La Presse Pontissalienne 272 - Septembre 2022

24 Le dossier

La Presse Pontissalienne n°272 - Septembre 2022

l R.N. 57 L’entrée sud de Pontarlier Les travaux devraient démarrer début 2024

Le doublement des voies de circulation à l’entrée sud de Pontarlier sera effectif au plus tôt fin 2024.

L’élargissement de la R.N. 57 à l’entrée de Pontar lier devrait donner un peu d’air au trafic. Mais il ne suffira sans doute pas à supprimer les bouchons.

R.N. 57 dans le sens Suisse-Pon tarlier entre La Cluse et le gira toire de Malraux. Au niveau de La Cluse, l’actuelle bretelle d’in sertion de la R.D. 437 sur la R.N. 57 deviendra la voie lente de la R.N. 57. Deux nouveaux gira toires seront également créés, le premier en face de la zone arti sanale de l’Ambouchi à La Cluse, le second en face de l’ancien Car refour Market à l’entrée de Pon tarlier. Dans Pontarlier, la D.R.E.A.L. procédera également à l’agrandissement du giratoire situé devant la gare, pour per mettre la création d’une deux voies montante. La création de trottoirs entre Pontarlier et les Rosiers et de voies cyclables doit aussi permettre d’améliorer la circulation des modes doux. En parallèle de ce chantier, la D.R.E.A.L. a également été mis sionnée pour mener une étude d’opportunité globale sur la R.N. 57 entre Étalans et la Suisse et une seconde étude plus précise sur la création d’un créneau de dépassement entre la Main et la Vrine que de nombreux élus réclament depuis des années. Le résultat de ces études doit être dévoilé “courant 2023.” n J.-F.H.

L aD.R.E.A.L., la direction de l’État maître d’ou vrage de ce chantier le reconnaît elle-même par la voix de Jean-Noël Lambert, le chef de ce projet routier : “Si la circulation augmente encore de manière exponentielle, ces tra vaux ne résoudront pas le pro blème.” Mais toujours selon la D.R.E.A.L., “c’est une solution qui fonctionnera àmoyen terme.” Les 20millions d’euros que l’État s’apprête à investir pour élargir la R.N. 57 à l’entrée sud de Pon tarlier devraient donc, en l’état actuel du trafic, améliorer sen siblement les choses. Le scénario serait à revoir si ce trafic venait à doubler du fait de la progres sion annoncée des flux fronta liers. Ce chantier d’élargissement devrait démarrer au cours à la sortie de l’hiver 2023-2024 et durer “entre un an et un an et demi” selon les services de l’État. Officiellement, le feu vert a été donné par l’obtention début juil let de la Déclaration d’utilité

publique (D.U.P.), autorisant le maître d’ouvrage à procéder aux nécessaires acquisitions fon cières. Entre les communes de La Cluse-et-Mijoux et Pontarlier, une quarantaine de propriétés au total seront concernées par ses acquisitions, par voie amiable en général, par la voie de l’ex propriation si aucun accord n’est trouvé avec les propriétaires. “Cette phase d’acquisition foncière vient de démarrer, elle se pour suivra sur l’année 2023” noteM.

l Circulation

Le covoiturage, une alternative

Après le coup de frein du Covid, un nouveau challenge pour le covoiturage À défaut d’une offre de transports publics suffisante pour absorber les flux de frontaliers, le covoiturage constitue encore l’alternative la plus pertinente à l’autosolisme. Une solution efficace mais qui peine encore à se généraliser pour toutes sortes de raisons.

Lambert. L’année 2023 sera égale ment occupée par les travaux prépa ratoires (dévoie ment de réseaux, dégagement d’em prise…) avant d’attaquer le dur des travaux début 2024. Rappelons que le chantier consiste à créer une deuxième voie de circulation sur la

“C’est une solution qui fonctionnera à moyen terme.”

“E n 2020 et 2021, on a souffert des contraintes imposées par la crise sanitaire avec l’encouragement du télétravail et surtout les mesures d’évitement qui n’incitaient guère à covoiturer. On a relancé le dispositif en 2022 avec un contexte plus favorable aussi bien sur le plan sanitaire qu’énergétique” , rappelle Édouard Prost, directeur adjoint au Parc Natu rel Régional duHaut-Jura qui porte le dispositif Covoiturage Arc Jurassien côté France. Illustration avec le nouveau challenge Covoi turage qui se déroule du 19 au 23 septembre. Ce concours est ouvert aux entreprises et aux frontaliers de l’Arc Jurassien. Les vainqueurs recevront un bon pour une année d’essence d’une valeur de 1 900 euros. Par les temps qui courent… “On a des retours très positifs avec pas mal d’équipages qui s’inscrivent.” Les résultats seront annoncés en octobre. L’autre interrogation porte sur la pérennisation

l Santé Au C.H.U. vaudois L’hôpital aura besoin de bras Le domaine de la santé devrait être un des principaux pourvoyeurs d’emplois côté suisse dans les prochaines années. À l’hôpital de Lausanne, à peine un salarié sur deux est de nationalité suisse.

ou non du programme qui arrivera à terme en fin d’année. “Les décisions seront prises rapidement pour lancer ou pas une phase 2023 2026. Le contexte est favorable à la poursuite du programme sous réserve bien entendu de pouvoir boucler le plan de financement. Il est envisagé aussi de solliciter davantage les entre prises.” Le budget total du programme, entre 2011 et 2019, s’est élevé à 2,9 millions d’euros, soit environ 370 000 euros par an. Les principaux financeurs sont la Confédé ration, les cantons et arcjurassien.ch côté suisse, le F.E.D.E.R. dans le cadre du pro gramme Interreg France-Suisse et le Com missariat du massif du Jura côté France. Le solde est pris en charge pour les partenaires territoriaux. Depuis 2019, le coût annuel du projet s’élève à environ 180 000 euros par an. La Région Bourgogne-Franche-Comté a pris le relais des crédits F.E.D.E.R. “La part française représente environ un tiers du budget” , précise Édouard Prost. Initié en 2011, le dispositif Covoiturage Arc Jurassien associe aujourd’hui 18 partenaires suisses et français. Il regroupe plus de 180 entreprises réparties sur l’Arc Jurassien, soit 42 000 collaborateurs, Après 11 ans d’existence, le bilan est positif si l’on excepte 2020 et 2021. La pratique du covoiturage a doublé depuis la création du dispositif. Le taux moyen de pratique parmi les 42 000 collaborateurs atteint 25 %. Un covoitureur assidu économise 6 500 km par an, soit 2 300 euros de frais d’assurances, d’en tretien, et 1,1 tonne de CO2. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour autant, il reste encore de grosses marges de progression, d’où l’importance de communiquer, d’être présent. “C’est un travail permanent de sensibilisation”, estime Édouard Prost. n F.C.

L’hôpital de Lausanne,

comme tous les établissements de santé suisse, est un gros pourvoyeur

d’emplois frontaliers

(photo C.H.U.V. 2021, H. Diaz).

L e Groupement Transfron talier Européen, associa tion de défense des fron taliers, estime que la Suisse aura besoin de 7 000 soignants sup plémentaires avant la fin de la décennie afin de répondre à ses besoins de main-d’œuvre médi cale. Le domaine de la santé représente déjà 13%des effectifs frontaliers. Ce n’est donc pas fini. Actuellement, le personnel de

nationalité suisse représente à peine plus de la moitié (52,5 %) des effectifs du C.H.U. vaudois dont le siège est à Lausanne. Tout le reste du personnel soi gnant est de nationalité étran gère, dont une écrasantemajorité de Français. Ces derniers repré sentent 27,7 % de l’effectif soi gnant au C.H.U.V. (infirmiers, aides-soignants…). Les propor tions sont un peu moins impor tantes pour le personnel médical

(les médecins) même si 12,9 % d’entre eux sont de nationalité française. Les frontaliers sont également représentés dans le personnel administratif de l’hô pital vaudois à hauteur de 11,7% de l’effectif. “Au total, le nombre de frontaliers français toutes catégories confondues (médical, soignant, administratif) “est de 687 équivalents temps plein” indique la direction duC.H.U.V. n J.-F.H.

“La plateforme de mise en relation n’a guère été efficace. C’est plutôt par le biais du bouche-à-oreille que se forment les équipages”, note Édouard Prost, directeur adjoint du Parc Naturel Régional du Haut-Jura.

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