La Presse Pontissalienne 265 - Février 2022

Pontarlier 13

La Presse Bisontine n°236 - Février 2022

AIDE ALIMENTAIRE

Des locaux inadaptés

Le P’tit Panier en proie au doute Contrainte de gérer un nombre croissant de bénéficiaires dans un contexte sanitaire spécifique, l’épicerie solidaire pontissa- lienne a dû opter pour un fonctionnement façon drive plus effi- cace mais très déshumanisé. Vivement un local plus approprié.

Avec le Covid et l’exiguïté des locaux, le P’tit panier ne peut plus recevoir les bénéficiaires qui effectuaient eux-mêmes leurs courses. C’est maintenant les bénévoles de l’association qui s’en chargent.

L es chiffres parlent d’eux-mêmes : en 14 ans, on est passé de 60 à 140 familles bénéficiaires qui viennent chaque semaine retirer de la nourriture et des produits d’hy-

giène au P’tit Panier. Dans ce contexte, il a fallu étendre les plages d’accueil sur quatre après-midi au lieu de deux initialement. Le tout dans les mêmes locaux ou presque.

années que l’association tire la sonnette d’alarme. En vain. “La mairie nous a promis un local pour 2022” , annonce sans trop y croire l’une des bénévoles. Côté aides, le P’tit panier reçoit des subventions du C.C.A.S. de Pontarlier et d’une trentaine des communes alen- tour. S’ajoutent un don d’Emmaüs et le coup de pouce de la Croix Rouge Mobilités qui livre aux personnes qui ne peuvent pas ou plus se déplacer. “On travaille toujours avec un déficit financier récurrent même si on n’a pra- tiquement pas de charges. Avec l’aug- mentation de nombre de bénéficiaires, on achète davantage de produits d’hy- giène ainsi que de la nourriture halal” , explique Colette la trésorière en rap- pelant que le P’tit panier étant reconnu d’utilité publique peut recevoir des dons ouvrant à défiscalisation. Tous les bénéficiaires viennent ici sur prescription des services sociaux : C.C.A.S., Centre médico-Social, AD.D.S.E.A., C.A.D.A., etc. “On constate des évolutions dans le public avec de plus en plus de personnes isolées, plus d’hommes et plus de jeunes” , résume Martine Normand. Tous les bénévoles souffrent de la perte de convivialité. “On a perdu du lien social.Maintenant, on travaille à la chaîne. On est devenu des distributeurs. On gère l’urgence” , regrette une bénévole. “On prenait le temps de discuter. On buvait un café avec les bénéficiaires. Pour autant, ils ont aujourd’hui plus de nourriture qu’avant. Je ne suis pas sûre qu’ils veuillent revenir au fonctionnement précédent” , admet une autre bénévole. Une générosité susceptible d’évoluer comme le confirme la présidente. “Si l’on veut continuer à aider le plus grand nombre, on sera sans doute contraint de réviser nos critères économiques.” n

Les bénéficiaires défilent maintenant tous les cinq minutes au comptoir ins- tallé à l’entrée de l’épicerie solidaire où les bénévoles leur livrent les produits qui leur sont attribués. Pratiquement un accueil extérieur ouvert à tous les courants d’air obligeant à s’habiller plus que chaudement. Heureusement ou malheureusement, c’est selon, le travail ne manque pas. “À cause du Covid, on a adopté cette façon de tra- vailler qui limite les contacts. Les béné- ficiaires versent seulement 1 euro et jusqu’à trois pour les familles avec plus de trois enfants. Le comptoir bloque tout dialogue. Aujourd’hui, on donne de la nourriture. Le plaisir d’échanger est très limité” , déplore Martine Nor- mand qui préside l’épicerie solidaire depuis sa création en 2008. Dépitée de voir que la situation au niveau des locaux n’a toujours pas évo- lué, la présidente reste motivée dans son engagement. “Je m’appuie beaucoup sur l’équipe qui compte entre 30 et 35 bénévoles. Ils se répartissent les postes entre la gestion, la logistique, la mise en rayon, la distribution…On est livré quotidiennement par la Banque Ali-

mentaire et on ne manque pas de produits. La Ville a mis à disposition une salle supplémentaire pour le stockage.” Martine Nor- mand aspire de tout cœur à retrouver un fonction- nement digne d’une vraie épicerie solidaire confor- table, chauffée où les gens viennent s’approvisionner eux-mêmes, prennent le temps de discuter, de se confier parfois. Impossible aujourd’hui quand on voit l’exiguïté des locaux. des

“On travaille à la chaîne”

déplore la bénévole.

EN BREF

Électricité La Région Bourgogne-Franche-Comté soutient le dispositif “Écowatt” et participe à la démarche de sensibilisation des habitants à la maîtrise de la consommation d’électricité. Écowatt permet à tous d’agir sur la consommation d’électricité. À chaque instant, sur le site www.monecowatt.fr, des signaux clairs (de vert à rouge) guident le consommateur pour adopter les bons gestes à domicile ou sur le lieu de travail. Lorsque la consommation est trop élevée, une alerte S.M.S. “vigilance coupure” est envoyée pour inciter chaque citoyen à réduire ou décaler sa consommation. Boulangerie Les finales nationales de la 46 ème édition de la compétition des métiers “WorldSkills France” se sont déroulées du 13 au 15 janvier à Lyon. Près de 600 jeunes champions ont participé pendant trois jours à des épreuves pour chacun des 64 métiers représentés Huit Bourguignons- Francs-Comtois sont sélectionnés pour faire partie de l’équipe de France. Parmi eux, Émile Jeannenot, de la boulangerie Humbert à Valdahon, a obtenu le bronze.

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