La Presse Pontissalienne 265 - Février 2022

Le dossier 21

La Presse Pontissalienne n°265 - Février 2022

l Lacs et Montagnes du Haut-Doubs Avantages et inconvénients de la croissance démographique Sur le plan démographique, la com’com des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs (C.C.L.M.H.D.) est sans doute l’une des plus dynamiques de toute la région Bourgogne-Franche-Comté. Une chance pour ce territoire qui peine néanmoins à développer l’offre de services adaptée à cette croissance.

Roland Bourgeois : “On ne cherche pas à bâtir à tout va”

16 214 habitants

croissance sans pouvoir l’organiser. “La situation peut parfois être contraignante même si on se réjouit de cette vitalité démographique. Notre rôle consiste à accompagner ce développement.” L’offre de santé est l’enjeu prioritaire du territoire avec comme réponse deux projets de maison de santé à finaliser à Oye-et-Pallet et aux Hôpitaux-Neufs. “On ne peut rien faire sans l’appui des professionnels de santé. Ils sont bien impliqués à Oye-et-Pallet où les premiers coups de pelle sont attendus en 2023. C’est plus difficile aux Hôpitaux-Neufs” , reconnaît Jean-Marie Saillard. La question de la ressource en eau est en passe d’être réglée avec les gisements identifiés près du tunnel ferroviaire. “On n’a pas encore la compétence en eau qui deviendra obligatoire en 2026. D’ici là, on va anticiper en lançant un schéma directeur d’eau potable.” Avec ou sans P.L.U.I., les communes devront néanmoins respecter les orien- tations du S.C.O.T. (schéma de cohérence territoriale) Pays du Haut-Doubs qui tendra à réduire le gaspillage de foncier. “On sait que ce sera de plus en plus dif- ficile d’accéder au foncier constructible, ce qui nous inquiète pour proposer des zones d’activités aux acteurs écono- miques. En termes d’aménagement, l’époque des lotissements telle qu’on l’a connu ne sera bientôt plus à l’ordre du jour.” Le réseau routier du Haut-Doubs arrive parfois à saturation aux heures de pointe, que ce soit à l’entrée de Pontarlier ou à la douane de Vallorbe. “Ne fau- drait-il pas développer une offre com- merciale plus proche de la frontière, ce qui supposerait de réserver les zones adéquates dans les documents d’urba- nisme ?” suggère l’élu tout en regrettant que ces enjeux soient parfois ignorés par des communes pour qui le dévelop- pement rime encore avec lotissement. n F.C.

par les arrivées. À Châtelblanc, on sait que l’espace constructible est limité. Avec la configuration du village on n’ira jamais au-delà de 140 à 150 habitants. On aurait assez d’eau pour couvrir les besoins induits par cette évolution” , indique le maire Roland Bourgeois. n

La population de Châtelblanc est pas- sée de 119 à 110 habitants entre 2013 et 2019. “Cette baisse s’explique suite au décès de plusieurs personnes âgées dont les logements ont ensuite été occupés par des familles avec enfants. La baisse est aujourd’hui compensée

Châtelblanc est une des rares communes de la C.C.L.M.H.D. à perdre des

habitants. Son maire Roland Bourgeois relativise.

E ntre 2013 et 2019, la C.C.L.M.H.D. a vu sa popula- tion augmenter de 1 596 habi- tants, soit 271 habitants de plus que sur la C.C.G.P. et le double de la com’com de Montbenoît qui affiche néanmoins le même dynamisme, toutes proportions gardées. Et cette croissance de la bande frontalière s’inscrit dans le temps avec 3 157 habitants supplé- mentaires comptabilisés depuis 2008. Cet essor se vérifie facilement en tra- versant les principaux bourgs de la C.C.L.M.H.D. où les lotissements se multiplient pour loger les nouvelles familles. Jougne, Métabief ont gagné plus de 400 habitants chacun en dix ans. Labergement, Les Fourgs suivent le mouvement à un degré moindre. Les compteurs s’affolent, les prix s’envolent.

Seules les problématiques de la dispo- nibilité du foncier et de la ressource en eau freinent cette vague démographique. Pas question non plus de se projeter dans une planification intercommunale de l’urbanisation. “La com’com n’est

Didier Minniti : “Cette croissance est aujourd’hui digérée”

pas dotée d’un document d’urbanisme du type P.L.U.I. On ne ressent pas une volonté de s’engager dans cette voie” , observe Jean-Marie Saillard, le président de la C.C.L.M.H.D. C’est à elle pourtant que revient la gestion de la collecte des déchets, de l’eau, de l’assainissement, des mobilités. Elle subit en quelque sorte cette

Les compteurs s’affolent, les prix s’envolent.

population. On est aujourd’hui 165.Avant d’entreprendre ce projet et l’aménage- ment de la zone d’activité à l’entrée du village, on avait mis en conformité les réseaux d’eau et d'assainissement. Cette croissance est aujourd’hui digérée” , assure le maire Didier Minniti. n

La palme de la plus forte croissance démographique sur leHaut-Doubs revient à Brey-et-Maison-du-Bois qui affiche une croissance de 49 %, passant de 96 à 143 habitants. “ On a ouvert un lotis- sement de 11 parcelles, ce qui explique cette hausse calculée sur une petite

Jean-Yves Bouveret : “On cherche à avoir un développement modéré”

loppement modéré. Ici tous les terrains sont classés en agricole et on veut s’engager dans un P.L.U. pour avoir du terrain constructible en sachant qu’on sera contraint par les orientations du S.C.O.T., de la loi Climat et Rési- lience. Tout le Haut-Doubs sera contraint de réduire son train de vie” , estime Jean-Yves Bouveret le maire de Reculfoz. n

En 2019, Reculfoz comptait 45 habi- tants, soit 6 de moins qu’en 2013. “Avant d’attirer des habitants, il faut assurer les services, ce qui n’est plus le cas sur la bande frontalière. L’eau est un vrai problème sur les Combes Derniers où les réserves sont limitées. À Reculfoz, la moyenne d’âge est autour de 35 ans. C’est une commune d’avenir. On cherche à avoir un déve-

Avec une baisse de population

de 13,3 % entre 2013 et 2019,

Reculfoz est la commune qui perdu le plus d’habitants à l’échelle de la C.C.L.M.H.D.

“L’attractivité de la bande frontalière surenchérit le coût de la vie. C’est un vrai problème quand il s’agit de recruter des fonctionnaires territoriaux”, expliquent Jean-Marie Saillard et Daniel Petite le directeur de la C.C.L.M.H.D.