La Presse Pontissalienne 265 - Février 2022

Frasne - Levier 27

La Presse Pontissalienne n°265 - Février 2022

Réunion le 26 février Le collectif Sauvons nos crêts d’Usiers organise une réunion le samedi 26 février à 14 heures à la salle des fêtes de Som- bacour avec les interventions d’Antoine Waechter et du docteur Jean-Paul Bor- sotti, médecin neurologue à Dijon

SOMBACOUR Six éoliennes Les opposants au projet éolien se mobilisent Le collectif “Sauvons nos crêts d’Usiers” a organisé le 22 janvier une marche au Sapey où sera bientôt installé le mât de mesure d’un projet qui comprendra six éoliennes dont deux sur la commune voisine de Septfontaine.

Une centaine de personnes s’était déplacée au Sapey à l’appel du collectif.

pas manqué de fuser en voyant la tran- chée qu’il a fallu réaliser pour accéder à l’emplacement du mât de mesure. “En plus du chemin d’accès, l’engin a ouvert trois autres allées où seront posés les points d’ancrage qui retiendront le mât avec des câbles d’arrimage” , explique l’un des membres du collectif bien au fait de la forêt. Des critiques à la colère, il n’y a qu’un souffle mis en mouvement par Gilbert Ronot, le président des chasseurs de Sombacour clairement heurté par ces travaux. “Je suis révolté. C’est de l’éco- logie ça ! Ça me bouffe…” lance-t-il à la cantonade. Un autre renchérit : “La commune est très mal défendue.” Le matin même, l’entreprise chargée

collectif a été créé à l’issue de cette soi- rée” , indique Maryse Jeannin, maire au précédent mandat et aujourd’hui opposée à ce projet. En décembre 2020, l’actuel conseil municipal de Sombacour s’est prononcé favorablement au projet avec douze voix pour, une contre et une abstention. “Au printemps 2020, les habitants ont reçu un questionnaire demandant leur avis sur ce projet.Très peu ont répondu mais ceux qui l’ont fait étaient majo- ritairement contre. Après le vote du conseil, la population a insisté pour que soit organisée cette réunion publique. On a déjà recueilli plus de 500 soutiens. On sait l’importance et l’attachement des habitants du Val d’Usiers à leurs forêts. On estime que la commune tirerait davantage de pro- fits de l’exploitation de sa forêt com- munale que des subsides de l’exploita- tion d’un parc éolien. Avec toutes les conséquences sur les paysages, la bio- diversité, la santé que cela sous- entend.” n F.C. Les membres du collectif sont venus voir les travaux de débroussaillage effectués dans les plantations pour pouvoir installer le mât de mesure. Les nerfs à vif.

U ne centaine de personnes s’était déplacée à l’appel du Collectif pour aller visualiser sur le ter- rain l’emplacement du mât de

chaîne humaine pour matérialiser un cercle de 30 mètres de diamètre cor- respondant à l’emprise au sol d’une éolienne de 180 mètres de haut. Spec- taculaire. “Celles qui seront installées ici monteront jusqu’à 240 m en bout de pales” , annonce Béatrice Saillard du collectif. Autre lieu, autres craintes exprimées, celles de Christophe Nicod, l’agriculteur de Sombacour qui fait paître une partie de son troupeau au Sapey. “On est inquiet pour la santé de nos bêtes. On s’interroge aussi sur l’écho sonore que pourrait transmettre le mouvement des pales en rotation sur le mont qui domine tout le Val d’Usiers.” Cette marche fai- sait suite à la première réunion publique organisée début décembre à Sombacour en présence des élus et des représentants de Valéco, la société en charge de la réalisation de ce parc à six éoliennes. Une réunion assez hou- leuse où les opposants n’ont pas man- qué d’exprimer leur sentiment d’avoir été placés devant le fait accompli, sans concertation publique préalable. “Le

mesure de 120 m de haut qui devrait être installé ce printemps dans les jeunes plantations communales du Sapey. Les premières critiques n’ont

d’installer le mât était venue sur place vérifier que les dégagements effectués permettaient d’accéder sur le site. Le cortège avait déjà effectué une pause quelques hectomètres plus tôt dans un pâtu- rage du Sapey. L’occa- sion de réaliser une

“On a validé le principe d’une consultation.”

Le collectif a fait une chaîne humaine pour matérialiser l’emprise du bloc de béton d’une éolienne de 180 m de haut, soit un cercle de 30 m de diamètre.

Zoom

“On ne lancera pas un projet contre l’avis majoritaire de la population”

Bien conscient des interrogations des habitants sur ce projet, le maire Frédéric Toubin apporte quelques éléments d’information justifiant les décisions prises jusqu’à présent.

On a signé pour autoriser des études en sachant que le processus va s’étaler sur six ans avec une enquête publique et une décision finale qui reviendra au Pré- fet. Pour autant, on ne lan- cera pas un projet qui irait contre l’avis majoritaire de la population. On a validé le principe d’une consultation qui sera sans doute program- mée cet automne. L.P.P. : Pourquoi attendre aussi longtemps ? F.T. : D’autres actions étaient déjà programmées. On va refaire un bulletin communal d’ici juin avec des arguments en faveur de l’éolien. Une visite au mât de mesure est prévue en mars. Une autre aura lieu en avril au parc éolien de Chamole près de Poligny. En juin, on devrait aussi avoir les premiers résul- tats du mât de mesure. Ces actions vont aussi permettre d’informer les habitants favo- rables à l’éolien. n Propos recueillis par F.C.

L a Presse Pontissalienne :Quelle est la portée de cette délibé- ration du conseil municipal ? Frédéric Toubin : Ce vote était nécessaire pour autoriser le lancement des études. L’ins- tallation du mât de mesure se fera mi-février. Cela per- mettra d’analyser les vitesses de vent et de détecter ou pas la présence d’oiseaux comme le milan royal ou de chirop- tères comme les chauves-sou- ris. Il s’avère préférable d’ins- taller ce mât avant le réveil de la nature et les périodes de nidification. Les analyses se feront sur une période de 12 à 18 mois. L.P.P. : Certains se plaignent des dégâts occasionnés dans les plan- tations ? F.T. : Cette zone de régénération naturelle a été choisie avec l’O.N.F.

L.P.P. : D’autres remettent en cause les retombées financières pour la commune ? F.T. : Cela va nous rapporter 10 000 euros par an et par mégawatt installé. Sur Som- bacour, on aura quatre éoliennes d’une puissance de 16 mégawatts. Ce qui donne 160 000 euros de revenus annuels sachant que la forêt rapporte en moyenne 60 000 euros par an. L.P.P. : On reproche aussi le manque de concertation publique sur ce dossier. F.T. : Ce projet a été présenté avec d’autres dans le bulletin municipal 2021. On en parle pratiquement à chaque séance avec affichage des comptes rendus qui sont aussi accessibles en ligne. Il nous semblait donc que la population était informée.

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