La Presse Pontissalienne 267 - Avril 2022

Montbenoît et le Saugeais 29

La Presse Pontissalienne n°267 - Avril 2022

MONTBENOÎT Un ancien commerçant Simon Marguet, le nouveau président de la République Premier ministre du Saugeais en place depuis quelques années, Simon Marguet, 72 ans, ne pouvait pas refuser la proposition de Gabrielle Pourchet aujourd’hui trop fatiguée pour assumer cette fonction certes folklorique mais qui nécessite santé et disponibilité. Un mandat sous le sceau de l’histoire.

Premier ministre depuis 2019, Simon Marguet a pris la succession de Georgette Pourchet le 18 mars.

T out le gratin de la Répu blique du Saugeais était présent le 18 mars der nier dans la salle Gabrielle-Pourchet située au dessus de l’abbaye pour cette investiture historique qui marque la fin d’une dynastie, celle de la famille Pourchet, aux commandes de cette micro nation depuis 1947. “Je ne par lerais pas de dynastie qu’on assi mile parfois à une dictature, or c’était tout le contraire avec la famille Pourchet” , nuance Simon Marguet, ravi de reprendre le flambeau. Qui mieux que lui pouvait assu mer cette responsabilité ? Sans conteste, l’homme de la situation.

Georgette Pourchet ne lui cache pas son envie de passer la main. “On ne pouvait pas arrêter cette aventure républicaine. Georges Pourchet a installé la Répu blique. Son épouse Gabrielle a œuvré avec l’abbé Jeantet à la restauration de l’abbaye. Ensem ble, ils ont instauré la journée des citoyens d’honneur de la République du Saugeais. Geor gette Pourchet a pris la succes sion en 2016. On peut considérer qu’elle sera l’ambassadrice la plus dévouée à la République. Je voudrais que ce mandat soit plus axé sur l’histoire de ce ter ritoire et de son abbaye” , annonce le nouveau président. n F.C. Habitat Dans le cadre du lancement de l’étude pré-opérationnelle en vue de la mise en œuvre d’une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (O.P.A.H.) sur le territoire de la C.C.G.P., une enquête a été lancée à destination du grand public jusqu’au 31 mai prochain. La C.C.G.P. a mis en ligne un questionnaire afin de mieux connaître les besoins et les ressentis en matière de logement et de cadre de vie de ses habitants. Les réponses peuvent se faire jusqu’au 31 mai sur le site Internet de la C.C.G.P. et sur celui de chacune des 10 communes. Sinon, en direct jeudi 14 avril entre 8 heures et 9 heures devant l’école des Granges-Narboz, entre 8 h 30 et 12 h 15 au marché de Pontarlier, entre 9 heures et 11 h 30 vers la pharmacie de La Cluse-et Mijoux, entre 11 h 45 et 12 h 15 devant l’école de La Cluse-et Mijoux, entre 13 h 15 et 14 h 30 devant le Fournil du Larmont à Pontarlier, entre 13 h 15 et 15 heures le long du Doubs à Pontarlier, entre 14 h 45 et 16 h 15 devant les usines Armstrong et Schrader à Pontarlier, entre 15 h 15 et 17 heures devant le supermarché Colryut à Pontarlier et entre 16 h 15 et 17 heures devant l’école primaire Vauthier à Pontarlier. Plus de renseignements en contact : contactopah@grandpontarlier.fr

tant pas à passer salarié à tout juste 55 ans. “On m’a demandé d’entrer au comité de la Répu blique il y a six ans” , explique celui qui a volontiers accepté la mission. Vivant à Montbenoît et moins pris par les responsabilités pro fessionnelles, il s’adonne sans compter.Au point que Georgette Pourchet la présidente n’hésite pas à lui confier en 2019 le poste de premier ministre pour rem placer le défunt Jean-Marie Nicod. Opération rajeunisse ment au cœur de la République. Simon Marguet s’entoure alors de jeunes retraités pleins d’en train comme Jean-Louis Gagelin ou Didier Droz-Vincent…

pour y construire le garage Peu geot tel qu’on peut encore le voir aujourd’hui. “On a installé les vélos dans l’espace libéré” , pour suit SimonMarguet sans tarder à se diversifier dans la moto culture. D’un abord facile, Simon Mar guet n’hésite pas à s’investir dans la vie locale. Le couple fait partie de l’association des Amis de l’abbaye. Ils sont aussi dans l’équipe de funérailles locale. Simon Marguet effectuera trois mandats d’élu dont un comme maire de Montbenoît de 1983 à 1989. Pas un inconnu donc. Celui qui n’a rien d’un assoiffé de pou voir transmettra son commerce à son fils Jean-Charles, n’hési

à l’époque du transfert de l’ac tivité des Gras à Pontarlier.Mon beau-père Charles Querry cher chait un successeur pour s’occu per de la station et de l’atelier entretien et réparation de moby lettes qui jouxtait le garage auto mobile tenu par son fils Léon Querry” , rappelle Simon Mar guet qui

“Je suis originaire d’Arçon” , annonce-t-il sans complexe, confirmant ainsi l’appartenance historique des Cailleux dans le Saugeais. Même si certains en doutent encore. Fils d’agriculteurs, Simon Mar guet n’était pas destiné à repren dre l’exploitation familiale.Après le collège à Pontarlier, il poursuit des études techniques à Besan çon au lycée Jules-Haag. Son Bac en poche, il effectue son ser vice militaire dans l’armée de l’air à Dijon. Retour dans le Haut-Doubs pour épouser Michèle (ou Mimi) Querry dont les parents exploitent un garage à Montbenoît. “J’ai d’abord tra vaillé aux Établissements Amyot

C’était sans conteste l’homme de la situation.

reprend la suc cession en 1975. Avec son épouse, il va développer l’af faire comme le fera aussi son beau-frère qui ne tarde pas à traverser la rue

EN BREF

LAIT

La guerre n’arrange rien L’inquiétante baisse de production de lait va s’accélérer Selon le président de l’institut d’élevage, la crise actuelle va amplifier l’érosion des effectifs laitiers ou allaitants. Un phénomène qui n’épargne pas la région voire les A.O.P.

Martial Marguet, éleveur à Maisons du Bois Lièvremont, est président de l’institut de l’élevage et vice-président de la fédéra tion nationale des producteurs de lait (photo archive L.P.P.).

L es prix d’achat des aliments pour le bétail fluctuent heure par heure, les coûts du gazole non routier évoluent jour par jour, laissant les éleveurs face à leurs inter rogations. Que faire ? Acheter au prix fort des engrais alors que le prix du lait a peu évolué pour se maintenir à environ 385 euros les 1 000 litres (en standard) ou prévoir des économies sur certains postes de dépenses ? “Pour anticiper la hausse que nous subissons sur nos fermes, des agriculteurs rédui sent déjà la voilure. Ils achètent par exemple moins d’engrais parce qu’on note déjà des contingentements dans la vente de ceux-ci. Ils limitent donc leur capacité de production” témoigne Martial Marguet, président de l’Institut d’élevage (Idele) et vice-président de la fédération nationale des producteurs de lait. Il ne cache pas son inquiétude face à cette baisse de production : “Nous sommes dans une France laitière en perte de vitesse. La Bourgogne-Franche

Comté n’est pas épargnée : là où un éle veur stoppe son activité, il n’est pas remplacé” commente le président. Cette production laitière par exploi tation “est en baisse de - 1 % à - 4 % en France” calcule l’institut dans son observatoire de l’endettement lequel constate que le revenu disponible par Unité de travailleur humain (U.T.H.) est de 22 000 euros annuels (en 2021) alors que les prélèvements privés sont d’environ 26 000 euros. “Il est impos sible, quelle que soit la zone, de dégager

une marge de sécurité” analyse l’observatoire. Toujours selon cette étude, la proportion des élevages endettés et sans trésorerie aug mente pour atteindre 42 %. Il n’y a qu’en zone montagne où cette part est plus fai ble (32 %). La guerre en Ukraine

“Les producteurs vont réduire la voilure.”

mais ce n’est pas suffisant, constate le président. Un nouveau bail de négo ciation s’ouvre mais nous retombons dans les travers de la grande distri bution” déplore le représentant des producteurs laitiers. La filière se sent - encore une fois - écartée alors qu’elle a prouvé lors de la crise sanitaire que le pays pouvait compter sur sa souve raineté laitière. n

n’a rien arrangé. Elle se télescope avec les négociations sur les prix dans le cadre de la loi Égalim 2. Les produc teurs estiment que certaines grandes surfaces ne respectent - toujours - pas la loi et n’ont pas répercuté la hausse des charges subies par les producteurs sur le prix d’achat. “Nous avons réussi (en février) à négocier quelques hausses sur une partie de certains produits

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