La Presse Pontissalienne 264 - Janvier 2022
12 Pontarlier
La Presse Pontissalienne n°264 - Janvier 2022
CULTURE
Œuvre de patrimoine Le musée s’enrichit de nouvelles acquisitions Les collections du musée de Pontarlier s’enrichissent chaque année de nouvelles pièces qui ont fait l’objet de dons, legs ou ont simplement été achetées par la Ville. Aperçu.
“Ce fusil a l’originalité de présenter un canon de Joux et une platine de Neuchâtel”, précise Marie Galvez, la responsable des collections.
L a coopération franco- suisse se décline dans tous les domaines y com- pris sur le planmilitaire comme en témoigne le superbe fusil d’officier d’infan- terie récemment acquis par le musée municipal de Pontarlier. Cette armée à la garniture en laiton a été fabriquée à Pontar- lier au XVIII ème siècle à la manu- facture Piquet à Joux. Originaire de Jougne, la famille La Ferrière-Piquet a d’abord exercé son art à la Ferrière-sous- Jougne, puis au pied du fort de Joux avant de venir s’établir à Pontarlier. “Cette arme illustre une longue tradition d’arque- busiers locaux qui trouvaient tout ce dont ils avaient besoin
sur place : la force motrice de l’eau, le bois pour chauffer, sans oublier un axe commercial de premier ordre” , explique Marie Galvez, responsable des collec- tions au musée. L’originalité de ce fusil réside dans la présence d’une platine en fer, actionnant le mécanisme de mise à feu, fabriquée à Neu- châtel. Ce savoir-faire nécessite une grande précision issue de l’horlogerie. “Dans la collection d’armes anciennes du musée, on trouve beaucoup de fusils de chasse et rarement des armes militaires. Celle-ci est aussi dotée d’un système de visée” , complète Laurène Mansuy, la directrice du musée. Lequel musée abrite aujourd’hui 8 000 objets, sans
compter les dépôts comme la collection d’armes anciennes appartenant à l’office du tou- risme. “On dispose d’un budget annuel de 5 000 euros qui nous permet de faire une ou deux acquisitions par an. On a aussi la chance d’avoir de généreux donateurs et légataires” , poursuit la directrice en faisant référence à un collectionneur suisse qui a fait don en 2020 d’une qua- rantaine d’estampes de Pierre Bichet. Matière à exposition future. Du peintre pontissalien, il est aussi question dans les nouvelles acquisitions avec le don d’un de ses dessins réalisés en 1954 pour illustrer l’affiche d’une pièce de théâtre sur la vie du prêtre réfractaire Dom Lessus. Les collections dumusée de Pon- tarlier font aussi l’objet d’un plan de restauration axé prio- ritairement sur lemusée d’armes anciennes. “Plusieurs pièces vont partir en restauration. Elles remontent à la III ème République dans la perspective d’une pro- chaine exposition consacrée à la vie en garnison au château de Joux à cette période.” La richesse du musée réside aussi dans les
pièces archéologiques issues des fouilles réalisées dans les tumuli de la plaine d’Arlier. Le musée de Pontarlier a ainsi fait restau- rer au laboratoire d’archéologie desmétaux àNancy une superbe boucle de ceinture trouvée dans les années quatre-vingt-dix à la nécropole mérovingienne de la Grande Oye à Doubs. “Cette pièce contient aussi des fragments organiques et c’est toute la com- plexité d’une restauration impli- quant de traiter à la fois le métal et le textile. Avant chaque res- Chaque donation, legs, achat s’inscrit dans une procédure nor- malisée commune à tous les musées bénéficiant de l’appella- tion Musée de France comme c’est le cas à Pontarlier. “Ces objets sont alors protégés par la loi. Ils deviennent de ce fait ina- liénables” , rappelle Laurène Man- suy, la directrice du musée de Pontarlier. Chaque proposition de dons, legs, achat donne lieu à la création d’un dossier reprenant les carac- téristiques de l’objet : son histoire, son état, son intérêt muséogra- phique. Le dossier est envoyé en premier lieu aux Grands Dépar- tements, c’est-à-dire aux grands musées pour recueillir l’avis de différents conservateurs. Si l’avis est favorable, le dossier est ensuite présenté à la commission régionale d’acquisition de la D.R.A.C. avant le vote des élus pontissaliens. n Procédure à trois accords tauration, on demande l’avis de la commission régionale de res- tauration à la D.R.A.C. Le prin- cipe étant que la restauration soit réversible pour pouvoir uti- liser plus tard de nouvelles tech- nologies plus efficientes” , souligne Laurène Mansuy. D’autres pièces d’ornement reviennent ainsi du laboratoire nancéien. Elles retrouveront leurs places dans les vitrines de l’espace archéologie au sous-sol du musée. n F.C.
Autre acquisition de 2021, ce dessin de Pierre Bichet fait en 1954 pour illustrer une pièce de théâtre sur le prêtre réfractaire Dom Lessus.
Cette boucle de ceinture issue des fouilles de la nécropole mérovingienne de la Grande Oye a été restaurée par le laboratoire d’archéologie des métaux à Nancy.
Le musée a acquis un fusil militaire fabriqué au XVIII ème siècle à Pontarlier à la manufacture Piquet à Joux.
COMMERCE Reconversion La vannière fait son nid en ville Après de longues années à exercer dans l’accueil touristique, Fabienne Sartori a pris le temps de se réaliser dans une activité artisanale qui lui tenait à cœur. Elle vient d’ouvrir l’atelier Saule en Fa sur la place des Bernardines à Pontarlier.
O n peut parfois s’interroger sur la viabilité de certains com- merces d’opportunité. Ce n’est pas du tout le cas dans cette nouvelle boutique artisanale où tout a été préparé et pensé pour s’inscrire dans la qualité et le sérieux avec l’espoir que le projet s’inscrive aussi dans la durée. Bien consciente qu’elle ne vend pas des objets de première nécessité, Fabienne Sartori sait néanmoins que ses produits en osier répondent aux attentes d’une société de plus en plus encline et encouragée à privilégier des contenants durables, conçus avec des matières naturelles.À bas le plastique. Habitante du Haut-Doubs, elle a effec- tué la plus grande partie de sa carrière dans différents lieux touristiques, le plus souvent sur des postes d’accueil au contact du public. Le tourisme mène
Fabienne Sartori a appris les bases du métier à l’école nationale
à tout. “La vannerie a toujours été mon hobby” , explique Fabienne Sartori qui a attendu d’être libérée de ses obliga- tions parentales avant de donner corps à son projet de reconversion. À la ren- trée 2016, direction la Haute-Marne à l’école Nationale d’Osiériculture et deVannerie de Fayl-Billot. Elle décroche son C.A.P. de vannerie. “Avant d’ouvrir
centre-ville. “On a trouvé ce local sur la place des Bernardines qui me convient assez bien avec une pièce à l’arrière où je peux travailler. Comme il avait été refait, on a juste adapté la décoration pour ouvrir en octobre. En général, ce type d’atelier existe plutôt à la campagne” , poursuit celle qui se donne un an pour se faire connaître. Comme un cuisinier va parfois cueillir ses plantes aromatiques dans son jardin ou en plein air, le vannier va lui aussi trouver ce dont il a besoin dans la nature. Du saule mais aussi de la ronce, de la viorne, de la molinie et d’autres espèces végétales récoltées pour leur couleur, leur flexibilité… Dans cemétier, on distingue les produits classiques en osier blanc et les créations en osier brut où l’artisan peut donner libre cours à son imagination. Fabienne Sartori a créé par exemple toutes sortes
un atelier, j’ai préféré me perfectionner chez moi pour acquérir de la pra- tique et me familiariser avec les matières, les tech- niques.” Restait ensuite à trouver un lieu adapté, visible, sans avoir à supporter des charges exorbitantes. Difficile dans ces circons- tances de viser immé- diatement le cœur du
de Vannerie à Fayl-Billot en Haute- Marne.
À bas le plastique, vive l’osier.
d’oublier le stress.” De l’art-thérapie en quelque sorte qui lui a même permis d’arrêter de fumer. Ouvert tous les après-midi du mercredi au vendredi et le samedi toute la journée. n F.C.
de nichoirs, mangeoires ainsi que des paniers personnalisés associant plu- sieurs tonalités d’osier. “La vannerie reste avant tout un métier de tressage assez proche du tricot. C’est aussi une occupation qui permet de se détendre,
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