La Presse Pontissalienne 261 - Octobre 2021
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La Presse Pontissalienne n°261 - Octobre 2021
DÉVELOPPEMENT DURABLE Ponta’doux Pontarlier se met à l’heure des mobilités douces
Lentement mais sûrement, la municipalité Genre s’engage en faveur des modes doux. Comment se matérialise cette politique baptisée Ponta’doux ? Éléments de réponse.
sition, usagers du vélo : tous en convien- nent, le réseau est encore très incom- plet, disparate, d’où l’idée d’engager un diagnostic. Le développement du réseau cyclable repose sur plusieurs principes fondateurs : séparation des usages, mixité, visualisation de dis- continuités, stationnement vélo, signa- létique. On recense d’ailleurs 147 places de stationnement vélo sur laVille. Une trentaine d’autres seront rénovées à court terme. “On a mené un travail d’identification des voies susceptibles d’être aménagées. Ce sera notamment le cas de l’ancienne voie ferrée qui pro- longera ainsi la voie du train venant de Gilley. Cette opération sera réalisée avec le Conseil départemental. Elle per- mettra d’avoir une rocade cycliste autour de Pontarlier.” La Ville de Pontarlier dans une
Zoom Huit objectifs à l’horizon 2026 l Inciter la marche pour les déplacements en milieu urbain l Sécuriser les déplacements l Favoriser la pratique du vélo pour les déplacements l Améliorer le stationnement des cycles l Accompagner les pratiques et les pratiquants l Créer une dynamique de réseau, d’échanges et de partenariats l Se doter d’outils de communication adaptés l Favoriser l’intermodalité Accidentologie : cyclistes en danger Entre 2008 et 2017, 13 % des accidents de la route recensés sur le territoire de la C.C.G.P. impliquaient un cycliste alors que seulement 2 % des trajets sont effectués à vélo selon le cabinet I.T.E.M. mandaté par la C.C.G.P. pour le diagnostic schéma cyclable inter- communal.
“L e durablement, comme le rappelle Patrick Genre, constitue l’un des quatre piliers de la campagne. Il intègre le développement des modes doux, le Plan Alimentaire Territorial, la biodiversité… C’est un engagement fort.” Ponta’doux s'inscrit en adéquation avec les autres actions, schémas, pro- grammes développés en faveur des mobilités douces au niveau de la Région,
du Département, du Pays du Haut- Doubs ou encore de la com’com où un schéma directeur des modes doux est en cours d’élaboration. “Il s’agit d’ail- leurs d’une compétence intercommunale depuis le 1e r juillet. Pontarlier intervient au titre de sa compétence aménagement de voirie” , resitue l’élu. Cette volonté de s’engager en faveur des modes doux s’est accélérée lors de la venue du Téléthon à Pontarlier dès
2001. Elle relève désormais du Plan de mise en accessibilité de la Voirie et des Espaces Publics. Cette démarche a été appliquée lors de la réfection du centre-ville. Elle se concrétise actuel- lement dans l’aménagement de la rue de Salins avec un nouveau marquage au sol pour la création de 300 mètres de voies douces et la pose d’éléments de signalétique horizontale et verticale sur les voies existantes. Elle se pour- suivra demain dans le nouveau quartier de l’îlot Saint-Pierre. “Des actions ont été menées pour améliorer l’éclairage public et sécuriser des cheminements comme, par exemple, du côté du lycée Xavier-Marmier. La continuité des che- minements piétons est une prérogative suivie dans tous les chantiers de voirie. Dans cette même logique, on se posi- tionne aussi dans l’intégration des trames vertes, support des cheminements doux dans les opérations d’aménage- ments urbains” , détaille Jean-Marc Grosjean, le premier adjoint en charge des dossiers développement durable, mobilité, accessibilité et handicap. Grand sujet de débat politique : le réseau cyclable actuel s’étend sur 14,4 km. Il combine toute la panoplie des solutions possibles : piste cyclable, voie partagée, vélorue…Majorité, oppo-
démarche partenariale et proactive, prépare d’autres opérations comme l’identification d’emplacements dans le futur Plan Local d’Urba- nisme Intercommunal et Habitat (P.L.U.I.H.) pour la création d'autres voies douces. “À terme, cela représentera une tren- taine de kilomètres d’aménagement cyclable” , affirme le maire. n F.C.
Le réseau est encore très incomplet.
Le chantier pilote de la rue de Salins : la vitrine Ponta’doux.
mieux adaptée” , estime le com- mandant Laurent Debaene de la police nationale qui repré- sente les forces de l’ordre dans ce groupe de travail. Souvent à la pointe des initia- tives, laMaison de Santé Simone Veil bénéficie sur cette opération du soutien financier et de l’ac- compagnement de l’A.R.S. et de la Femasco, la Fédération des Maisons de Santé de Bourgogne- Franche-Comté. “À terme, il y aura au sein de la Maison de Santé une microstructure dédiée à ces thématiques pour accom- pagner les victimes. Plus globa- lement, il s’agit de créer un par- cours de soins interdisciplinaires” , complète l’infirmier de santé publique. n F.C. France chaque année Aussi surprenant soit-il, le pre- mier confinement avait permis de réduire le nombre de victimes de violences intrafamiliales en passant de 146 en 2019 à 102 féminicides en 2020. Une baisse qui s’explique par l’augmentation des interventions des forces de l’ordre alors plus disponibles pour juguler ce type de délits. “En 2021, le nombre de fémini- cides se situe déjà au-delà de 102” , constate Julien Daubier de l’association “Femmes Debout” n Plus d’une centaine de féminicides en
SANTÉ
Groupe de travail Comment prendre en charge les victimes de violences intrafamiliales ? Face à la recrudescence des consultations liées à ces problématiques, la maison de santé Simone Veil a mis en place un groupe de travail. Objectif : créer un parcours de prise en charge interdisciplinaire.
L es violences intrafami- liales alimentent régu- lièrement les rubriques faits divers des quoti- diens d’information. Aucune région n’est épargnée par ce phénomène qui concerne
tous les composants de la cellule familiale, qu’elle soit hétéro ou homosexuelle : les femmes, les enfants mais également les hommes. Car la violence n’est pas seulement physique. “On constate depuis deux ans une
recrudescence des cas dans les consultations classiques.À partir de là, lamaison de santé a décidé de constituer un groupe de tra- vail d’abord avec les deux sages- femmes puis avec les médecins et les paramédicaux. Le groupe ciation d’aide aux victimes tient une permanence d'accueil au com- missariat trois fois par mois. Les policiers ont suivi des modules de formations spécifiques pour mieux apprécier les situations de vio- lences. Toutes ces actions ont per- mis de faire d’énormes progrès. À Pontarlier, onad’excellents résultats et très peu de dossiers en attente” , poursuit le commandant Trousseau en se félicitant de la création du groupe de travail à la maison de santé Simone Veil. n
Le groupe de travail dédié aux violences intrafamiliales réunit aujourd’hui tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la prise en charge des victimes.
approche théorie et pratico-pra- tique” , explique Julien Daubier qui encadre ses séances avec Gaëlle Cerutti. Tous deux sont éducateurs spé- cialisés. “On a vraiment besoin de développer des liens de proxi- mité avec tous les intervenants.
a ensuite été élargi aux phar- maciens, à la police nationale et au centre médico-social” , rap- pelle Jean-François Gay-Laget, l’un des deux infirmiers de santé publique de la structure. L’heure est encore à la mise en relation des acteurs, aux échanges, aux partages d’expé- riences. La maison de santé a récemment sollicité l’interven- tion de l’association Femmes Debout pour animer une journée de formation. Basée à Dole, cette association mène un combat contre toutes les formes de dis- criminations et de violences, particulièrement faites aux femmes. “On intervient dans le Jura, la Haute-Saône et le Doubs. Il s’agit de formation sur une journée avec une double
Entre cinq et neuf procédures traitées chaque semaine à Pontarlier
“Depuis le 1 er juin, on gère entre cinq et neuf procédures de vio- lences intrafamiliales, indique le commandant Trousseau, patron du commissariat de Pontarlier- Doubs en nuançant : il ne s’agit pas seulement de coups. Le spec- tre est très large, il inclut le harcè- lement moral, les violences éco- nomiques, le racket, les attouchements, séquestrations, viols…” Le Haut-Doubs n’est pas
plus touché que les autres terri- toires. Le dispositif de traitement et de prise en charge déployé au niveau du commissariat s’est beau- coup amélioré depuis quelques années. Des investissements ont été réalisés pour créer un accueil spécifique dédié aux victimes de violences. “On amis en place des procédures et identifiédes référents pour assurer un accompagnement le plus complet possible. L’asso-
Le projet de la Maison de santé va per- mettre d’être plus efficace dans la détec- tion, l’accom- pagnement. Cette coordi- nation de proximité favorise la prise en charge la
Un combat contre
toutes les formes de discriminations.
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