La Presse Pontissalienne 263 - Décembre 2021

24 Mouthe - Région des lacs

La Presse Pontissalienne n°263 - Décembre 2021

Le chantier se poursuivra jusqu’à

MÉTABIEF 4,2 millions d’euros La luge 4 saisons en mode chantier En attendant la neige, la station vit au rythme des travaux de mise en place du nouvel équipement illustrant l’évolution Métabief face au changement climatique. Un chantier spectaculaire pour une intégration paysagère tout en douceur.

l’arrivée de la neige (photos S.M.M.O.).

Le chantier a débuté au cours de l’été.

H ormis la difficulté de retrouver des pièces de rechange pour assurer la maintenance ou des réparations sur l’ancienne luge, le choix d’investir 4,2 millions d’euros dans un équipement quatre saisons s’inscrit avant tout dans le cadre de la transi- tion climatique dans laquelle s’est engagée la station duHaut-

tivités” , observe Philippe Alpy. Le conseiller départemental rap- pelle que le projet a fait l’objet d’une étude d’impact paysager sachant que le choix du site avait déjà été validé préalablement pour le conservatoire botanique de Franche-Comté. “Le permis de construire a été attribué, le délai de recours est épuisé et per-

Mont d’Or. (S.M.M.O.). La luge d’été telle qu’on l’a connu commençait à montrer des signes d’obsolescence. Son fonc- tionnement était fortement tri- butaire du taux d’humidité et la sécurité des utilisateurs n’était pas garantie à 100 %. Ce ne sera plus le cas avec l’instal- lation en cours de construction, les luges étant fixées sur des rails avec un contrôle de la vitesse automatisé si problème. “On va améliorer l’offre de loisirs à Métabief. Elle est conçue pour fonctionner en nocturne, après la journée de ski.” Pourquoi l’installer en lieu et place de l’ancien équipement aujourd’hui démonté ? Une ques- tion d’intégration paysagère. “On veut éviter de faire d’autres cicatrices dans la montagne. On va même créer une piste V.T.T. très technique sur l’emplacement de l’ancienne luge. Le téléski qui servait à la luge d’été servira maintenant à remonter les V.T.T. Il y aura une superposition d’ac-

Doubs. “Cette luge 4 saisons tra- duit la volonté d’avoir un produit avec une grande amplitude d’uti- lisation, qui pourrait fonctionner pratiquement toute l’année quelles que soient les conditions météo. On met le pied à l’étrier d’une modification de station de ski alpin qui n’ouvrait que l’hi- ver” , rappelle Philippe Alpy, le président du Syndicat Mixte du

sonne n’a mani- festé son opposi- tion” , poursuit l’élu en estimant que le projet répond lar- gement aux exi- gences imposées par toutes les réglementations en vigueur. Aussi spectacu- laire qu’il soit actuellement, le chantier en cours donnera un résul- tat plus agréable à voir en termes d’intégration pay- sagère, même si le

Personne n’a manifesté son opposition.

lions d’euros, la Région apporte 1 million comme l’État dans le cadre du planAvenirsMontagne. Le Département du Doubs verse 1,4 million d’euros et le solde fera l’objet d’un emprunt de la part du S.M.M.O. Là où il fallait deux ou trois personnes pour gérer l’ancienne luge, une seule sera désormais nécessaire pour assurer le fonctionnement de la nouvelle luge. n F.C.

bloc en béton de la gare d’arrivée sera bien présent. Les travaux ont commencé fin août et devraient se poursuivre tant que les conditions le permettent. “On est plutôt dans le bon timing et l’objectif est d’ouvrir l’été pro- chain. On peut saluer le profes- sionnalisme des entreprises locales qui font un super-boulot.” Cet équipement a aussi retenu l’attention de tous les parte- naires financiers. Sur les 4,2mil-

(image 4S).

La gare d’arrivée occupe une partie du front de piste.

MÉTABIEF Apprentissage Apprentie fromagère, elle explique son parcours du combattant La fromagerie Sancey-Richard à Métabief a donné ses chances à Amandine, une apprentie fromagère qui s’est vue par le passé refuser des stages parce que mineure, et femme.

Amandine Flamand, en B.T.S. à l’E.N.I.L. de Mamirolle, alterne cours et stages à la fromagerie Sancey-Richard de Métabief.

L a détermination d’Amandine est à la hauteur de son parcours : sans faille. La jeune femme âgée - aujourd’hui - de 18 ans, a relevé les défis pour embrasser le métier qu’elle aime, celui de fromagère, au prix de nombreux sacrifices. Se lever tôt n’en est pas un. Non, cette élève originaire de Cuvier (Jura) a plutôt rencontré des difficultés pour trouver un apprentissage dans le domaine de l’agroalimentaire en raison de son âge… et de son sexe. “Oui, à 16 ans, lorsque je cherchais un stage, j’ai essuyé de nombreux refus de la part de fro- mageries. D’abord parce que j’étais mineure, et ensuite parce que j’étais une fille. On me l’a clairement fait com- prendre” relate-t-elle. Ceci, elle l’a expliqué au président du Sénat Gérard Larcher, venu dans le Doubs le 8 novembre pour prendre le

pouls de l’apprentissage à l’heure où le Sénat doit dresser un bilan sur l’ap- prentissage en France. C’est finalement la fromagerie San- cey-Richard qui a fait confiance à Amandine et lui a permis de se lancer dans son projet de vie. Voilà trois ans qu’elle apprend le métier. Restait une embûche de taille : la mobilité. “Tous les matins, depuis chez moi jusqu’à

Métabief, personne ne pouvait m’emme- ner. J’ai alors trouvé un appartement à Métabief…que mon salaire d’apprenti me permet - en par- tie - de payer” raconte la future fromagère qui pour- suit ses études à l’école nationale de

emploi, ni en formation. Des aides exis- tent pour lever tous ces freins à l’ap- prentissage loin de chez soi à l’image desA.P.L. pour le logement, l’aide finan- cière au permis de conduire…Aman- dine Flamand, elle, aime son métier et s’y sent bien. Elle fait aussi bien voiremieux que les garçons. L’apprentie fromagère va bientôt pouvoir donner des leçons. n E.Ch.

qu’une centaine de contrats d’appren- tissage ne sont pas pourvus à l’E.N.I.L. de Mamirolle, alors même que la filière recrute à tour de bras. “95 % des élèves qui sortent de nos formations trouvent un emploi” calcule la directrice, Véro- nique Drouet. Le constat est d’autant plus délicat que la France peine à recruter des apprentis alors qu’1,5 million de jeunes Français ne sont ni diplômés, ni en

l’industrie laitière de Mamirolle (E.N.I.L.), en B.T.S. “sciences et tech- nologies des aliments”, spécialité pro- duits laitiers. Certes, il existe des aides pour les apprentis pour se loger mais elles sont loin de combler le coût total d’une chambre individuelle ou d’un repas. Le défraiement est de 6 euros par nuit, 3 euros par repas. Tout ceci, le président du Sénat l’a entendu et mesuré les freins qui font

100 stages d’apprentissage non pourvus à l’E.N.I.L.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker