. Cet ensemble symbolise un projet d’autoconstruction d’un quartier sans doute unique dans l’histoire de Pon tarlier. L.P.P. : Sa destination n’est pas encore vali dée ? P.G. : Le bâtiment aura un usage public avec deux pistes à l’étude. Je ne peux pas en dire plus, rien n’est arrêté. L.P.P. : Ces bâtiments pourront-ils servir de locaux associatifs ou à vocation sociale ? P.G. : C’est aussi une piste envisagée. La problématique des locaux associatifs s’inscrit dans une logique de partage et d’optimisation des locaux. L.P.P. : Pensez-vous solliciter aussi la Fondation du patrimoine pour la restauration d’autres éléments du Château de Joux ? P.G. : On est encore engagé dans la res tauration du fort de Joux jusqu’à la fin du mandat. En parallèle, on a lancé le projet Renaissance axé sur la valori sation culturelle. On cherche toujours à mettre en place du mécénat.Tous ces chantiers font partie intégrante du contrat de station.

fatigue. Qu’en est-il vraiment ? P.G. : On l’a visité récemment pour constater que son état sanitaire est moins mauvais que ce que l’on pouvait imaginer.Ce fort nécessite d’être vigilant et quelques travaux de sécurisation sont envisageables, mais aucune res tauration ne se fera. C’est hors de portée financière de la collectivité. On est plutôt sur un programme de surveil lance pour pouvoir parer au plus pressé. L.P.P. : La dernière tranche de fouilles archéo logiques sur la Z.A.C. des Gravilliers restera en l’état ? P.G. : Exactement, on ne fera plus rien. On a gelé toute l’exploitation du site qui s’étend sur un ha.Aucune évolution n’est envisagée d’ici la fin du mandat. P.G. : On va lancer une étude sur la réno vation-réhabilitation de la Chapelle des Annonciades et de la porte Saint Pierre. Comme ces bâtiments sont clas sés, on pourra bénéficier d’aides. Il devient nécessaire de rénover surtout l’intérieur de la Chapelle des Annon ciades. n Propos recueillis par F.C. L.P.P. : D’autres projets patrimoniaux à signa ler ?

L.P.P. : Le fort Mahler montre des signes de

La Chapelle des Castors aura une destination culturelle ou sociale.

L’état du fort Mahler ne suscite pas (encore) de grosses inquiétudes même s’il montre des signes de fatigue.

L’événement 9

La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

l Nans-sous-Sainte-Anne L’existence du musée en question Quel avenir pour la taillanderie, toujours à vendre ? En 2019, les héritiers du propriétaire de la taillanderie, décédé au début d’année, avaient décidé de mettre en vente ce

La com’com souhaite une étude de faisabilité avant de se positionner D epuis 2019, et l’annonce de la vente, les élus sont inquiets. “Forcément, on tient à ce que ce patrimoine perdure, même qu’il prenne un peu plus de vigueur” , remarque Emmanuel Cretin, maire de Nans-sous-Saine-Anne. Pour la commune de 150 habitants, il est impossible d’acquérir la taillanderie. “Derrière l’achat, il y a surtout la question de savoir ce qu’on en fait après, ce que ça vaut, etc.” , reprend le premier édile. Emmanuel Cretin et la communauté de communes Loue-Lison sont favorables au lancement d’une étude de faisabilité. “Actuellement, la taillanderie est gérée par un privé avec un fonctionnement issu du privé. Il est important d’avoir un point de vue sur ce qui a été fait afin de le pérenniser, voire le déve lopper” , explique Philippe Bouquet, élu en charge de l’économie touristique. Consciente de l’atout que représente la taillanderie pour son territoire et de son potentiel à développer, la communauté de communes reste prudente. “On souhaite porter une étude de faisabilité pour dégager un projet sur le long terme. Et derrière, il y aura un modèle économique à trouver” , avertit Jean-Claude Grenier, président de la collectivité. Celle-ci mise également sur des projets privés publics. Contrairement à des particuliers ou de structures privées, la collectivité, s’il y a un achat, aurait des contraintes plus lourdes à supporter telle la mise aux normes pour l’accessibilité et l’accueil du public, des travaux à mener sur un bâtiment classé. Des investissements lourds à assumer en plus. Pour l’heure, il reste à finaliser le financement à 80 % de l’étude de faisabilité par d’autres collectivités, ici l’État, la Région, le Département et la commune. La communauté de communes serait le porteur de l’étude mais elle ne peut pas assumer, seule, le coût total. Une autre question demeure en suspens : à l’initiative du Préfet en 2019, l’actuelle propriétaire s’est engagée à lancer un inventaire du matériel comme la collection de faux, en vue d’être classée (aujourd’hui, seul le bâtiment est classé Monument historique). La Direction régionale des affaires culturelles s’occupe de ce dossier. Le classement du matériel, en cours, est une condition sine qua non pour que les collectivités investissent. Rien n’est encore acté, donc. À suivre. n

musée consacré à l’industrie des outils coupants du XIX ème siècle.

Trois ans plus tard, le lieu, toujours en vente, continue d’accueillir des visiteurs.

Sylvain Debray gère la taillande rie depuis 27 ans, comme

B on an mal an, les visites de la tail landerie continuent. La situation de ce lieu en vente étant précaire, aucune publicité n’a été faite pour lancer la saison touristique cette année. Pour autant, le public a su trouver le chemin de la taillanderie et profiter des visites gui dées, admirer les outils coupants fabriqués au XIX ème siècle, et voir fonctionner les mar tinets activés par la force hydraulique ou encore le système de soufflerie unique au monde. Dans ce musée au passé industriel, tout est authentique comme si les ouvriers avaient quitté la forge hier. Fermée en 1969, la taillanderie a été rachetée à peine un an plus tard par Jean-Claude Freyburger. En 1981, il reçoit le prix des chefs-d’œuvre en péril puis est classé monument historique en 1984. Grâce au travail de conservation entamé il y a 50 ans, le site est resté inchangé. Jusqu’à aujourd’hui. Car l’avenir de la taillanderie demeure flou, son présent étant conditionné à la vente du lieu. Jean-Claude Freyburger meurt en 2019. Ses héritiers décident dans la foulée de vendre la taillanderie. Une annonce sur le

son père avant lui.

une saison, je tiens parce qu’il faut tenir. Si une vente se fait réellement, il y a peut être un avenir,mais je ne suis pas sûr d’avoir le même enthousiasme qu’il y a trois ans pour relancer des projets” , avoue-t-il. Malgré ce flou autour de la situation de la taillanderie, les visiteurs locaux du Haut Doubs et de la vallée de la Loue notamment, ont (re)découvert le lieu cet été. En juin, la fréquentation a augmenté de 45 % grâce aux groupes et aux scolaires. “Tant que ce sera ouvert, il y aura du passage” , conclut Sylvain Debray. La taillanderie reste en effet l’un des derniers sites à proposer un tourisme autour des techniques et savoir faire industriels d’autrefois. Un patrimoine devenu rare qui ne doit pas tomber dans l’oubli. n L.P.

Bon coin apparaît fixant le prix de vente à 850 000 euros. Trois ans plus tard, rien n’est fait. Des particuliers seraient intéressés mais tout reste en discussion depuis plu sieurs mois. Les collectivités, conscientes de l’atout touristique, restent prudentes (voir ci-contre). En attendant, Sylvain Debray, comme son père avant lui, continue

de gérer la taillanderie, et ce depuis 27 ans. “Je me débrouille, comme il y a trois ans, je suis un peu tout seul pour gérer” , glisse-t-il, désabusé et usé par la situation. Si rien n’est signé ni aucun projet d’esquissé, Syl vain sent tout de même une envie de continuer à faire vivre le musée. Bien qu’il redoute son licenciement. “J’ai encore refait

Un avenir flou pour le site.

l Mécénat La Fondation du patrimoine Au chevet du patrimoine en péril

Depuis 25 ans, la Fondation du patrimoine donne un coup de pouce financier aux propriétaires (privés ou publics), via des actions de mécénat. 37 projets sont actuellement ouverts à la collecte dans le Doubs.

cet appel aux dons, de son réseau, de sa motivation” résume Agnès Martin, chargée de mission de la Fondation du patrimoine pour les quatre départe ments francs-comtois. “Et pour que l’on puisse établir un objectif de collecte, il faut que les porteurs de projets aient un estimatif assez précis des travaux. Il nous faut aussi l’aval de la D.R.A.C. pour les monuments historiques ou celui de l’Unité départementale de l’ar chitecture et du patrimoine pour les autres biens” complète Agnès Martin. Et quand l’objectif de collecte est atteint, la Fondation du patrimoine abonde à hauteur de 15 à 20 % du montant de la collecte. Le jeu en vaut souvent la chandelle. Certains projets bienmédia tisés comme la rénovation de la Tour du Saint-Esprit à Besançon ont convaincu 482 donateurs qui ont déjà apporté 112 420 euros au projet. Le

L es bâtiments de l’ancienne usine Ropp à Baume-les Dames, l’église de Charmau villers dans le Haut-Doubs, l’église de Pouilley-Français vers Saint Vit ou la fontaine-lavoir de Chassagne Saint-Denis vers Ornans : tous ces bâti ments ont récemment reçu le soutien financier de la Fondation du patrimoine via un appel au mécénat. Les collectivités publiques comme les particuliers peuvent faire appel à cette fondation reconnue d’utilité publique créée en 1997 qui a des antennes dans toutes les régions de France. Une mai son d’habitation à Bonnay, vers Devecey, une autre à Nans-sous-Sainte-Anne, un projet d’habitation collective à Saint Hippolyte…Ces autres exemples font actuellement partie des 37 projets actuellement ouverts à la collecte dans le département du Doubs. Tous n’ob tiendront pas l’intégralité de la somme souhaitée, “le succès d’un appel au mécénat dépend souvent de la manière dont le porteur de projet fait connaître

Zoom La mission Bern a rendu son verdict L a liste des monuments soutenus par le désormais fameux Loto du patrimoine via la Mission Bern (du nom de l’animateur de télévision) a été dévoilée le 29 août. Pour notre département, c’est le pavillon de musique de l’hôtel Michotey à Besan çon qui a été retenu. Il bénéficiera ainsi d’un coup de pouce supplémentaire pour compléter le financement des tra vaux. L’an dernier, c’est le château de Belvoir qui avait reçu l’onction de la Mission Bern dans le Doubs. n

Agnès Garnier, salariée de la Fondation du patrimoine.

sont éligibles à un soutien de la Fon dation, ainsi que ceux situés dans le secteur sauvegardé de Besançon.À ces aides peut s’ajouter une autre aide financière de la Région Bourgogne Franche-Comté à travers un dispositif récemment mis en place. n J.-F.H.

la région étaient reçues le 29 juin der nier au Conseil départemental du Doubs pour la remise officielle d’une plaque “Fondation du patrimoine” à apposer aux abords de l’édifice sou tenu. Tous les bâtiments situés dans une commune de moins de 20 000 habitants

château de Joux avait également été bienmis en lumière, la dernière collecte ayant permis de rénover les ponts levis (voir notre article dans le précédent numéro de La Presse Pontisalienne). Les bénéficiaires des der nières collectes dans

Une maison d’habitation à Nans-sous Sainte-Anne…

Renseignements sur fondation-patrimoine.org ou au 03 81 47 95 14 (14, rue Violet à Besançon)

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La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

ART MARTIAL Pas de compétition À la découverte de l’aïkido

RÉFUGIÉS Une violoniste ukrainienne Le Symphonique

respect, la politesse” , complète Nathalie Dantier, assez sensible au volet éducatif. La section pontissalienne cultive aussi une certaine convivialité en dehors du tapis. Les membres se retrouvent pour célébrer des événements personnels ou col lectifs qui donnent au club toute sa dimension sociale. Ceux qui ne pourraient pas se rendre à la séance d’initiation du 10 sep tembre ou tout loisir de venir s’essayer sur quelques séances. “On peut mettre à disposition les tenues. On prête également les accessoires” , propose David Bauduin. n F.C. Persévérance… La section Aïkido Pontarlier Haut-Doubs peut s’honorer de compter dans ses rangs Natha lie Dantier qui a obtenu, en mars dernier à Paris, son 5 ème dan . Un grade qui vient récompenser un investissement sans faille dans cette discipline. “J’ai fait de l’athlétisme dans ma jeu nesse. J’ai découvert l'aïkido par hasard grâce à Roger Martin le fondateur de cette section” , explique Nathalie Dantier qui commence à pratiquer en 2001. Un bel exemple de régularité dans cet art martial où le pas sage des grades s’échelonne en fonction des années d’ex périence. Animatrice au sein du Comité Interdépartemental de Franche-Comté, Nathalie Dan tier a fait de l’aïkido une passion, un art de vivre. n

soucis de coordination ou dans la façon d’établir le contact. C’est très bénéfique” , souligne Natha lie Dantier. Les cours adultes et adolescents ont lieu le lundi et le jeudi soir. La section propose un créneau tous niveaux le samedi matin et une préparation au passage des grades le dimanche matin. “On organise des portes ouvertes le samedi 10 septembre. Il suffit de venir en tenue de sport pour s’initier à l’aïkido.” Tout se passe dans la salle principale du club. Pourquoi, pour qui l’aïkido ? On pourrait parler d’un état d’esprit bien différent de celui d’un sport de compétition. Le goût de la gagne, on ne connaît pas en aïkido. On y retrouve néanmoins les valeurs propres aux arts martiaux en général : souplesse, coordination, maîtrise de soi, courage. “On inculque aussi le

Le club du Judo Pontarlier Haut-Doubs comprend une section aïkido qui ne demande qu’à promouvoir les vertus d’une discipline évolutive que l’on peut pratiquer à tout âge sans risque de se blesser ou de se décourager.

L’ histoire de Tania Kavitska ressemble à celles de toutes ces familles ukrainiennes qui ont préféré quitter leurs pays suite à l’invasion des troupes russes. “Je n’ai plus aucune envie de parler cette langue” , explique cette Ukrainienne qui vivait dans Recueillie au printemps dernier par son cousin Paul Benoît, vigneron à Pupillin, cette professeure de violon vient tous les mercredis à Pontarlier participer aux répétitions de l’orchestre symphonique.

V ous ne verrez jamais de compétition en aïkido car ce n’est pas dans la nature de ce sport discret qui n’aura jamais l’aura média tique du judo, du karaté et autres arts martiaux olym piques. Qu’à cela ne tienne. Créée il y a quelques décennies par Roger Martin, la section aïkido du club Judo Pontarlier Haut-Doubs rassemble une tren taine de licenciés. Elle est enca drée par trois animateurs tech niques : David Bauduin, Gilles Renault et Nathalie Dantier, la plus gradée, aujourd’hui cein

ture noire 5 ème dan. “La section est affiliée à la Fédération Fran çaise d'Aïkido et de Budo, la seule reconnue par Jeunesse et Sports” , précise David Bauduin. À Pontarlier, l’aïkido se pratique de 10 à 75 ans. La section intègre un cours à destination des plus jeunes et des adultes débutants, proposé le lundi soir de 17 h 45 à 19 heures Elle dispense même le jeudi soir un cours adapté aux personnes handicapées mentales. “Il y a entre 5 et 6 pra tiquants. On constate des amé liorations significatives chez ces personnes qui ont parfois des

la ville indus trielle de Krivij Rig située près de Dnipro au sud-est du pays. Après l’invasion des troupes russes et le dur cissement du conflit, décision a été prise de venir en France et plus précisé ment à Pupillin chez le cousin Paul Benoît, vigneron de son état. “Ma mère était d’origine ukrainienne. Elle

“La musique est universelle, c’est facile de se comprendre.”

Nathalie Dantier, Gilles Renault et David Bauduin, les trois animateurs techniques de la section Aïkikaï Pontarlier Haut Doubs.

a rencontré mon père en Alle magne durant la seconde guerre mondiale. On a toujours entretenu des liens.Tania et sonmari Sacha nous rendent visite régulièrement depuis 1991. Leur séjour coïncide généralement avec la cueillette des noisettes” , justifie le cousin,

EN BREF

CULTURE

Tous les lundis soir Un programme de conférences riche et diversifié

Habitat La Maison de l’Habitat du Doubs propose une formation gratuite sur le thème “Quand respect du bâti avec isolation des parois : gestion de l’humidité” le 16 septembre de 9 heures à 17 heures à Chaux Neuve. Et une conférence gratuite “La soirée des bailleurs : travaux dans mon logement locatif, quelles nouveautés en 2023 ?” le 3 octobre à 18 heures à Pontarlier. Renseignements et inscriptions sur www.maisonhabitatdoub s.fr Montperreux Belle et originale exposition à découvrir à Montperreux (salle du Montezan) jusqu’au 15 octobre sur le thème “Vache, comice et pâturage”. Avec des œuvres de Marcel Mille, Julien Mestik et des photographies de Paul Stainacre, ainsi que des affiches de cinéma. Une organisation signée les Amis du musée.

La nouvelle saison organisée par la commission conférences des Amis du musée s’annonce toujours aussi éclectique avec, nouveauté, une séance inaugurale le lundi 12 septembre, axée sur le centenaire de la mort du peintre Pierre Bichet.

C ette première conférence animée par Samuel Cordier permettra de mieux comprendre pourquoi l’œuvre de Pierre Bichet appar tient aujourd’hui à l’imaginaire collectif sur le massif jurassien. “On présentera aussi le programme de la saison 2022 et la Ville de Pontarlier offrira le pot de l’amitié à l’issue de cette cérémonie” , indique Joël Guiraud, membre de cette commission conférences avec René Émilli, Éric Delacroix et François Nicod. Un quatuor venu d’horizons différents, ce qui permet d’étoffer, de croiser les réseaux de connaissances pour concocter un programme riche et diversifié. Après avoir subi l’impact de la crise sanitaire, les conférences proposées le lundi soir à 18 h 30 à la salle Morand ont vite retrouvé un public. “Ces ren dez-vous attirent une soixantaine de per sonnes en moyenne par séance” , apprécie Éric Delacroix. Plusieurs raisons expli quent cette belle fréquentation. La

variété des thématiques abordées permet de satisfaire toutes les curiosités. “On passe des sujets culturels, médicaux, scientifiques, historiques. Du local au généraliste voire de l’exotique” , complète Joël Guiraud en faisant allusion à la dernière conférence consacrée aux San tons de Provence animée par Christophe Bedeaux. La gratuité sans adhésion participe aussi à l’attractivité de la formule. “On continue à développer des partenariats avec d’autres structures comme Amnesty International Pontarlier ou le ciné-club

La saison débutera pour une conférence sur le peintre Pierre Bichet qui aurait eu 100 ans en 2022.

Jacques Becker.” Ce pro gramme s’intéresse aussi aux conséquences du réchauffement climatique dans le Haut-Doubs avec par exemple des confé rences sur la ressource en eau ou sur les insectes ravageurs qui détruisent la forêt locale. n

La gratuité, et sans adhésion.

l Lundi 12 septembre : l Lundi 26 septembre :

Pierre Bichet par Samuel Cordier Edgar Faure ou l’art de gouverner par Marcel Pochard

Lundi 10 octobre : L’eau peut-elle manquer un jour dans le Haut-Doubs ? par Jean-Pierre Mettetal Salle Morand Pontarlier - Contact : Joël Guiraud 06 75 84 78 14

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