La Presse Pontissalienne 268 - Mai 2022

La page du frontalier 35

La Presse Pontissalienne n°268 - Mai 2022

LOUP

Le Doubs prépare une équipe aux tirs de défense “Il faut réguler les loups avant qu’un enfant se fasse dévorer !”

Venu rendre visite aux chasseurs du Doubs fin avril, le président national des chasseurs Willy Schraen a donné sa vision sur le loup. Elle devrait faire réagir. Sa sortie tombe au moment où le Préfet du Doubs a demandé que des louvetiers et chasseurs soient formés à la mise en œuvre de tirs de défense.

28 mars dernier. “Un acharne ment inadmissible” selon l’as sociation Avenir Loup Lynx Jura, qui s’est mobilisée, avec d’autres, pour éviter ces tirs. La Presse Pontissalienne avait d’ailleurs rencontré en octobre dernier des défenseurs de l’ani mal. Ils se relayaient la nuit pour tenter de gêner la mission des gardes-faunes. Invité le 29 avril à l’assemblée générale des chasseurs du Doubs qui s’est tenue à Vercel, Willy Schraen, le médiatique président de la fédération natio nale de chasse milite pour “que les loups soient régulés car la France, dit-il, ce n’est pas le parc national de Yellowstone ! Faut il attendre qu’un enfant se fasse dévorer ?” La question, provo cante, fera sans surprise héris ser le poil des défenseurs de l’animal. Toujours selon lui, 800 loups sont élevés en France et seraient relâchés. “On nous dit qu’ils viennent d’Italie… mais ils ont le caryotype des loups de Mongolie” poursuit Willy Schraen. Une information que

Des formations données à des louvetiers et chasseurs.

L es troupeaux retrouvent, peu à peu, l’herbe verte des alpages du Mont d’Or. Après une année 2021 marquée par des attaques de loups sur douze bovins notamment côté suisse du massif, les éleveurs s’inter rogent pour savoir si leurs ani maux seront attendus au coin du bois par l’une des meutes de loups établies sur leMarchairuz et le Risoux-Mont d’Or. C’est sur cette étendue boisée que six adultes loups et cinq jeunes sont établis. Combien sont-ils réelle ment à la sortie de l’hiver ? Dif ficile de répondre. Seule certitude : deux jeunes loups manquent à l’appel depuis le début de l’année après que des surveillants vaudois de la faune ont tué un deuxième loup de la meute du Marchairuz le

volet théorique. Ces derniers pourront être appelés en appui des équipes de louvetiers. Quatre représentants de la pro fession agricole, élus de la cham bre d’agriculture, ont été invités. “L’objectif, c’est anticiper, explique la Direction départe mentale des territoires. Contrai rement à 2011 où un loup erra tique s’est attaqué à un troupeau à Chapelle-d’Huin, nous sommes ici face à un contexte différent. On connaît finalement peu le comportement d’une meute. L’ob jectif de ces formations, c’est d’être prêts si le dispositif venait à être déclenché. Nous avons formé les équipes à du nouveau matériel, comme les caméras thermiques.” Seul le Préfet est habilité à donner l’autorisation d’un tir de défense. n E.Ch.

ne confirme pas l’Office français de la biodiversité, chargée d’étu dier l’animal. Le Préfet du Doubs veut anti ciper d’éventuelles crispations avec le monde agricole. Il a annoncé le 21 avril la formation d’acteurs à la mise en œuvre de tirs de défense. Trois séances de formation ont été organisées les 12, 13 et 14 avril et 58 per sonnes ont suivi une formation spécifique, théorique et pratique, à l’organisation et à la conduite des opérations de tir. Deux séances ont été consacrées à la formation des 26 louvetiers. Cinq représentants de la fédé ration départementale des chas seurs y participaient en obser vateurs. Une troisième séance a permis de former 23 chas seurs, sélectionnés par la fédé ration départementale, sur le

Willy Schraen (à droite), président des chasseurs français, ici aux côtés de Daniel Prieur. Les mondes agricole et de la chasse réunis face au loup.

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