La Presse Pontissalienne 266 - Mars 2022

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°266 - Mars 2022

PARRAINAGES

CES FILLEULS DEVENUS GÊNANTS

Pour les maires locaux, parrainer est un acte délicat qui colle une étiquette politique. Pourtant, comme beaucoup le font remarquer, parrainer n’est pas soutenir. Dans le Haut-Doubs, quelques premiers magistrats s’illustrent et assument le choix d’un candidat sorti de l’ordinaire. Tour d’horizon à moins de cinq semaines de la Présidentielle. Parrainer au hasard, la proposition des Fourgs Tirer d’un chapeau le nom d’un candidat Le maire de la commune a proposé à vingt autres de ses collègues de parrainer au hasard cinq Zoom Ces maires qui ont botté en touche l Initiative

Patrick Genre, maire de Pon tarlier, fidèle à lui-même, ne par raine aucun candidat. “C’est avant tout une décision person nelle, dit-il. Même lorsque le par rainage était anonyme, je n’ai parrainé aucun candidat. Ce qui m’agace c’est cette pression mise sur les maires alors qu’il y a 8 000 autres élus qui peuvent donner. Le système est à bout de souffle, il faut le réformer.” D’autres élus du secteur refusent également de donner leur par rainage à l’image de Sylvie Le Hir (Valdahon), Louis Poix (Hôpi taux-Vieux), Ludovic Miroudot (Labergement-Sainte-Marie) ou encore Claude Lietta (Malbuis son). Certains s'interrogent encore à l’heure où nous bou clons cette édition à l’image du maire de Remoray-Bougeons ou de celui des Fourgs. Ils avaient jusqu’au vendredi 4mars (18 heures) pour faire parvenir leur choix au Conseil constitu tionnel. La liste officielle des candidats à la Présidentielle sera publiée le 8 mars. n

candidats qui n’avaient pas encore validé leur ticket pour la présidentielle. L’idée n’a pas été retenue.

L e hasard fait bien les choses. Parfois non. “J’aurais pu me retrou ver à parrainer un can didat des extrêmes, et ça, je ne l’aurai pas accepté.” Maire de Malbuisson, Claude Lietta réagit à la proposition de la commune des Fourgs, faite au conseil com munautaire des Lacs et Mon tagnes du Haut-Doubs du 23 février, de tirer au sort 5 can didats qui n’ont toujours pas leurs 500 parrainages. L’idée, originale est venue de Roger Belot qui l’a présentée à ses autres collègues lesquels ne se sont pas pressés pour lui emboî ter le pas. “Cette proposition, c’était pour favoriser la démo cratie, rien d’autre, dit-il. Dans l’idée, il s’agissait de mettre dans un chapeau le nom de vingt maires qui tiraient ensuite au sort le nom d’un des cinq can didats, à savoir Nicolas Dupont Aignan, François Asselineau,

Éric Zemmour, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon (lequel a obtenu entre-temps ses 500 par rainages ndlr)” explique Roger Belot. Ses collègues n’ont pas suivi. Un des maires présents avoue ne pas avoir très bien compris l’histoire du chapeau. Pas grave, l’idée des Fourgs est de montrer tout le paradoxe des parrainages devenus pour certains maires un boulet à traîner. “Cela engage

Aux Fourgs, le maire (3 ème en par tant de la droite) a proposé un système de parrainage insolite (photo archive L.P.P.).

mon conseil municipal alors que nous sommes apoli tiques dans nos petites com munes” témoigne l’un d’eux. “On demande aux citoyens d’aller voter mais en même temps, est ce logique que

“Pour la démocratie.”

les inciter à parrainer Valérie Pécresse. Parrainer, dans le dictionnaire duTrésor de la langue française, est “celui qui présente un enfant à la cérémonie du baptême”. Dans le cas présent, les maires en ont assez de se faire sonner les cloches pour un parrainage qui n’est pas un soutien. n E.Ch.

celles des députés ou sénateurs souvent encartés ou soutenus par un parti. “Lorsque nous sommes élus, nous savons que parrainer est un devoir. Il faut l’assumer” pense de son côté Jean-Claude Grenier, maire de L’Hôpital-du-Grosbois. Des par tis politiques à l’image des Répu blicains ont fait jouer leur proxi mité avec les élus locaux pour

des candidats à plus de + 10 % dans les intentions de vote ne puissent pas se présenter faute de parrainages. Ils représentent une partie de la population. C’est une façon de les empêcher de voter” estime le premier magis trat des Fourgs. La pression est trop forte sur les épaules des maires selon lui. Elle l’est beaucoup moins sur

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