La Presse Pontissalienne 264 - Janvier 2022
Le dossier 21
La Presse Pontissalienne n°264 - Janvier 2022
l Économie circulaire Solidarité, insertion Emmaüs, ou l’envie de se développer sans perdre ses valeurs
La crise sanitaire n’a guère affecté l’activité d’Emmaüs Pontarlier encore trop à l’étroit dans ses locaux actuels pour envisager d’élargir ses horaires d’ouverture. Cette situation devrait
L’ année 2021 s’achève mieux qu’elle n’avait débuté au comité des amis d’Emmaüs Pontarlier. “On progresse à nouveau dans nos ventes depuis quelques semaines. On a retrouvé un niveau correct avec, au final, un chiffre d’affaires en 2021 proche de celui réalisé en 2019” , apprécie Claude Répécaud, le président d’Emmaüs Pontarlier qui voit plusieurs explications à cette dyna-
mique d’activité. L’engouement autour du recyclage et de l’occasion attire davantage de clients qu’auparavant à la recherche d’objets fonctionnels et pas trop onéreux. Emmaüs constitue alors un gisement de seconde main très apprécié. Une véritable foire-fouille de l’occasion avec une offre importante en jouets, meubles, électroménager, bricolage, deux roues, habits… Dans un Haut-Doubs où le coût de la vie reste élevé, le site est aussi privilégié par une frange de la population touchée par la précarité, en proie à des difficultés financières. “On reçoit toujours autant de dépôts qu’avant. On avait déjà observé ce phénomène après chaque déconfinement pensant que les gens avaient profité de ce repos forcé pour faire le ménage. Le mouvement s’est prolongé sans baisse significative. On n’a pas d’autres choix que d’ouvrir le magasin le mercredi après-midi et le samedi matin pour écouler une partie du stock. On regrette parfois que les gens confondent Emmaüs avec la déchet- terie en déposant chez nous des produits invendables.On ne peut pas se permettre de prendre le temps de réparer les objets vu nos prix de revente” , estime Alexan- dre Maillot, coordinateur-adjoint. L’aire de chalandise d’Emmaüs Pon- tarlier s’étend jusqu'au département du Jura et à la Suisse voisine. “Quand
“On va s’engager dans la restructuration du site d’ici un ou deux ans”, annonce le président Claude Répécaud, ici en compagnie d’Alexandre Maillot, à gauche, coordinateur-adjoint.
un gros problème de stockage. Consé- quences : les délais d’intervention varient toujours entre un mois et un mois et demi. En 2020, Emmaüs a fait l’acquisition d’une parcelle contiguë de 4 400 m 2 occupée précédemment par l’entreprise Perrin. Le lot comprend les anciens locaux administratifs et à l’arrière un bâtiment de 520 m 2 . Entre les deux, une grande surface de parking qui devrait soulager la problématique du stationnement. La crise du Covid a retardé la restructuration du site pour permettre un nouveau fonction- nement plus efficient, allant dans le sens du confort de travail du personnel avec l’objectif de proposer des conditions d’accueil plus agréables à la clientèle. “Le projet reste d’actualité et se concré- tisera d’ici un ou deux ans. On compte bien se développer mais en restant en phase avec nos valeurs, en continuant à œuvrer vers l'insertion.” n
le dépôt est ouvert, on reçoit facilement une centaine de voitures par jour.” La fréquentation moyenne au magasin varie entre 200 et 300 clients entre le mercredi et le samedi. Les limites de l’exercice résident actuellement dans l’espace de stockage et de vente, le volant de bénévoles disponibles pour épauler l’équipe de 11 salariés dont un contrat Parcours-Emploi-Compétence. “Sur le plan des bénévoles, on sent encore une certaine réticence des anciens à revenir. La porte est toujours grande
ouverte à celles et ceux qui voudraient nous donner un coup de main” , reprend le pré- sident d’Emmaüs Pon- tarlier. Dans ces circonstances, pas nécessaire de dou- bler l’équipe de ramas- sage car cela poserait
Une véritable foire-fouille de l’occasion.
L’activité réparation se limite à l’atelier vélo tenu par une poignée de bénévoles bricoleurs, à l’image de Stanislas.
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